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Au temps de l'informatique et de la construction européenne...

 

L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE EN DEUX "CLICS"

 

par Jean LEVY

 

Vincent Peillon vient de présenter son plan de « rénovation » de l’Enseignement primaire.

En clair, le ministre veut « informatiser » l’école et rendre obligatoire l’anglais dès le « préparatoire ».

Le ministre à raison : il faut moderniser l’enseignement.

Mais les objectifs et les solutions qu’il préconise sont encore trop timorés. Nous ne sommes plus du temps du petit père Combes. Il faut vivre avec son époque : la « mondialisation heureuse », la financiarisation de l’économie et le règne de l’informatique. Et nos chers enfants doivent être immédiatement adaptés aux nécessités du glorieux XXIème siècle qui s’annonce.

Et cela dès le « préparatoire ».

D’abord, il faut limiter les matières enseignées aux réalités du monde dans lequel nous vivons. Loin de nous l’idée d’évacuer des disciplines, telles que l’histoire, la géographie, les sciences de la vie, sans parler du langage et des mathématiques.

Certes, ces matières doivent être abordées dans l’optique du marché, dont chacun sait qu’il ordonne notre vie au quotidien et qu’il conditionne notre avenir.

C’est dans cette perspective que nous proposons en urgence des mesures, que nous n’hésitons pas à qualifier de «révolutionnaires ».

Pour reprendre chacune des disciplines évoquées, il serait nécessaire, d’apporter à leur apprentissage, les réformes suivantes :

FRANÇAIS

Nous ne sommes plus au XIXème siècle, ni même au XXème : voit-on encore des individus écrire des lettres, ou même des cartes postales ? Et l’usage du stylo, voire du bon vieux BIC, (pourquoi pas de la plume d’oie ?) n’est-il pas à ranger au musée des antiquités ? En fait, chacun, dès la prime enfance, se sert de son portable et adresse des SMS.

Pourquoi, dans ces conditions, contraindre nos chères têtes blondes à copier, des heures durant, des lignes de « A » ou de « B » ?

Par contre, apprendre à rédiger les messages les plus courts possible, sans imposer aux écoliers les règles anciennes d’une orthographe désuète et dépassée, devrait devenir un objectif prioritaire. 

Le modèle du langage n’est-il pas, de nos jours, « TE OU », formule ramassée et efficace pour établir un rendez-vous ?

Certes, il s’agit là de réformes de l’enseignement primaire destinées aux plus grand nombre d’écoliers – ceux des quartiers défavorisés – qui ne sont pas destinés aux métiers de la finance et de l’économie. Pour ces derniers, en vue d’une nécessaire lecture ultérieure du « Wall Street Journal » l’étude de l’anglais dès le « préparatoire » devrait être généralisée.

MATHEMATIQUES

Certes, nous disposons déjà de la machine à calculer, ce qui devrait dispenser les enfants de perdre leur temps à apprendre que 2 et 2 font 4. Cependant, notre siècle nous oblige chacun de nous à maîtriser les bases des techniques financières, fondement de notre société.

Et cela, dès le plus jeune âge.

Aussi, il est nécessaire de bien appréhender le sens et le fonctionnement du CAC 40, donnée essentielle de l’actualité quotidienne.

Dans cette même perspective, l’enfant devrait pouvoir résoudre, dès l’école primaire, les problèmes liés « aux prises de bénéfice », à la lecture de la cote, aux oscillations du marché.

HISTOIRE ET GEOGRAPHIE

L’histoire de l’Europe est une donnée première, qui doit remplacer l’enseignement périmé des évènements limités à la région France. Quelle utilité, aujourd’hui, d’apprendre comment vivait les Gaulois ?

De même, la suite des querelles intestines des Français à travers les guerres civiles locales ou européennes, ne peut qu’engendrer des sentiments de haine et de discordes entre concitoyens de notre continent.

