TEXTE REPRIS SUR
LE BLOG DE DIABLO
C'est parti! On nous le disait encore au début des vacances les opérations Maïdanvont fleurir dans les temps qui viennent. Hong Kong ressemble bien à l'une de celle-ci. Après les bombardements en Syrie sous prétexte de terrorisme à éradiquer, l'assassinat d'un jeune député au Venezuela, l'offensive contre tous ceux qui s'écartent des axes définis par l'impérialisme US repart de plus belle.
En Chine ils attendent déjà en se frottant les mains un nouveau Tien an Men. Ils en voient d'ailleurs les signes dès la première grenade lacrymogène lancée par les services de sécurité. A Fergusson ils peuvent tirer sur de jeunes noirs, déployer la garde nationale, sortir des blindés. Cela s'appelle rétablir l'ordre pour empêcher les pillages.
En Chine quand la police veut rétablir la liberté de circulation sur la voie publique cela devient une grave atteinte aux droits de l'homme. Il est intéressant d'apprendre qui sont les soutiens de cette jeunesse dorée en dissidence, c'est ce que nous apprend cet l'article qui note des similitudes dans l'apparition d'un certain nombre d’événements. Ces éléments sont inquiétants. En tout cas la NED (« Fondation nationale pour la démocratie ») semble très active sur tous ces fronts, et ses campagnes pour la démocratie sont toujours le prélude à la violence et la mise en place de régimes de terreur. Particularités qui n'intéressent aucunement toutes nos officines spécialisées en interventions humanitaires. [Lire Hong Kong : les États-Unis derrière le mouvement des parapluies ?
Pendant ce temps, une autre campagne de déstabilisation se met en place. C’est celle lancée par les commentateurs experts en géopolitique et en économie, contre la Russie de Poutine qui serait entrée dans une grave crise, du fait de son incompétence. C'est ce à quoi s'emploie de démontrer avec sa morgue et sa suffisance habituelle Bernard Guetta l'ancien journaliste de « Rouge », dans sa chronique matinale, sur « France Inter ». Il reprend sans coup fléchir les commentaires d'un forum d'investissement qui se déclare diamétralement opposé aux politiques économiques accomplies par la Russie et en particulier les propos alarmistes de son très libéral ministre de l'économie Alexandre Oulioukaîev.
Le festival continu tout au cours de la chronique pour finir avec la reprise des arguments contre cette politique, du patron de la Serbanck. Bernard Guetta nous livre-t-il ses réflexions après une enquête sérieuse sur le terrain? Non, Bernard Guetta reprend avec délectation tout ce qui vient des clans proches du FMI et de Wall Street. Bernard Guetta comme bien d'autres qui encombrent les rédactions de nos média est un homme de ces clans, qui font souffrir les peuples du monde. Curieusement ou fait notable, au même moment, une campagne de même nature est lancée par les libéraux russes qui pourtant sont au pouvoir! En Russie aussi nous pouvons nous attendre à de prochaines mobilisations démocratiques contre les affreux tyrans.
Tout cela arrive juste au moment où les BRICS s’apprêtent à une entente économique qui mettrait le dollar sur la touche et au moment où Russe et Chinois se rapprochent. La littérature est une source inépuisable de beauté et de sens pour l'éducation de nos consciences. Je suis depuis quelques temps immergé dans le « Guerre et Paix » de Tolstoï. Le chemin ouvert par cette saga, est long et sa compagnie me permet l'occasion d'une réflexion sur ce que nous vivons ces derniers mois dans la distanciation que permet l'écriture et le temps historique dont elle rend compte. Je viens d'ouvrir le tome deux qui commence par toute une digression sur l'année 1811 et l'entrée en guerre de l'occident avec l'est. Voici ce qu'écrit Tolstoï:
« A partir de la fin de 1811 commencèrent l'armement intensif et la concentration des forces de l'Europe occidentale, et en 1812 ces forces - des millions d'hommes (y compris ceux qui transportaient et ravitaillaient l'armée) se mirent en marche, d'occident en orient, en direction de la frontière russes, vers lesquelles, depuis 1811, les forces russes marchaient exactement de même. Le 12 juin les forces de l4Europe occidentales de l'Europe occidentale franchirent les frontières russes, et la guerre commença, c'est à dire que s'accomplit un événement contraire a la raison et à toute la nature humaine »
Suite à ce prélude Tolstoï s'interroge sur les causes qui ont pu conduire à cet événement déraisonnable. Il en décrit un faisceau où chacun à sa part y compris ceux qui forment les bataillons puisque sans eux, écrit-il, le carnage n'est pas possible. Nous, nous voyons s'accumuler les matériaux matériels et moraux de ce retour de l'histoire et savons la responsabilité que prennent ceux qui viennent de décider l'envoie de moyens militaires aux frontières de la Russie après avoir joué pendant des années les boutes en train, dans les événements qui déchirent l'Ukraine. Nous pouvons encore empêcher l'irréparable, mais nous sentons avec effrois le poids de la machine lancée.
Rappelons-nous la grande armée défaite. Hitler qui ne sut faire profit de cette défaite sera à son tour broyé dans des tourmentes grevées de violence et de destruction. Souhaitons que l'adage « jamais deux sans trois » ne se vérifie. Un grand malheur n'est jamais souhaitable et une telle hypothèse aurait des effets terribles mais ce qu'il y a de sur les force de l'occident devraient y réfléchir a deux fois avant de se lancer dans cette réédition militaire. Je terminerai sans être naïf toute fois, sur ces paroles de l'écrivain:
« Nous ne comprenons pas que des millions de chrétiens aient pu s’entre-tuer et se faire souffrir parce que Napoléon était avide de puissance. Alexandre ferme, la politique de l'Angleterre retorse et le duc d'Oldenbourg offensé. Nous ne comprenons pas le lien qu'il peut y avoir entre ces circonstances et le fait même des meurtres et des violences; nous ne voyons pas comment l'affront fait à un duc a pu déterminer des milliers d'hommes venus de l'autre bout de l'Europe à tuer et à ruiner les habitants des provinces de Smolensk et de Moscou et à être tuer par eux. »
J'en entends une chose dans ces mots. Son refus de comprendre, et de voir est un appel à ce que ceux qui vont souffrir et ne sont pas concernés par les intérêts de ceux qui se connaissent bien mais envoie les autres au casse-pipe a leur place, s'engage dans l'action politique qui veut empêcher que se réalise ces desseins criminels.
Gilbert Rémond