 Nouveaux remous à la SNCM. ARC Opposés aux choix de la direction, les marins de la SNCM lancent un appel à la mobilisation pour le service public avec leurs collègues de la CMN et les dockers.
Dès vendredi matin 6 heures, les marins de la SNCM, de la CMN et les dockers CGT ont diffusé leur appel à la mobilisation « pour la défense du service public de continuité territoriale et de l’emploi ».
En cause : la volonté de la direction de la SNCM d’ouvrir en dehors du cadre de la délégation de service public (DSP), une liaison avec la Corse depuis Toulon. Une décision qui fragilise l’équilibre de la compagnie, d’après Frédéric Alpozzo, le secrétaire général du syndicat des marins CGT. D’autant plus qu’elle intervient au moment où la compagnie à bas coût Corsica Ferries a réussi à faire annuler la DSP attribuée à la SNCM et à la CMN par la collectivité territoriale de Corse.
Pour la CGT, la situation pourrait conduire, lors du renouvellement de la DSP en 2012, à sa limitation aux seules liaisons des ports secondaires avec Marseille « comme le réclame Corsica Ferries depuis des années ». Avec pour conséquence, écrit le syndicat, « un véritable séisme social avec plus de 4 000 emplois concernés en Paca et en Corse ».
« Comme si ça ne suffisait pas, la direction se désengage des lignes historiques avec l’Afrique du Nord en retirant à nouveau un bateau, réduisant de moitié les liaisons avec l’Algérie et la Tunisie », dénonce Frédéric Alpozzo.
Craintes renforcées
Les réunions du comité d’entreprise n’ont-elles pas fourni matière à calmer les inquiétudes des salariés ? « C’est tout le contraire, elles ont mis en lumière les choix volontairement désastreux de la direction », explique-t-il très remonté. Pour lui, l’aventure toulonnaise pourrait être une brèche ouverte pour réorganiser l’entreprise dans un second temps sur un modèle éloigné des principes du service public. « Nous savions que l’ouverture d’une liaison depuis Toulon dans les conditions annoncées ne pouvait se justifier économiquement. Après avoir interrogé une avocate spécialisée, on voit bien qu’il n’y a pas plus d’arguments du côté juridique », témoigne le responsable syndical qui se dit effaré par le silence des conseils de la direction. Il apparaît pourtant primordial de peser les possibles conséquences juridiques de cette décision sur la DSP dont dépend l’essentiel de l’activité de la compagnie .
Face à ce constat, la CGT demande que Marseille, Toulon, Nice et les six ports corses (Bastia, Ajaccio, Calvi, Ile Rousse, Porto-Vecchio et Propriano) soient intégrés suivant les mêmes règles et obligations « pour un développement harmonieux de l’ensemble de nos territoires au service de l’emploi et des usagers ».
Des propositions qui portent loin
Le souhait de la CGT de voir la DSP englober Marseille et Toulon s’accompagne de l’exigence d’une tarification favorable au développement du fret, aux résidents et aux bas revenus.
Plus encore, pour Frédéric Alpozzo, il est temps de « faire cesser le dumping social et fiscal entre Etats de l’Union européenne ». En ligne de mire : Corsica Ferries qui a bâti son modèle low cost à partir du pavillon italien très peu protecteur pour les salariés, tout en recevant des aides publiques.
« Toutes les compagnies maritimes sur les lignes au cabotage national doivent être soumises à la réglementation française », demande la CGT. Une proposition en phase avec la position exprimée par les présidents de l’assemblée et de l’exécutif de Corse Dominique Bucchini (PCF) et Paul Giacobbi (PRG) de même que par Michel Vauzelle (PS) président de la Région Paca.
Si la mobilisation des marins de la SNCM, de la CNM et des dockers CGT qui s’amorce ne trouvait aucun écho du côté de la direction, ils semblent prêts à monter le ton pour faire entendre plus clairement leur voix. http://www.lamarseillaise.fr/social/la-cgt-sonne-le-tocsin-25165.html | 
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