« Comment le traité budgétaire européen va s’appliquer à la France »,
tel est l’annonce, sur quatre colonnes en "Une",
que fait Le Monde* à ses lecteurs.
par Jean LEVY
Pour le quotidien du soir, le dit traité est pour ainsi dire, déjà ratifié. Par qui ? Par Bruxelles, bien sûr.
Pourquoi attendre que le texte soit discuté au parlement français, la consécration européenne suffit au Monde (et à la banque Lazard, qui en tient les commandes) ?
Le journal n’évoque pas l’idée de demander au peuple français son avis. Le Monde a déjà tranché la question : la procédure est impossible à envisager puisqu’on sait par avance que le NON l’emporterait. De toutes façons, l’Assemblée nationale n’aura qu’à examiner « le texte traduit dans le droit français les règles du TSCG ».
Un simple exercice de style, en somme.
Le Monde rappelle avec raison que le traité a été « signé le 2 mars par Nicolas Sarkozy ». Et approuvé (après les élections présidentielles) par François Hollande. On serait tenté de chanter, comme dans la chanson « Ce n’était pas la peine assurément de changer de gouvernement ».
Les grands partis sont d’accord du PS à l’UMP pour soutenir le TSCG.
Un tableau en couleur rappelle que depuis le traité de Maastricht, les élus de droite comme de « gauche », d’Alain Juppé à Benoît Hamon, en passant par Nicolas Sarkozy et François Hollande, ont approuvé tous les traités européens (y compris celui que 55% des Français ont refusé en 2005). Le Monde aurait pu ajouter à la liste des OUI de Giscard, Mitterrand et Chirac.
Seuls, 55% des Français ont répondu NON en mai 2005 (et déjà 49,5% de NON à Maastricht, alors qu’ils n’avaient pas pu encore constater par eux-mêmes les conséquences de ce traité.
Donc, pour Le Monde, la chose est entendue. Et d’annoncer d’avance sur deux pages: « Traité budgétaire européen : CE QUI VA CHANGER EN FRANCE».
Car le TSCG va changer quelque chose dans notre législation ?
Oh ! Peu de chose en vérité. Seulement le fait que notre budget sera fixé à Bruxelles (ou plutôt à la Francfort, siège de la Banque CentraleEuropéenne, présidée par l’éminent représentant de la Golman Sachs, le « super » Mario Draghi).
En quoi, tout ceci – l’OST HERITE - regarde-t-il les Français, je vous le demande !
* Le Monde du 19 septembre 2012