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Après le score obtenu en Limousin, et spécialement en Haut-de-Vienne, par la liste PCF-NPA,
notre ami François Mairey, dans une lettre adressée à L'Echo de la Haute-Vienne, pose la question :
ET MAINTENANT, QU'ALLONS-NOUS FAIRE ?
Nous avons le plaisir de la publier ci-dessous.
François MAIREY-ROUVELOUP 20, rue Pierre Leroux 87000 LIMOGES
0555050302 / 0683532463
Courriel : francois.mairey@free.fr Le 24 mars 2010
L’Echo de la Haute-Vienne
29, rue Claude-Henri Gorceix
87022 LIMOGES Cedex 9
- à l’attention de Madame Isabelle Haderer –
Madame,
ET MAINTENANT, QU’ALLONS-NOUS FAIRE ?
« Limousin Terre de Gauche » doit rendre grâce à la sottise de la Fédération socialiste de la Haute-Vienne incarnée par le texte paru sur le blog de son ancien premier secrétaire « avatar » (au sens figuré et étymologique du terme) de Jean Le Bail.
Cette sottise nous a épargné une banale liste d’union de la gauche élargie aux écologistes comme en Auvergne et en Ile-de-France qui aurait induit plus d’abstentions et un plus fort pourcentage pour la liste UMP.
Au contraire la liste « Limousin Terre de Gauche » a réuni en Limousin la plupart de ceux qui avaient œuvré pour un NON de gauche lors du référendum sur le TCE (Traité Constitutionnel Européen) en mai 2005. Grâce notamment aux militants communistes et NPA de la Région, une union a pu être réalisée comme beaucoup dans cette mouvance l’avait espérée pour les élections présidentielles de 2007.
Le score obtenu au second tour au niveau de la Région est surtout dû à la grande progression constatée pour la liste Limousin Terre de Gauche en Haute-Vienne, de 8,8 % alors que l’augmentation n’a été que de 3,4 % pour les deux autres départements réunis. Le comportement du parti socialiste haut-viennois a provoqué une sorte d’électrochoc à son détriment ; en outre dans certains secteurs géographiques, l’affaire de la LGV a eu une incidence certaine quoiqu’en ait écrit l’Humanité dans son édition du 22 mars : ainsi si l’on fait la somme des trois cantons d’Ambazac, Nantiat, Nieul et de la commune du Palais, on y constate que la liste Audoin y est passé de 16,6 à 29,4 % et la liste Denanot en gagnant 10 points (dont 3,5 % en provenance du MODEM) n’a pas retrouvé la totalité des voix d’EE (Europe Ecologie) qui avait presque atteint 14 %. Au Palais même, dont un conseiller municipal était la figure de prou anti-LGV de la liste EE, les suffrage exprimés n’ont augmenté que de 1,1 % entre les deux tours, les bulletins blancs et nuls ont cru de 70 % et les trois quarts des 16,3 % d’EE au premier tour ont rejoint Terre de Gauche au second. A droite les voix limousines du Front national au 1er tour se sont reportées sur les duettistes de l’UMP, Archer-Auclair.
Très clairement le résultat très particulier du Limousin secoue tout le landerneau politique de l’hexagone et posera des questions aux responsables nationaux du PC et du NPA.
Cela étant, les résultats atypiques du Limousin, pour flatteurs qu’ils soient, doivent être relativisés car notre région représente seulement 1,3 % du corps électoral national et ce sont les résultats nationaux dans leur ensemble qui entraînent les gloses des grands médias. Ces gloses dissertent sur les Présidentielles à venir avec l’hypothèse d’une nouvelle sainte-alliance entre européistes de tout poil, qu’ils se disent socialistes ou écologistes avec un zeste de modem.
La formule floue du tout sauf Sarkozy est lourde d’ambiguïté et de probables désillusions pour l’avenir. Certes nous avons un Président caractériel mais sa politique est celle décidée par l’Union Européenne que les socialistes et les écologistes ont avalisée en signant le Traité de Lisbonne et en refusant de le soumettre à référendum.
Gageons qu’il sera question de personnes : la droite peut envisager d’enfourcher de nouveaux chevaux, Fillon, Juppé, de Villepin, voire Copé, et les « camarades » socialistes nous régaleront de disputes entre Aubry, Royal, Hollande, Strauss-Kahn, voire Delanoé ; tous nous serviront la même soupe politique sous des emballages différents avec des cosmétiques sociétaux.
L’exemple récent des socialistes grecs acceptant les diktats de la finance internationale, après ceux des gouvernements sociaux-démocrates d’Espagne et du Portugal, montre clairement que le peuple n’attend plus rien de ses élites politiques : le grand nombre d’abstentions, - notamment dans les quartiers les plus populaires et les plus déshérités -, constaté lors des dernières élections européennes et régionales, est révélateur de ce désenchantement désespéré.
Je vous prie, Madame, de recevoir mes meilleures salutations.