En réclamant un cessez-le-feu en Libye afin d'instaurer des couloirs humanitaires, l'Italie a ouvert la voie à une sérieuse division au sein de l'Otan.
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En Libye, la guerre est longue et meurtrière. A tel point que Franco Frattini, ministre italien des Affaires étrangères, a réclamé ce mercredi « une suspension immédiate des hostilités » pour instaurer « de vrais couloirs humanitaires » dans le pays en proie à un conflit depuis plus de quatre mois. La France a aussitôt répondu par la négative, estimant « qu'une pause, même a des fins humanitaires, risquerait de permettre au leader contesté Mouammar Kadhafi de gagner du temps et de se réorganiser ».
Mais pour Franco Frattini, un arrêt immédiat des hostilités « permettrait d'éviter ce que le CNT (Conseil national de transition) craint le plus, à savoir une consolidation de la partition en deux du pays ».
Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen a très vite mis fin à la dispute : « L'Otan va continuer sa mission parce que si nous arrêtons, d'innombrables civils pourraient perdre la vie », a-t-il affirmé. Avant de reconnaître que l'Alliance était responsable de la mort de neuf civils dans la frappe nocturne à Tripoli du 19 juin...
De son côté, la ministre danoise des Affaires étrangères, Lene Espersen, en visite à Benghazi, a reproché à certains membres de ne pas s'investir suffisamment dans la mission de l'ONU. Même si l'Italie est revenue plus tard sur sa position en indiquant qu'il s'agissait d'une « hypothèse de travail », pour Barah Mikaïl, directeur de recherche à l'IRIS (Institut des Relations Internationales et Stratégiques), « ces déclarations expriment un désaccord international sur l'intervention libyenne, sachant que les objectifs de départ n'on pas été respectés ».
Selon lui, il n'est pas à exclure que d'autres pays « abondent dans le sens des Italiens ». Au premier rang les Etats-Unis, où le Congrès se penchera le 28 juin sur l'autorisation « d'actions limitées » en Libye.
Mais pour Barah Mikaïl, le principal problème est d'ordre humanitaire. « Lors de sa visite à Paris, Vladimir Poutine a rappelé une chose essentielle : l'Otan n'a pas respecté sa mission qui incluait la protection des civils libyens ».
http://www.metrofrance.com/info/libye-la-coalition-se-fissure/pkfv!NTwMYi5Z8qqm6LQG3joBGw/