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L’impopularité de Monti redonne de l’ambition à Berlusconi.
Photo : Reuters
Exit les primaires que la droite s'apprêtait à tenir pour désigner son chef de file en vue des législatives du printemps 2013. Le Cavaliere a changé d'avis, même si son parti est au plus bas dans les sondages.
Il y a un mois, Silvio Berlusconi déclarait qu'il ne briguerait plus la présidence du Conseil. Le Cavaliere a changé d'avis, cette semaine, et orchestré un retour tapageur de son parti, le Peuple de la liberté (PdL), sur la scène politique italienne. « Je suis assailli de demandes de mes troupes pour annoncer au plus vite mon retour au premier plan » affirmait-il, mercredi soir, dans un communiqué, signant le début d'une bataille sans merci en vue des prochaines législatives. Il a du même coup balayé l'éventualité de primaires à droite.
Alors que le PdL est au plus bas dans les sondages à 13,8 % d'intentions de vote, derrière le centre gauche (30,3 %) et le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo à (19,7 %), Silvio Berlusconi décide de reprendre les choses en main, taclant au passage ses proches qui, dit-il, l'ont« profondément déçu ».
Exit donc les primaires à droite. Il s'agit désormais de se différencier du centre gauche, loué de toutes parts après la bonne tenue de la consultation populaire qui a mené à la désignation de Pierluigi Bersani, comme candidat à la direction du gouvernement en 2013.
Le gouvernement Monti minoritaire
La droite, toujours majoritaire à la chambre, choisit la manière forte : montrer les muscles et se démarquer radicalement du gouvernement du technicien Mario Monti. Le PdL s'est abstenu, jeudi, lors de deux votes de confiance, plongeant l'Italie dans une délicate crise politique à quelques mois des élections.
Pour sa campagne, Silvio Berlusconi compte jouer sur l'exaspération des Italiens, étranglés par la crise et les nouveaux impôts, notamment la taxe sur la résidence principale, réintroduite par Mario Monti, dont la cote de popularité s'effrite rapidement.
« La situation d'aujourd'hui est bien plus grave qu'il y a un an quand j'ai quitté le gouvernement. L'Italie est au bord du précipice, je ne peux pas le permettre », martèle Berlusconi, non sans provoquer quelques grincements de dents au sein de son propre parti. Le retour du Cavaliere est un pari risqué : selon un sondage de l'institut Swg, 73 % des Italiens ne le souhaitent pas.