TEXTE REPRIS SUR
LE BLOG DE DIABLO
A propos de l’appel
« GAUCHE : NE PLUS TARDER »
publié par « Libération » :
le point de vue de Bernard Trannoy
LIRE LE TEXTE DE L'APPEL :
Le choc qu’a représenté la double gifle administrée aux dernières élections n’en finit plus de provoquer des réactions inquiètes, voire effarées. Va-t-on vraiment laisser la gauche s’affaiblir sans limites jusqu’à disparaître comme en Italie ? Pour nécessaires qu’elles soient, ces réactions ont une faiblesse, celle d’être désordonnées, et partant de ne pas dégager une perspective commune et crédible de résistance et de reconquête.
La situation que nous connaissons a certainement des causes multiples. Il est donc normal qu’on cherche à les cerner, ce qui suppose que les analyses se développent, s’épaulent voire se confrontent. Mais le rythme de l’analyse n’est pas celui de l’action. Ou plutôt il n’est pleinement productif que s’il est pris dans une dynamique politique qui permette le regroupement plutôt que la culture de son point de vue propre.
Or le temps nous presse ; le retard est si grand qu’il va venir bientôt à manquer.
Il existe entre nous un point d’accord fondamental. La responsabilité principale de l’affaissement du soutien aux diverses composantes de la gauche et de l’écologie politique, de la montée de l’abstention et du renforcement de l’extrême droite, réside dans la politique Hollande-Valls. Dans sa forme, tant le reniement des promesses de campagne fut total et provocateur, jusqu’à épouser sans complexe le langage même et les formules de l’adversaire libéral. Et bien sûr sur le fond, les choix successifs durcissant au fur et à mesure la conversion complète aux politiques de la finance et du Medef, imposées y compris contre les mobilisations populaires qui les contestent, qui sont pourtant particulièrement porteuses d’avenir. Politique de l’austérité qui fait pourtant la preuve partout qu’elle est le problème, pas la solution.
A quoi il faut ajouter le rejet d’une réelle et profonde transition énergétique, pourtant immédiatement indispensable et potentiellement créatrice de profusion d’emplois non délocalisables. Et l’abandon de la quasi-totalité des réformes sociétales promises, dont l’emblématique droit de vote pour les étrangers non communautaires. Ceci enfin dans une caricature des comportements antidémocratiques d’une Ve République manifestement à bout de souffle.
Cette politique est à la racine de nos difficultés. Il faut impérativement rompre avec elle. Il faut qu’elle soit combattue sans compromis (et déjà par le rejet du budget rectificatif, comme, urgemment, par l’abandon du Traité transatlantique) sans quoi il ne restera plus qu’à tenir la chronique d’une catastrophe inévitable.
C’est ce à quoi nous appelons. Mais ces appels sont condamnés à prêcher dans le désert s’ils restent dispersés. Nous nous devons de plus de ne pas nous cantonner au refus. Il faut donner à voir les issues possibles. Nous ne manquons pas d’idées pour les énoncer, parfois divergentes c’est vrai, mais bien plus souvent communes sur des points essentiels. Ce qui manque c’est l’affirmation que nous voulons nous y atteler ensemble et un cadre commun pour les discuter. Membres des Socialistes Affligés, d’Europe Ecologie-Les Verts, du PCF, du PG, d’Ensemble !, du Front de Gauche, de Nouvelle Donne, Féministes, Militant-e-s du mouvement social, nous appelons à agir en ce sens. Prendre ainsi nos responsabilités c’est aider à ce que se lève l’indispensable grand mouvement citoyen qui donnera corps à l’alternative à gauche. Nous ne souhaitons pas nous y substituer, mais aider au contraire à son mûrissement.
Ne plus tarder, pas une minute.
(1) Signataires : Clémentine Autain, porte-parole d’Ensemble !, Julien Bayou, conseiller régional EELV, Françoise Casteix, ancienne députée européenne, Nouvelle Donne, Leila Chaibi, membre du bureau national du PG, Caroline de Haas, militante féministe, François Longérinas, membre du Bureau national du PG, Isabelle Lorand, membre de l’exécutif national du PCF, Elise Lowy, conseillère régionale et membre du bureau exécutif d’EELV, Philippe Marlière, politologue, co-fondateur des socialistes affligés, Myriam Martin, porte-parole d’Ensemble !, Francis Parny, vice-président du conseil régional d’Ile-de-France et membre de l’exécutif national du PCF, Jean-François Pélissier, conseiller régional d’Ile-de-France, porte-parole d’Ensemble !, Danielle Simonnet, conseillère de Paris, secrétaire nationale du PG, Marie-Christine Vergiat, députée européenne, Front de gauche, Marie-Pierre Vieu présidente du groupe Front de gauche Midi Pyrénées, membre de l’exécutif national du PCF.
Le point de vue de Bernard Trannoy :
En voilà un grand nombre qui sont très, mais très loin du monde du travail.
L’Alliance avec ceux qui ont votés toutes les lois régressives ANI, SNCF, Retraites etc. ne peut qu’amener confusion et pousser ceux "d’en bas" dans l’abstention et le dégoût.
La montée du FN n’est pas à rechercher autre part que dans nos renoncements, vos abandons. Première qualité en politique : se mettre en position d’écoute du monde du travail, des classes populaires. Maastricht, TCE, Européennes de 2014 autant de signaux envoyés par ceux d’en bas pour signifier leur refus de cette Europe du Capital, de la nécessité de retrouver TOUS les attributs des souverainetés nationales et populaires.
Mais qu’attendre de ceux qui refusent de remettre en cause les carcans européens, la dictature du capital : RIEN.
Le FN ne fait qu’occuper les espaces que nous lui avons abandonnés.
Alors êtes-vous prêt à les réinvestir ?.
Dans tous les cas ce n’est pas dans ce genre d’appel de cette élite auto proclamée que viendra ne serait-ce que l’indication d’une possible sortie. Le rassemblement en soi ne sert strictement à rien. Il n’a de sens que s’il est porteur de contenu transformateur. Alors si vous ne prenez pas en compte ce refus massif, vous serez justement balayés. Mais après tout, n’êtes vous pas, tous, les grands consommateurs de ces produits de haute technologie sortant des usines du tiers monde. Vous profitez aussi de cette exploitation et pourvu qu’elle dure afin de posséder le dernier iPhone à bas coût.
Rendre responsable Hollande est une ineptie, vous ne ferez pas mieux, peut-être pire, faute de remise en cause du mode de production et d’appropriation des richesses. Ce FN agité comme un épouvantail à ceci de confortable qu’il permet de glisser sous le tapis la question première : Quid du Capital. Et tant que nous limiterons nos démarches au CONTRE (fusse le FN) nous n’irons par loin sinon ouvrir précisément un boulevard à ceux que l’on prétend combattre en se trompant de cible le capital avec vous peut dormir sur ses 2 oreilles rien à craindre de cette équipée aux sables de bois. J'ajouterais que des années d'exercice du pouvoir par la "gôche" à rendu ce mot complètement obsolète et inopérant.
Franchement 5 ans à se faire botter la fesse droite suivi de 5 ans à se faire botter la fesse gauche. Franchement quelle différence ???? Cette "gôche" qui à déserté le terrain de la lutte des classes pour se vautrer dans les délices de la lutte des places ne représent pour le monde du travail aucun intérêt tant elle est traversée par la querelle des égos.
Bernard Trannoy