Le président du Venezuela Nicolas Maduro a officiellement obtenu les pouvoirs spéciaux, mardi 19 novembre, lui permettant de gouverner par décret pendant un an, afin de lutter contre la crise inflationniste et les pénuries que subit ces derniers mois le pays pétrolier.
Après l'avoir validé une première fois le 14 novembre, l'Assemblée nationale a adopté le texte en seconde lecture avec le minimum des voix requises – soit 99 voix sur 165.
Avant le premier vote, les députés avaient entériné la destitution pour corruption de Maria Mercedes Aranguren, une députée dissidente du pouvoir qui se refusait àvoter ces pouvoirs spéciaux, privant ainsi la majorité d'une indispensable 99e voix. Sa destitution, qui a déclenché la colère de l'opposition, a rendu possible son remplacement par son suppléant Carlos Flores, toujours membre du parti aupouvoir et favorable à cette disposition.
Les pouvoirs spéciaux, qui permettent de gouverner par décret sans passer par l'Assemblée, ont été demandés par tous les présidents du Venezuela depuis les années 1970. Hugo Chavez y a eu recours en 2000, 2001, 2008 et 2010, ce qui lui a permis de faire approuver plus de 200 textes.
INFLATION ET PÉNURIES
Nicolas Maduro avait lui aussi présenté le mois dernier au Parlement cette demande de pouvoirs accrus afin de lutter contre la corruption et une "guerre économique" menée, selon lui, par l'opposition et ses soutiens"impérialistes" basés à l'étranger.
Depuis la prise de fonctions de Nicolas Maduro en avril, le Venezuela subit une aggravation de la crise économique qu'il traversait déjà et qui se traduit par une inflation de plus de 54 % ainsi qu'une pénurie de devises et de produits alimentaires ou de consommation courante.
Ce nouveau développement survient moins d'un mois avant les élections locales, premier test électoral pour le président Maduro, élu de justesse après la mort en mars d'Hugo Chavez (1999-2013), terrassé par un cancer.