Le projet de loi sur la nouvelle organisation du marché de l’électricité (dite loi NOME) adoptée en première lecture à l’Assemblée Nationale, est en discussion au Sénat.
De quoi s’agit-il : mettre EDF en conformité avec les directives de l’Union Européenne sur la concurrence capitaliste.
Deux dispositions immédiates :
1- Les prix de l’électricité vont flamber pour les usagers. La loi prévoit l’ « harmonisation » des prix (par le haut bien sûr) afin de permettre aux entreprises concurrentes de spéculer, de faire le maximum de profit sur ce produit de première nécessité. Dans la même optique, le gouvernement veut vendre la Compagnie du Rhône, remise sur le marché des concessions des barrages, obligation de rachat de l’électricité produite par l’éolien ou le solaire à un prix plus élevé que sa propre production.
Les augmentations annoncées vont de 7,1% à 11,4% en 2011, puis elles seront de 3,5% les années suivantes. Rappelons que 3,2 millions de familles (soit 10 millions de personnes) sont en situation de précarité énergétique, elles sont contraintes de restreindre la consommation minimum jugée indispensable faute d’argent.
2- la loi impose à EDF de mettre à la disposition de ses concurrents privés 25% du courant produit par ses centrales nucléaires.
C’est une entreprise de destruction massive du système énergétique français, cet outil formidable, dont les Français ont financé la construction en payant leurs factures et leurs impôts.
Elément stratégique de la politique industrielle et sociale, ce grand service public créé en 1945 est livré totalement aux appétits financiers. C’est l’indépendance énergétique de la France qui est mise en cause. Déjà en novembre 2006 lors de la panne géante d’électricité en Europe nous avions dénoncé les conséquences de la privatisation en route (manque d’investissements et fragilisation des installations). Aujourd’hui déjà des régions- Bretagne, Provence- sont au bord de la rupture en électricité en période de grands froids et les habitants sont invités à réduire leur consommation.
Cette situation n’est que la suite logique de l’ouverture du capital d’EDF-GDF à la concurrence en vue de la privatisation.
Or, c’est le gouvernement de la gauche plurielle de Jospin qui en 2001 a ouvert le capital d’EDF-GDF à la concurrence et c’est le même Jospin qui, d’un commun accord avec Chirac au sommet européen de Barcelone en février 2002, a pris l’engagement de poursuivre les privatisations d’EDF-GDF, de la Poste et la SNCF.
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"SITE COMMUNISTE"