Le film est intéressant à plus d'un titre, sans pour autant qu'il faille forcément adhérer aux différents discours qu'il véhicule. Particulièrement pour moi, qui ai abouti au communisme par la voie yougoslave, que j'ai visitée vers 1970, à l'âge de douze ans, précoce sans doute mais imparfaitement lucide, et sans grands conseils pour me guider vers le drapeau rouge. Comme Charlot, je l'ai ramassé par terre, et il était tombé du camion "Yougoslavie". Je suis donc allé le voir lundi dernier au studio Saint Michel, et j'ai assisté au débat qui a suivi la projection, en présence de la réalisatrice.
La jeune réalisatrice serbe a présenté son parcours politique comme celui d’une déçue de la révolution colorée de 2000, une démocrate-libérale repentie en quelque sorte, issue d'une famille anticommuniste "de gauche" dit elle. Elle commence de manière assez banale par une critique de style sémiologique du corpus du cinéma yougoslave des années 1945 à 1990, composé pour moitié de films de guerre évoquant la guerre des partisans, et dont j’avais vu quelques uns dans les années 1970, puis abandonne assez vite le second degré mondain voire kitsch qui est impliqué par cet angle de vue.
Le ton du film en réalité ...
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