INFO REPRISE SUR
LE BLOG DE
MICHEL EL DIABLO
Après 8 jours de grève et d'occupation de leur usine, à l'appel de la CGT, les salariés de l'entreprise Aubret de Saint-Mars-La-Jaille (Loire Atlantique) ont obtenu uneprime exceptionnelle de 290 euros, le paiement de 30% des jours de grève et des conditions de travail conformes au droit du travail.
Depuis le 5 décembre 80% des 528 salarié(e)s se sont mis en grève à la suite du refus de la direction d'accorder une prime exceptionnelle de 420 euros :"On peut, mais par principe c'est non".
Effectivement Aubret, entreprise de salaison et de transformation de viande porcine, filiale de la "société coopérative " CECAB (1), a les moyens de verser cette prime. En 2013, 3 millions d'euros on été versés aux actionnaires. En 2014 les résultats sont "encore meilleurs", grâce aussi au cadeau de 800 000 euros de CICE (crédit d'impôts pour la compétitivité et l'emploi) donné à la direction d'Aubret.
Les revendications ne concernaient pas seulement la prime, mais aussi les conditions de travail : heures supplémentaires non payées, appel le matin même pour travailler lesamedi ou/et le dimanche, payé comme un jour de semaine plus une prime de 40 euros généreusement attribué par M. Le Bihan, directeur d'Aubret... Pression contre les élus du CE pour les empêcher d'aller au réunions, insultes envers le personnel, rien ne manquait. Il faut dire que l'entreprise avait une longue expérience dans le domaine de la surexploitation des travailleurs: en 2004 la direction d'Aubret (c'est toujours la même aujourd'hui) employait des maliens (sans papiers) et des portugais, les faisaient travailler jusqu'à 21h par jour pour... 800 euros.
Lors des négociations, le 12 décembre 2014, qui ont eu lieu en présence de médiateurs, la Sous-préfète a fini par dire que le droit ce n'était pas les actionnaires, pas la direction d'Aubret, c'était elle ! Les heures supplémentaires seront payées, le délai de prévenance sera de 4 jours, conformément à la loi, il y aura un accord sur l'intéressement et le personnel bénéficiera d'une heure d'information.
L'action des salariés d'Aubret, qui ont lutté pour faire aboutir leurs revendications sans faire appel aux élus ou au gouvernement dont ils savaient qu'ils n'obtiendraient rien, montre que ce n'est que par la lutte qu'on peut faire échec à l'exploitation des travailleurs. Montre que les travailleurs demandent qu'un grand mouvement de luttesinterprofessionnelles soit impulsé par la direction des syndicats et en particulier par laCGT. Ce n'est pas par le dialogue social qu'on luttera contre le capitalisme.
Communistes a apporté son soutien à la lutte des grévistes en participant à leurs actions.
(1) Centrale Coopérative Agricole Bretonne, est l'un des tous premiers groupes agro-alimentaires français. A l'automne 2014 la CECAB a fermé sa filiale GAD et licencié, en 2 ans, 1025 salariés.