A propos du meurtre d’un citoyen français…
DE LA BARBARIE D’AUJOURD’HUI
A LA BARBARIE D’HIER
Par Jean LEVY
Au lendemain du meurtre d’un touriste français en Algérie par les fascistes « verts », CANEMMPECHEPASNICOLAS , qui a toujours dénoncé leurs crimes, ne peut être qu’indigné par de tels actes barbares.
Cependant, notre sentiment de colère et de mépris n’est pas sélective,
contrairement à l’attitude des cercles dirigeants de notre classe politique et des médias à leur dévotion.
En effet, les djihadistes n’en sont pas à leur coup d’essai.
Tout au long de ces dernières années, leurs bandes ont commis massivement de tels actes en Syrie.
Nous attendons toujours l’écho de l’indignation des autorités officielles françaises. Il est vrai, que les victimes des exécutions publiques – déjà diffusées par vidéo par les assassins (vidéos tellement horribles que « canempechepasnicolas » s’est refusé à les publier), – étaient, outre femmes et enfants, des soldats réguliers des forces armées syriennes…
Or, seules celles-ci étaient alors stigmatisées par le gouvernement français, dont l’ennemi déclaré était exclusivement le gouvernement légal du président Assad qui défendait l’intégrité de son pays..
Faut-il rappeler les propos du ministre des Affaires Etrangères, Laurent Fabius, appelant directement à l’élimination des dirigeants syriens…Et en août 2012, le gouvernement Hollande prêt à lancer ses missiles sur Damas, sans aucun souci des victimes civiles potentielles, qu’impliqueraient de tels bombardements…
L’activité assassine des bandes djihadistes ne date donc pas d’hier. Celles-ci pendant une décennie ont ensanglanté l’Algérie. Attentats, massacres de masse ont fait 100.000 victimes.
Et durant ces années, nos médias stigmatisaient par priorité le gouvernement d’Alger et son armée, dénoncés comme responsables d’atrocités…
Faut-il rappeler la guerre d’Afghanistan, celle menée à l’époque contre les Soviétiques par les djihadistes, armés et entrainés par l’US Army. Ils étaient portés aux nues par nos médias qui voyaient en eux les « soldats de la liberté », alors qu’ils brûlaient les écoles, violaient et tuaient les femmes coupables de vouloir lire, écrire et souscrire à la modernité.
En fait, ces bandes ne sont devenues « ennemies » que lorsque, s’étant émancipées de la tutelle occidentale, elles ont pris pour cibles les intérêts directs des Etats-Unis et des Etats européens, des « blancs » en quelque sorte.
Bien sûr n’efface pas le caractère barbare des groupes se réclamant d’Al Qaida, de ses filiales ou plus récemment, de l’Etat islamique. Le meurtre du touriste français n’en est que la dernière illustration. La forme de l’exécution, son exploitation médiatique ne peut que faire horreur.
Mais le gouvernement et les médias face au dernier crime, ont, semble-il, la mémoire courte. Quand, durant la guerre d’Algérie, les autorités françaises de l’époque ont fait trancher la gorge au soldat Yveton pour avoir militairement fait cause commune avec ses frères algériens en état d’insurrection nationale, y avait-il une différence notoire entre la guillotine française et la hache djihadiste ?
Ce rappel n’excuse pas le meurtre d’un citoyen français, étranger à toutes ses horreurs.
Mais l’hypocrisie à des limites qu’il fallait rappeler.