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La Russie a juré samedi de prendre des mesures pour riposter aux nouvelles mesures punitives à son encontre, après que les Etats-Unis et le Canada ont emboîté le pas à l'UE en annonçant un durcissement de leurs sanctions contre Moscou à cause du rôle présumé du Kremlin dans la crise en Crimée qui perdure.
Le président américain Barack Obama a signé vendredi un décret interdisant tous les investissements et échanges commerciaux de biens, de technologie et de services avec la Crimée, qui a été rattachée en mars dernier à la Russie à la suite d'un referendum.
Le même jour, le Premier ministre canadien Stephen Harper a annoncé qu'Ottawa allait imposer des restrictions sur les exportations vers la Russie de technologies liées à l'exploration et l'extraction de pétrole en Arctique et en eau profonde, ainsi que du pétrole de schiste.
Ces sanctions ont été annoncées au lendemain de sanctions similaires prises par l'Union européenne contre Moscou.
Ces nouvelles mesures prouvent que l'Occident n'est pas intéressé par une résolution de la crise en Ukraine et que les Etats-Unis et le Canada, qui se prétendent démocratiques, ont recours à des "punitions collectives" contre les résidents qui ont voté par referendum pour le rattachement de leur région à la Russie, a vitupéré le ministère des Affaires étrangères russe dans un communiqué, une position dont s'est fait écho le porte-parole du ministère, Alexandre Loukachevitch.
"Notre conseil à Washington et Ottawa est de penser aux conséquences pour des actions de ce type... Et nous allons travailler à des mesures de représailles", a-t-il averti.
Le président russe Vladimir Poutine s'est également montré formel sur ce point lors d'une cérémonie organisée pour honorer les forces de sécurité russes : "Personne ne réussira à nous intimider, à nous dissuader, ou à isoler la Russie".
L'économie russe, qui est très dépendante des exportations de pétrole, connaît actuellement un revers à cause de la baisse du prix du baril associée à une dépréciation du rouble.
S'il a admis l'impact négatif des sanctions occidentales pour l'économie russe, M. Poutine a également déclaré récemment lors de sa conférence de presse annuelle que dans le pire des cas, il faudrait au plus deux ans pour que l'économie russe se remette sur pied.
Hors de la sphère économique, il semble que les sanctions occidentales aient jusqu'à présent échoué à produire le moindre résultat pour sortir de la crise en Ukraine, qui a fait au moins 4707 morts depuis la mi-avril, d'après les derniers chiffres des Nations unies.
La crise politique avait été déclenchée par des manifestations massives pour l'intégration de l'Ukraine à l'Union européenne en novembre 2013, avant de conduire en février dernier à la destitution du président urkainien Viktor Ianoukovitch imposée par le Parlement contrôlé par l'opposition pro-Occident qui privilégiait l'intégration européenne à un rapprochement avec Moscou.
Les tensions ont été exacerbées lorsqu'un referendum a été organisé dans la région autonome de Crimée à la mi-mars, qui s'est soldé par une immense majorité en faveur du rattachement à la Russie.
A la mi-avril, l'est de l'Ukraine a sombré dans un cycle de violences : cinq villes de la région ont été le théâtre de soulèvements et les rebelles indépendantistes ont pris de force plusieurs bâtiments administratifs dans ces localités.
En septembre, un cessez-le-feu a été signé par les deux parties à Minsk, la capitale biélorusse, mais un rapport de l'ONU a affirmé qu'au moins 1357 morts avaient été signalés depuis lors.
Etant donné la complexité des facteurs historiques et des circonstances actuelles qui expliquent la crise, certains analystes soutiennent que le dialogue et les compromis entre la Russie et l'Occident, ainsi qu'entre les parties en conflit en Ukraine, sont les seules voies possibles pour sortir de la crise.
Li Zhonghai, le rédacteur en chef de la revue "The Studies on Russia, Eastern Europe and Central Asia" à l'Académie chinoise des sciences sociales (CASS, selon le sigle anglais), a expliqué à Xinhua que toute approche équilibrée à cette crise devrait prendre en compte les intérêts de toutes les parties concernées, et qu'en l'absence d'une telle approche, l'Ukraine continuerait d'avoir du mal à adapter ses relations avec les grandes puissances.
Si la crise perdure trop longtemps, cela pourrait déclencher une nouvelle guerre froide, a-t-il averti.