Le Point :
MAJORITÉ
Affaire Clearstream :
la colère du camp Villepin
la colère du camp Villepin
Par Chloé Durand-Parenti
Les députés villepinistes (photo, de gauche à droite : François Goulard, Jacques Le Guen et Jean-Pierre Grand) pourraient-ils décider de faire sécession ? Pour l'heure, rien n'est moins sûr
Par souci d'apaisement, les députés villepinistes avaient eu jeudi le triomphe modeste après la relaxe de l'ancien Premier ministre dans l'affaire Clearstream. La décision du procureur Jean-Claude Marin , qui a annoncé vendredi matin un appel, les plonge dans une profonde colère. "C'est extraordinaire ! Hier (jeudi), le président de la République fait savoir qu'il ne fera pas appel alors qu'il n'en a pas le pouvoir et, ce matin, il envoie son procureur, le procureur du roi, sur une radio, annoncer qu'il fera appel", lâche François Goulard, député UMP du Morbihan. Pour lui, comme pour son confrère du Finistère Jacques Le Guen, il n'y a pas de doute : le procureur de Paris a obéi aux ordres de l'Élysée ou de la Chancellerie. "C'était une sensation scandaleuse de voir la prise de position de Jean-Claude Marin qui essayait de se justifier... Je suis écoeuré !", déclare Jacques Le Guen.
Seul le député Guy Geoffroy, juriste de formation, se démarque :
"Je n'ose pas penser un seul instant qu'un procureur puisse obéir à des ordres qui lui seraient donnés tout à fait en dehors de la loi fondamentale de notre pays qui veut que le parquet soit indépendant." "Faire appel est le droit le plus strict du procureur s'il estime qu'il doit y avoir un deuxième procès", insiste l'élu de Seine-et-Marne.
Et Jean-Pierre Grand, député UMP de l'Hérault, d'objecter :
"Quand on lit les attendus du procès, on voit que Dominique de Villepin est blanchi de tout." Daniel Garrigue, député villepiniste qui n'appartient plus à l'UMP, renchérit :
"Dans ce procès, aucun élément précis n'a pu être retenu contre Dominique de Villepin." "Cet appel paraît vraiment très mal venu. Tout le monde se doute que derrière il y a une volonté politique et cet appel va jeter le trouble profond non seulement dans l'opinion mais aussi dans les rangs de la majorité. Cette affaire va encore accentuer la fracture", prédit l'élu de Dordogne.
Fracture ouverte
Les députés villepinistes pourraient-ils décider de faire sécession ?
Pour l'heure, rien n'est moins sûr. "L'UMP n'est en rien la propriété de Nicolas Sarkozy", avance François Goulard, qui exclut d'entrée cette option. Sur la même ligne, Jacques Le Guen estime que même si "c'est une histoire au sein de notre famille politique, ça ne remet absolument pas en cause notre participation à la majorité". "On doit avoir la possibilité de débattre et de faire des propositions. Tout ça au sein d'une grande famille politique rassemblée", ajoute-t-il. Jean-Pierre Grand, lui, est moins catégorique et avoue se poser des questions. "L'UMP c'est ma famille, on ne quitte pas un mouvement comme ça mais, ceci dit, cela pose un vrai problème. Il va falloir réfléchir très sérieusement à tout ça. Nous sommes des gens sérieux et quand on voit des gens remplis de haine, c'est quand même difficile d'imaginer que l'on va avoir un dialogue constructif avec eux", s'inquiète-t-il.
Pour Guy Geoffroy, la solution serait que le président Nicolas Sarkozy s'empresse maintenant d'"assurer qu'il ne sera pas partie civile dans le procès en appel".
Pas sûr pourtant que cela puisse suffire à convaincre les plus révoltés, qui ont vu dans l'appel du procureur Marin le signe d'un "acharnement" ou d'une "machination".
L'Élysée n'a pas commenté la décision du Parquet.
Seul le député Guy Geoffroy, juriste de formation, se démarque :
"Je n'ose pas penser un seul instant qu'un procureur puisse obéir à des ordres qui lui seraient donnés tout à fait en dehors de la loi fondamentale de notre pays qui veut que le parquet soit indépendant." "Faire appel est le droit le plus strict du procureur s'il estime qu'il doit y avoir un deuxième procès", insiste l'élu de Seine-et-Marne.
Et Jean-Pierre Grand, député UMP de l'Hérault, d'objecter :
"Quand on lit les attendus du procès, on voit que Dominique de Villepin est blanchi de tout." Daniel Garrigue, député villepiniste qui n'appartient plus à l'UMP, renchérit :
"Dans ce procès, aucun élément précis n'a pu être retenu contre Dominique de Villepin." "Cet appel paraît vraiment très mal venu. Tout le monde se doute que derrière il y a une volonté politique et cet appel va jeter le trouble profond non seulement dans l'opinion mais aussi dans les rangs de la majorité. Cette affaire va encore accentuer la fracture", prédit l'élu de Dordogne.
Fracture ouverte
Les députés villepinistes pourraient-ils décider de faire sécession ?
Pour l'heure, rien n'est moins sûr. "L'UMP n'est en rien la propriété de Nicolas Sarkozy", avance François Goulard, qui exclut d'entrée cette option. Sur la même ligne, Jacques Le Guen estime que même si "c'est une histoire au sein de notre famille politique, ça ne remet absolument pas en cause notre participation à la majorité". "On doit avoir la possibilité de débattre et de faire des propositions. Tout ça au sein d'une grande famille politique rassemblée", ajoute-t-il. Jean-Pierre Grand, lui, est moins catégorique et avoue se poser des questions. "L'UMP c'est ma famille, on ne quitte pas un mouvement comme ça mais, ceci dit, cela pose un vrai problème. Il va falloir réfléchir très sérieusement à tout ça. Nous sommes des gens sérieux et quand on voit des gens remplis de haine, c'est quand même difficile d'imaginer que l'on va avoir un dialogue constructif avec eux", s'inquiète-t-il.
Pour Guy Geoffroy, la solution serait que le président Nicolas Sarkozy s'empresse maintenant d'"assurer qu'il ne sera pas partie civile dans le procès en appel".
Pas sûr pourtant que cela puisse suffire à convaincre les plus révoltés, qui ont vu dans l'appel du procureur Marin le signe d'un "acharnement" ou d'une "machination".
L'Élysée n'a pas commenté la décision du Parquet.
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