Le c@rnet de Canaille le Rouge
Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes.
Bretigny :
avant d'aller plus avant dans le rapport d'étape
sur le déraillement ,
Publié le 10 Janvier 2014
un mot domine : colère.
Depuis une première lecture,
pas contre les termes du rapport,
contre ce qu'il révèle au public
et que les cheminots ne cessent de dénoncer
Une première lecture du rapport du bureau accident confirme ce que les cheminots ne cessent de dire depuis le début sur les causes structurelles de la catastrophe.
Ce qui se lit dans ce rapport fait d'autant plus mal que cela fait plus de vingt ans que les cheminots de l'équipement, du cheminot de la voie au chef de district (et même plus haut dans la hiérarchie) ne cessent d'alerter, protester et tentent de limiter par tout leurs moyens toujours rétrécis les risques qui ont conduit à la situation de Bretigny. (et se font traiter de nantis ou de prenneurs d'otages quand pour cela ils cessent le travail).
Les mots du rapport sont d'autant plus douloureux que si les colères des cheminots avaient été entendues jamais ils n'auraient du être écrits.
La présentation qu'en fait la presse, pour une fois conforme au texte? est autant de coups pris au creux de l'estomac :
"le BEATT fait trois recommandations à la SNCF et RFF. Il leur demande tout d'abord d'« améliorer le niveau de maîtrise des assemblages boulonnés des appareils de voie ». Il leur faut également « clarifier et renforcer les règles relatives aux mesures à prendre en cas de détection d'anomalies affectant la boulonnerie des appareils de voie ». En particulier, elles doivent « préciser le délai maximal », après toute tournée de surveillance,
« dans lequel toute la boulonnerie doit être présente et serrée ».
Enfin, comme sur certains secteurs, les appareils de voie sont particulièrement sollicités, la SNCF et RFF doivent identifier ceux « présentant des particularités impliquant une maintenance renforcée ou une régénération anticipée »."
C'est aussi affligeant que s'il était nécessaire de rappeler à Air France qu'un avion n'a pas le droit de décoller les portes ouvertes ou de dire à un hôpital que les bistouris doivent être impérativement désinfectés.
Cela touche au cœur même du métier et montre à quel point les politiques qui ont poussé à se déliter les pratiques fondamentales sont criminelles.
Il est insupportable d'avoir attendu 7 morts et des dizaines de blessés certains infirme à vie pour que cela explose à la figure des responsables.
La chaine des responsabilités décisionelles y compris parmi ceux qui ont impulsé du ministère, du parlement et des gouvernements successifs doit aussi être établie.
Aucun ne peut dire qu'il ne savait pas tant les cheminots l'ont fait savoir.
Ceux qui se sont succédé sur les plateaux télés pour accuser les cheminots de tous les maux quand ils alertaient ne doivent pas être épargnés.
Les sois-disant journalistes ferroviaires qui usaient de termes techniques pour présenter les donneurs d'alerte comme des fous ne sont pas à exempter de leur complicité.
Tous doivent rendre des comptes.
Il y a la responsabilité première des états-majors des deux entreprises. Elle est principale.
Mais dans la structure même des deux entités, s'il y a la masse de ceux qui ont contesté ces choix, les ont combattus, il y a aussi la partie de ceux qui jouant l'accélération du déroulement de carrière les ont appliqués avec zèle.
Ils sont des dangers pour la sécurité des circulations et doivent être écartés de toute responsabilité liée à la sécurité.
À la lumière de ce rapport que va dire le responsable de RFF qui s'est gaussé des alarmes des cheminots sur la ligne Tarbes à Toulouse quand un rail usé en cassant s'est trouvé amputé d'un tronçon de 1.29m ?
Canaille le rouge n'étant pas partisan de la chasse aux sorcières il ne demande pas d'autre mesure que l'éloignement. Il pourrait finir sa carrière à véhiculer des infirmes en gare de Lourdes. Il n'y a jamais assez monde pour le faire, cela l'aidera à mesurer les conséquences de sa provocatrice inconséquence.