INFO REPRISE SUR
LE BLOG DE JACQUES TOURTAUX
GRAINCOURT-LES-HAVRINCOURT(62) :
LE VOLAILLER DOUX JETTE SES 250 SALARIES
AU CHOMAGE COMME DE VULGAIRES KLEENEX.
« Nous ne voulons plus être menés en bateau. Aujourd'hui, Graincourt-Doux, c'est fini », déclare Fabrice Anot, en route pour le Finistère où se joue, cette semaine, l'avenir du pôle frais du géant volailler. Très ému, le délégué CGT vient d'apprendre qu'il n'y avait pas de repreneur pour le site de Graincourt-lès-Havrincourt.
En juillet-août, le feuilleton a duré toute la période estivale avec son lot de rebondissements. En fin de semaine dernière, après l'annonce par Roger Houzel, le maire d'Offin qui portait un projet de reprise avec une entreprise iranienne, de l'abandon de son partenaire, les deux cent cinquante salariés n'y croyaient plus.
Un autre projet, cette fois ukrainien, avait entretenu une toute petite flamme de l'espoir. Mais, hier matin, la nouvelle est tombée : l'hypothétique repreneur jetait l'éponge. « Qu'on ne vienne pas nous parler d'un autre repreneur, s'emporte Fabrice Anot. Une usine qui était vivante est morte avec deux cent cinquante-quatre chômeurs d'un coup. »
Hier après-midi, le site de Graincourt-lès-Havrincourt, commune de 600 habitants entre Arras et Cambrai, ressemblait à une usine fantôme. « C'est vide. On doit être une vingtaine sur place. On expédie les affaires courantes, explique ces deux salariés au service paie. On nous a juste informés, lundi matin (hier), que l'usine allait fermer. »
Elle était en cessation d'activité depuis hier. « On pouvait continuer jusqu'au 10 septembre, explique Laurent Bouchard, le directeur de l'usine de Graincourt-lès-Havrincourt. Dans les circonstances actuelles, on a dispensé les salariés de travailler cette semaine.
Il y aura une audience mercredi (demain) devant le tribunal de commerce de Quimper. Il étudiera les offres de reprise, actera la fermeture de notre site et sans doute d'autres. »
Le pôle frais de Doux représente 1 704 emplois, répartis sur neuf sites, sur un total de 4 195 emplois chez Doux. Déficitaire, Charles Doux et son actionnaire, la banque Barclays, n'ont pas souhaité l'inclure dans leur plan de continuation.
PAR JULIEN LECHEVESTRIER
PHOTO « LA VOIX »