Cocomagnanville a été créé en hommage à Pierre Kerhervé, mon grand-père coco qui m'a permis de devenir l'adulte que je suis.Communisme,internationalisme , humanisme, luttes pour les droits indigènes, zapatisme, syndicalisme de classe, libre pensée sont mes leitmotivs.
Guatemala :
Début du procès pour le massacre
de l'ambassade d'Espagne en 1980
Publié le 2 Octobre 2014

Le 31 janvier 1980, au Guatemala, a eu lieu l’épouvantable massacre de l’ambassade d’Espagne, dans lequel mon collègue et ami Jaime Ruiz del Arbol, premier secrétaire et consul est mort brûlé vif. Un groupe de paysans non armés avait pénétré dans l’ambassade d’Espagne pour dénoncer les exactions de l’armée dans les villages du Quiché.
Avec l’accord de son gouvernement, l’ambassadeur d’Espagne Máximo Cajal y Lopez avait accepté de recevoir ce groupe et de l’écouter.
Le général Lucas, homme brutal et intellectuellement très limité, furieux et peu au fait des normes diplomatiques en vigueur - notamment de l’inviolabilité d’une ambassade -, décida de donner une leçon à « tous ces communistes ».
Il donna l’ordre à la police nationale guatémaltèque de « libérer » l’ambassade sans l’accord du gouvernement espagnol. La police utilisa des grenades au phosphore blanc, provoquant un gigantesque incendie. Trente-sept personnes moururent dans cette tragédie (dont Vicente Menchu, père de Rigoberta), soit dans l’ambassade, soit assassinées le lendemain dans les hôpitaux où elles étaient soignées.
Quel acharnement sanguinaire ! L’ambassadeur, sérieusement brûlé, a été sauvé par miracle en sautant par une fenêtre avant de recevoir la protection du corps diplomatique.
Le lendemain, il recevait un message : « mort au communiste Cajal ! ».
Ça ne fait pas les unes des journaux.
Et il faut connaître l'histoire dont certains de mes lecteurs ne peuvent que se rappeler.
En ce début du mois d'octobre 2014, s'ouvre au Guatemala un procès historique qui vise à juger les personnes qui ont commis une tuerie à l'ambassade d'Espagne au Guatemala le 31 janvier 1980 quand la police nationale à donné l'assaut à l'ambassade en l'incendiant sans se soucier du droit international.
Ils avaient pour objectif de tuer les paysans mayas quichés qui l'occupaient afin d'alerter le monde sur les exactions toujours plus nombreuses commises dans leurs villages et contre leur peuple.
Il y eut 37 morts, presque tous autochtones dont deux juristes, des membres du crops diplomatique et le père de Rigoberta Menchu Tum, Vicente Menchu.
Rigoberta Menchu à qui l'on a remis le prix nobel de la paix se bat depuis des décennies pour que soeint jugés les criminels et que justice soit faite. Elle se bat aussi dans le cadre de la reconnaissance du génocide maya perpétré par le gouvernement de rios montt.
Le père de Rigoberta avait fondé en sa compagnie le comité d'unité paysanne (CUC).
Au Guatemala, les crimes génocidaires et ce qui a été fait aux indigènes est complètement décrié et méprisé . Un groupe nommé la fondation contre le terrorisme oeuvre contre les personnes qui demandent justice, faisant craindre pour leur vie et n'hésitant pas à aller jusqu'au procès pour revendiquer leurs nauséabondes contreparties.
J'aimerais bien que les médias aux ordres s'en fassent un de ses jours l'écho car le Guatemala est un pays qu'ils semblent souvent ignorer.
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"Mon père disait : il y en a qui ont à donner leur sang, et il y en a qui ont à donner leurs forces ; alors, tant que nous pouvons, donnons nos forces"
Rigoberta Menchu
Rédigé par caroleone