TEXTE REPRIS SUR
LE BLOG DE JACQUES TOURTAUX
AFRIQUE DU SUD
Campagne nationale contre la corruption en Afrique du sud lancée par le syndicat de classe COSATU, lié au Parti communiste
Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
La confédération syndicale unitaire COSATU a lancé ce jeudi 26 janvier une campagne nationale contre la corruption endémique au sein de l’État sud-africain et du parti au pouvoir, l'ANC (African national congress).
La COSATU est la première confédération syndicale du pays avec 1,8 millions de syndiqués et 21 syndicats affiliés, elle fait partie de l'alliance tri-partite issue de l'apartheid avec l'ANC et avec le Parti communiste sud-africain (SACP), formation avec qui elle entretient des relations privilégiées.
Le syndicat a pris l'initiative d'une campagne dite « Corruption Watch », avec la constitution d'une plate-forme indépendante chargée de recevoir les plaintes de citoyens confrontés à des cas de corruption dans leurs rapports avec l'administration ou sur leurs lieux de travail.
La cible de la COSATU, une certaine caste de politiciens affairistes, utilisant leur carte à l'ANC et leurs postes dans l'administration tantôt comme un tremplin vers le privé (revolving-door), tantôt comme un moyen de favoriser leurs affaires privés et de décrocher des contrats publics (les tenderpreneurs) ou tout simplement comme un moyen de s'enrichir, en se servant sur l'Etat plutôt qu'en servant l'Etat.
Le secrétaire-général de la COSATU, Zwelinzima Vavi, souligne les conséquences dramatiques des pratiques de corruption et d'externalisation dans la prestation des services publics :
« Les malades dans les hôpitaux publics sont contraints de manger des biscuits car les entreprises privées qui s'occupent des repas n'ont pas été payés ; des écoliers doivent marcher sur des kilomètres pour rejoindre leurs écoles – traversant des velds dangereux et des autoroutes mortelles – car les prestataires de service n'ont pas été payés en temps voulu ; ou encore des jeunes enfants souffrent de la faim car certains fonctionnaires corrompus sont de mèche avec certains patrons avides pour s'engraisser sur les programmes alimentaires prévus par les écoles. Toutes ces histoires portent un même message : la corruption, c'est le vol quotidien des pauvres dans ce pays ».
Le secrétaire-général de la COSATU a également dénoncé, dans son discours d'ouverture de la campagne, la soumission de la vie politique sud-africaine à la mainmise des milieux d'affaires inhérente selon lui au système capitaliste :
« Une culture de l'individualisme et de l’égoïsme est en train de s'imposer au sein du système capitaliste, basé sur l'exploitation des travailleurs qui créent les richesses, et qui use de tous les moyens pour maximiser ses profits, y compris l'entente sur les prix et les pots-de-vin pour s'assurer des marchés.
Ce cancer se répand vite depuis le secteur privé jusqu'au service public, puisque les entreprises fonctionnent en corrompant les agents de l’État pour obtenir des marchés, tandis que certaines de ces compagnies sont dirigées par des fonctionnaires eux-mêmes ou des membres de leur famille.
Voilà pourquoi la COSATU insiste pour que ces gens choisissent entre la poursuite de leurs intérêts privés ou le service public. Ils ne peuvent faire les deux à la fois. Il y a conflit d'intérêt. »
A l'avant-garde de la campagne, certaines des fédérations à l'identité de classe la plus marquée telle que la Fédération des travailleurs du textile (SACTWU) ou encore la puissante Union des métallurgistes (NUMSA), très proche des communistes.
Ainsi, pour la NUMSA, dans une analyse inspirée par Lénine et Gramsci, et alimentée par les textes de congrès du Parti communiste sud-africain, la lutte contre la corruption est consubtantielle à la lutte contre le capitalisme, à l'hégémonie ouvrière sur le lieu de travail comme préalable à la rupture révolutionnaire :
« Pour la NUMSA, le soutien et l'implication dans 'Corruption Watch' n'est pas juste une affaire de démagogie et de populisme, mais une lutte politique et idéologique. Nous sommes tout à fait conscients et convaincus que la corruption ne peut être vaincue ou éradiquée de notre société que si nous construisons le pouvoir ouvrier depuis la base afin de renverser le capitalisme. Nous ne gagnerons jamais la bataille contre la corruption si nous ne luttons pas pour vaincre le capitalisme car le capitalisme est de façon inhérente un système corrompu. Les racines profondes et les opportunités d'accumulation privée de richesses, opposées à l'accumulation sociale de richesses appropriée socialement et également réparties, créent les conditions viciées permettant à la corruption de faire surgir sa face hideuse ».
Dix-sept ans après la chute de l'apartheid et cent ans après la naissance de l'ANC, la lutte contre la corruption endémique dans les rangs de l'Etat et du parti dominant sud-africain est plus que jamais une nécessité pour une avant-garde révolutionnaire sud-africaine menée par les communistes et ses alliées au sein de la COSATU. Avant-garde pour qui la révolution national-démocratique de 1994, encore inachevée, n'est qu'une étape dans l'objectif de construction du socialisme.
Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
La confédération syndicale unitaire COSATU a lancé ce jeudi 26 janvier une campagne nationale contre la corruption endémique au sein de l’État sud-africain et du parti au pouvoir, l'ANC (African national congress).
La COSATU est la première confédération syndicale du pays avec 1,8 millions de syndiqués et 21 syndicats affiliés, elle fait partie de l'alliance tri-partite issue de l'apartheid avec l'ANC et avec le Parti communiste sud-africain (SACP), formation avec qui elle entretient des relations privilégiées.
Le syndicat a pris l'initiative d'une campagne dite « Corruption Watch », avec la constitution d'une plate-forme indépendante chargée de recevoir les plaintes de citoyens confrontés à des cas de corruption dans leurs rapports avec l'administration ou sur leurs lieux de travail.
La cible de la COSATU, une certaine caste de politiciens affairistes, utilisant leur carte à l'ANC et leurs postes dans l'administration tantôt comme un tremplin vers le privé (revolving-door), tantôt comme un moyen de favoriser leurs affaires privés et de décrocher des contrats publics (les tenderpreneurs) ou tout simplement comme un moyen de s'enrichir, en se servant sur l'Etat plutôt qu'en servant l'Etat.
Le secrétaire-général de la COSATU, Zwelinzima Vavi, souligne les conséquences dramatiques des pratiques de corruption et d'externalisation dans la prestation des services publics :
« Les malades dans les hôpitaux publics sont contraints de manger des biscuits car les entreprises privées qui s'occupent des repas n'ont pas été payés ; des écoliers doivent marcher sur des kilomètres pour rejoindre leurs écoles – traversant des velds dangereux et des autoroutes mortelles – car les prestataires de service n'ont pas été payés en temps voulu ; ou encore des jeunes enfants souffrent de la faim car certains fonctionnaires corrompus sont de mèche avec certains patrons avides pour s'engraisser sur les programmes alimentaires prévus par les écoles. Toutes ces histoires portent un même message : la corruption, c'est le vol quotidien des pauvres dans ce pays ».
Le secrétaire-général de la COSATU a également dénoncé, dans son discours d'ouverture de la campagne, la soumission de la vie politique sud-africaine à la mainmise des milieux d'affaires inhérente selon lui au système capitaliste :
« Une culture de l'individualisme et de l’égoïsme est en train de s'imposer au sein du système capitaliste, basé sur l'exploitation des travailleurs qui créent les richesses, et qui use de tous les moyens pour maximiser ses profits, y compris l'entente sur les prix et les pots-de-vin pour s'assurer des marchés.
Ce cancer se répand vite depuis le secteur privé jusqu'au service public, puisque les entreprises fonctionnent en corrompant les agents de l’État pour obtenir des marchés, tandis que certaines de ces compagnies sont dirigées par des fonctionnaires eux-mêmes ou des membres de leur famille.
Voilà pourquoi la COSATU insiste pour que ces gens choisissent entre la poursuite de leurs intérêts privés ou le service public. Ils ne peuvent faire les deux à la fois. Il y a conflit d'intérêt. »
A l'avant-garde de la campagne, certaines des fédérations à l'identité de classe la plus marquée telle que la Fédération des travailleurs du textile (SACTWU) ou encore la puissante Union des métallurgistes (NUMSA), très proche des communistes.
Ainsi, pour la NUMSA, dans une analyse inspirée par Lénine et Gramsci, et alimentée par les textes de congrès du Parti communiste sud-africain, la lutte contre la corruption est consubtantielle à la lutte contre le capitalisme, à l'hégémonie ouvrière sur le lieu de travail comme préalable à la rupture révolutionnaire :
« Pour la NUMSA, le soutien et l'implication dans 'Corruption Watch' n'est pas juste une affaire de démagogie et de populisme, mais une lutte politique et idéologique. Nous sommes tout à fait conscients et convaincus que la corruption ne peut être vaincue ou éradiquée de notre société que si nous construisons le pouvoir ouvrier depuis la base afin de renverser le capitalisme. Nous ne gagnerons jamais la bataille contre la corruption si nous ne luttons pas pour vaincre le capitalisme car le capitalisme est de façon inhérente un système corrompu. Les racines profondes et les opportunités d'accumulation privée de richesses, opposées à l'accumulation sociale de richesses appropriée socialement et également réparties, créent les conditions viciées permettant à la corruption de faire surgir sa face hideuse ».
Dix-sept ans après la chute de l'apartheid et cent ans après la naissance de l'ANC, la lutte contre la corruption endémique dans les rangs de l'Etat et du parti dominant sud-africain est plus que jamais une nécessité pour une avant-garde révolutionnaire sud-africaine menée par les communistes et ses alliées au sein de la COSATU. Avant-garde pour qui la révolution national-démocratique de 1994, encore inachevée, n'est qu'une étape dans l'objectif de construction du socialisme.
Samedi 28 janvier 2012