Article
d'Indépendance des Chercheurs :
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/08/05/plateau-de-saclay-et-mythe-d-une-silicon-valley-francaise.html
Plateau de Saclay
et mythe d'une "Silicon Valley" française
Le 5 août, un rapport du Sénat fait par Alain Millon (UMP) au nom de la Commission d'enquête sur la grippe A évoque notamment les « vives et nombreuses critiques à l'encontre de l'OMS » suscitées par cette affaire.
Analysant la « gestion en France » du risque de pandémie et la mise en oeuvre du plan « Pandémie grippale », le rappport s'interroge sur le « déséquilibre des relations contractuelles entre les pouvoirs publics et les fournisseurs de vaccins ».
Se référant à ce rapport, Les Echos intitule son article « Grippe A/H1N1: le gouvernement pieds et poings liés avec les labos ». Le Figaro n'hésite pas à employer le titre :
« Grippe A : le gouvernement "était à la merci des labos" ».
Mais peut-on valablement ignorer que la soumission aux intérêts du secteur privé a été la caractéristique essentielle des politiques gouvernementales françaises des deux dernières décennies ?
Et des opérations comme celle du Plateau de Saclay ont-elles été conçues avec une plus grande indépendance de la part des pouvoirs publics ?
A commencer par la propagande récurrente sur la prétendue création d'une « Silicon Valley française » qui justifierait l'agitation financière, politicienne et immobilière autour de l'ensemble Orsay - Gif - Saclay - Palaiseau.
La réalité est que, sur le fond, le projet du Plateau de Saclay n'est en rien comparable à une quelconque « Silicon Valley », qui ne nécessiterait pas de tels déménagements et regroupements de laboratoires dans une zone géographique aussi restreinte. Il s'agit, en revanche, d'un instrument de dislocation accélérée du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et des autres établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST), au bénéfice
1) d'une stratégie de démantèlement et de privatisation de la recherche publique ;
2) de la tutelle qu'exercera un montage politicien et patronal incarné par l'Etablissement public de Paris-Saclay, écartant le CNRS et tous les EPST de la gestion directe des moyens financiers de l'opération.
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