F.G. (lefigaro.fr) avec Pierre Avril, à Kiev, et AP
Cinq ans après la «révolution orange», l'Ukraine est prête à se tourner de nouveau vers la Russie. Le chef de l'opposition sortant Viktor Ianoukovitch, considéré comme un proche du Kremlin, était donné vainqueur de l'élection présidentielle en Ukraine, lundi, selon des résultats partiels après le dépouillement des bulletins dans 98,94% des bureaux de vote.
Lors de ce second tour, dimanche, le candidat Viktor Ianoukovitch a ainsi obtenu 48,66% des suffrages, contre 45,75% pour sa rivale, le premier ministre sortant et égérie de la «révolution orange», Ioulia Timochenko .
Le scrutin s'est déroulé de façon «transparente et honnête», ouvrant la voie à une passation «pacifique» du pouvoir, a estimé lundi la mission d'observateurs internationale conduite par l'OSCE. «L'élection a offert une démonstration impressionnante de démocratie. C'est une victoire pour tout le monde en Ukraine», a ainsi conclu le président de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, Joao Soares.
L'Union européenne (UE) a «hâte de travailler avec le nouveau président» ukrainien, a indiqué de son côté la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton. Cette dernière s'est également félicitée de «l'évaluation positive» du scrutin par l'OSCE.
Ioulia Timochenko conteste sa défaite
Mais Viktor Ianoukovitch n'a pas attendu les conclusions des observateurs de l'OSCE pour annoncer sa victoire. Dès dimanche soir, il a promis d'être le président de tous les Ukrainiens. «Merci à Dieu de nous avoir aidés à ouvrir un nouveau chapitre dans l'histoire de notre pays», a-t-il lancé. Invitant Ioulia Timochenko à démissionner de son poste de premier ministre, il a promis de former rapidement une nouvelle majorité au Parlement et de mener sans délai des «réformes pour surmonter la crise économique» qui secoue le pays.
« canempechepanicolas » rappelle que la « révolution orange » a été l’œuvre de « services » occidentaux pour porter au pouvoir à Kiev des gens dévoués aux Etats-Unis et à l’Union européenne.
Cette foi, c’est raté ! Le « candidat de Moscou », comme disent les supporters de Washington, a emporté l’élection. Sans contestation, puisque les observateurs européens et l’OSCE reconnaissent la « démocratie » dans le déroulement du processus électoral.
Viktor Ianoukovitch est l’élu de provinces industrielles de l’est ukrainien, en particulier des dirigeants des grandes entreprises. Il se dit favorable à « l’Europe », mais il va privilégier les relations avec la Russie, dont la population de ces provinces se sent proche.
Si Ioulia Timochenko l’avait emporté, nos médias auraient chanté victoire.
Aujourd’hui, ils font contre mauvaise fortune, bon cœur.