Plus grave encore, ce rabâchage étendu aux émeutes et aux révolutions, conduit à insuffler aux enfants un sentiment de violence et de ressentiment, préjudiciable à l’harmonie de notre société.

Par contre, la connaissance des « Pères de l’Europe », de Charlemagne à Angela Merkel donnerait un sens certain à la construction d’un continent toujours plus uni et prospère.

Dans cet esprit, apprendre les grandes dates jalonnant la mise en œuvre d’un véritable empire européen, depuis la CECA en 1950,  jusqu’aux prémices d’une Union plus concentrée formerait les jeunes esprits à l’acquisition d’un véritable patriotisme continental.

En géographie, l’étude des grands fleuves européens, des métropoles économiques de l’Union, des voies rapides qui sillonnent celle-ci, ainsi que la connaissance de ses grands aéroports ouvrirait l’esprit de nos jeunes écoliers au grand large européen.

Cet enseignement se substituerait à celui, qui hier, contraignait les enfants à connaître les départements, les cours d’eau, l’agriculture et l’industrie de la France, notions aujourd’hui sans utilité pratique, puisque dépassées.

L’étude des grandes marques commerciales européennes ouvrirait aux écoliers le champ de la connaissance économique de l’Europe.

SCIENCES ET TECHNIQUES

Il faut adapter nos connaissances aux défis de notre temps.

Aussi, dans cet esprit, nous devons ouvrir l’esprit de nos enfants aux techniques présentes et à venir.

Par exemple, est-il utile de prévoir des leçons sur les énergies pernicieuses qui vivent leurs derniers instants, telles l’atome , alors que la bougie et la lampe à huile, reléguées malheureusement aux objets de brocante, devraient connaître une nouvelle jeunesse ?

Ne serait-ce pas ainsi une approche utile de l'écologie ?

CULTURE GENERALE

L’école doit permettre à chacun de pouvoir s’insérer dans le champ culturel, dès le plus jeune âge. A cette fin, un enseignement digne de ce nom devrait conduire, dès l’école primaire, à se cultiver, grâce aux spectacles de variétés dispensés par la télévision. De même, l’étude des « tubes », essentiellement en langue WSE *, conduirait parallèlement à la connaissance de celle-ci.

Il serait bon d’apprendre, dès le « préparatoire », la liste des grandes équipes de football, le PSG, Chelsea etc, et de rugby de l’Union européenne et de familiariser ainsi nos enfants au sortir de la maternelle, à la connaissance de ses champions, à l’égal des héros d’antan.

Voici quelques pistes à suivre pour construire un véritable service européen de l’enseignement primaire, adapté à notre temps.

 

NOTE : La lecture attentive de ce projet a conduit certains lecteurs à opposer un refus global à nos propositions.

Aussi, nous devons démocratiquement en faire part publiquement.

 

« Nous ne comprenons pas le sens des propositions ainsi formulées, inadaptées au monde dans lequel nous vivons. En effet, pourquoi faire perdre ainsi le temps à nos enfants et l’argent d’un budget dispendieux (en rémunération d’enseignants inutiles), en imposant l’apprentissage de notions pour lesquelles il suffit, de nos jours, d’un clic sur Google pour connaître la réponse ?

Nous proposons, à la place de ce énième plan d’Education, la fourniture à tous les enfants, dès l’âge de trois ans, de minis ordinateurs, munis d’un logiciel adapté aux enseignements nouveaux proposés, dans le cadre d’un contrat public-privé avec Google.

Tout le monde y trouverait son compte. Le budget, d’abord, délesté de nombreux milliards ainsi gaspillés, les enfants ensuite, dont l’éducation se ferait sous forme de jeux, avec – pourquoi pas ? – des lots (pas obligatoirement en argent, mais en produits généreusement offerts par les grandes marques de la distribution), distribués aux meilleurs élèves…qui se substituraient aux « notes » et « classements » d’antan  » …

 

Qu’en pensez-vous ?

 

* WSE : Wall Street English

Tag(s) : #Education nationale
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