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« Comment empêcher les enfants des pauvres en Irlande

 d’être à la charge de leurs parents ou de leur pays »

 

par Jean LEVY

 

Dans la triste infortune où se trouvent les Irlandais, un écrivain défend âprement son pays. Usant d’un humour féroce, il  rédige un pamphlet corrosif : « Modeste proposition pour empêcher les enfants des pauvres en Irlande d’être à la charge de leurs parents ou de leur pays et pour les rendre utiles au public »

On peut y lire :

« les Irlandais regarderaient comme un grand bonheur d’avoir été vendus pour être mangés à l’âge d’un an et d’avoir évité par là toute la série d’infortunes par lesquelles ils sont passé et l’oppression des propriétaires ».

 

Dans le même temps, face à ceux qui asservissent sa terre, il émet sa «Proposition pour l’usage universel des produits d’Irlande » enjoignant de « brûler tout ce qui venait d’Angleterre, sauf le charbon ». 

Car à son époque, ce n’était pas encore « l’Europe » responsable des malheurs nationaux, mais l’Angleterre. En effet, nous sommes en 1729, et l’illustre écrivain se nomme Jonathan Swift, l’auteur des « Voyages de Gulliver ».

 

De nos jours, l’humour noir a changé de camp. Il s’est mué en propos cyniques proférés par les nantis et leur porte-parole. C’est des victimes qu’on se moque. Ainsi, les « élites » européennes – politiques et médiatiques - dissertent gaillardement sur l’obligation de faire payer aux pauvres les centaines de milliards d’euros nécessaires nous dit-on, pour « sauver les banques » et « rassurer les marchés ». Pressurer davantage les plus pauvres pour enrichir les plus riches, devient la médecine de choix des couches privilégiées de Bruxelles, de Berlin, de Londres et de Paris..

 

Aujourd’hui, il n’y a plus de Swift pour stigmatiser comme il convient, l’Union européenne et le FMI. Heureusement, le peuple irlandais, sans attendre de nouveaux polémistes, est descendu dans la rue. « Les gens de Dublin » étaient 150.000, samedi dernier.

A nouveau, « Le vent se lève » sur le vert pays, comme du temps du combat pour l’Indépendance, décrit dans le film de Ken Loach. Il se révolte contre ses nouveaux oppresseurs, comme le font les Grecs, les Portugais, les Espagnols, et les Français, aussi.

 

Chaque peuple aspire, comme déjà les Irlandais au siècle passé, à recouvrer l’indépendance et la souveraineté.

 

 

 

Tag(s) : #Europe
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