Misère des liquidateurs
du communisme italien
L'ex secrétaire-général de Refondation communiste Nichi Vendola propose une grande coalition
avec le PD.. et les néo-fascistes de Fini!
Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
L'ancien secrétaire-général de Refondation communiste, Nichi Vendola, chouchou des médias depuis qu'il a fondé son propre parti « Gauche, écologie et libertés », vient encore une fois de démontrer l'ampleur mais aussi la dangerosité des calculs opportunistes qui polluent la tête des héritiers du communisme italien depuis 1991.
Dans une interview à la Repubblica accordée le 16 février, il répond par la positive à l
'hypothèse d'une grande coalition réunissant non seulement le Parti démocrate... mais aussi les néo-fascistes menées par Gianfranco Fini, leader du mouvement Alliance nationale (ex-Mouvement social italien, ex-Parti national fasciste) depuis fondu dans le Parti des Libertés de Berlusconi.
Nichi Vendola n'en est hélas pas à son coup d'essai.
Retour sur le passé/passif d'un des promoteurs de la liquidation du communisme italien
Dirigeant du Parti de la Refondation communiste depuis sa fondation en 1993, il fut le bras droit du secrétaire-général Fausto Bertinotti et en ce sens un des promoteurs des thèses sur la nécessaire constitution d'un « Parti de gauche sans adjectifs » se substituant au projet initial alternatif de reconstruction du Parti communiste italien.
En 2008, Fausto Bertinotti le désigne comme son successeur naturel et il porte l'ultime projet liquidateur de la « Gauche arc-en-ciel », effaçant définitivement les dernières références symboliques au communisme au prix d'une fusion dans un mouvement de gauche regroupant sociaux-démocrates, écologistes et post-communistes.
Le fiasco historique de cette expérience, qui obtient 3% des voix (alors que les communistes seuls avaient un potentiel de voix de 9%) et élimine pour la première fois les communistes du Parlement depuis 1945, n'entame pas la détermination de Vendola à en finir avec le communisme italien. Il soutient le bilan de la direction sortante au Congrès de Chianciano en 2008, où il est battu par une coalition elle-même hétéroclite et non sans ambiguïtés.
Il décide alors de sortir du Parti de la refondation communiste et de fonder son propre mouvement « Gauche, écologie et libertés » bénéficiant d'une publicité médiatique sans aucune commune mesure à gauche. Toutefois, aux européennes de 2009, il ne parvient pas à dépasser la liste communiste PRC/PdCI qui obtient 3,4% contre 3,1% pour le parti de Vendola.
Un président de région fidèle allié du PD, laudateur de José Luis Zapatero et... Jean-Paul II
Président de région des Pouilles depuis 2005 grâce au soutien sans failles du Parti démocrate (PD), partisan des primaires à l'américaine dans toute la gauche, l'opportunisme des positions de Vendola prêterait à sourire si elle n'avait pas porté et ne portait pas encore le danger de la subordination de ce qu'il reste de la gauche communisme à la social-démocratie.
Développant un moderne « culte de la personnalité », construit autour d'un charisme indéniable et sur-jouant de son identité homosexuelle décriée par la droite la plus réactionnaire, Vendola est pourtant un fervent catholique qui n'a pas hésité à renommer l'aéroport de Bari: « aéroport Jean-Paul II ».
Un comble dans un pays où l'identité communiste, et plus largement de gauche, s'est construite sur l'anti-cléricalisme et la laicité!
En 2008, dans le texte qu'il avait rédigé et porté au Congrès de Chianciano, il n'avait pas hésité à présenter comme modèle aux communistes italiens le leader socialiste espagnol José Luis Zapatero, tête de file du social-libéralisme européen et maître d'oeuvre d'un des plans d'austérité les plus durs d'Europe.
Jusqu'où mène la politique du renoncement, et les appels incantatoires à l'unité de la gauche... jusqu'à l'extrême-droite!
Mais, cette fois, Vendola va bien plus loin que ces positions antérieures tout aussi opportunistes que fantasques. Il montre toute la cohérence des liquidateurs du communisme italien, qui se sont répartis les rôles, transformant le grand PCI en Parti démocratie à l'Italienne et l'hypothèse d'une reconstruction en un projet opportuniste et social-démocrate.
Dans cette interview accordée à la Repubblica, le 16 février, Nichi Vendola propose donc la constitution d'une « grande coalition d'urgence démocratique ». Une grande coalition de Vendola à Fini?demande malicieusement le journaliste de la Repubblica.
Vendola répond oui sans hésiter« pour redonner à l'Italie l'oxygene que le berlusconisme lui a ôté ».
Combattre le mal par le mal!Le néo-libéralisme fascisant de Berlusconi par le néo-fascisme libéralisant de Fini !
Que l'héritier du Parti de la Résistance envisage de pacter avec l'héritier du Parti de Mussolini est une insulte faite aux partisans anti-fascistes.
A côté de cette invraisemblable main tendue aux néo-fascistes, l'autre proposition affligeante de Vendola passerait presque inaperçue. Non seulement Vendola ne conteste pas au PD la direction de la coalition, donc sa subordination au PD, mais il propose Rosy Bindi comme tête de file de la coalition.
Rosy Bindi, ancienne militante de l'Action catholique italienne et député européenne démocrate-chrétienne, leader de l'aire dite « chrétienne-sociale » du Parti démocrate.
Une grande alliance av les néo-fascistes menée par une démocrate-chrétienne. Un tableau pathétique proposé par celui qui prétendait encore récemment moderniser le communisme italien!
Contre ceux qui dilapident l'héritage du communisme italien, la nécessité de la reconstruction du PCI pour faire barrage au fascisme!
Nichi Vendola n'est plus désormais dirigeant de Refondation communiste. Il l'a été trop d'années pour salir ainsi ce que continue à représenter le Parti communiste italien. Il l'a été trop d'années pour avoir marqué de son empreinte le projet Refondation communiste, emprunt de calculs opportunistes et électoralistes, là où plus que jamais le peuple d'Italie a besoin d'un Parti communiste!
Certains dirigeants du Parti de la refondation communiste continuent à tendre la main à Nichi Vendola dans le vue d'un rapprochement à la prétendue « gauche de la gauche », y compris dans le cadre de la Fédération de la Gauche, nouvel avatar subtil de la liquidation du communisme italien inspiré de l'expérience Izquierda Unida espagnole.
Les communistes italiens n'ont rien à voir et à faire avec de tels opportunistes, dont les idées dangereuses continuent à saper les fondements branlants de la démocratie et de la laicité italienne.
Seule la reconstruction du Parti communiste italien, hors de tout calcul opportuniste de court-terme, peut encore faire barrage à la montée du fascisme sous toutes ces formes que Vendola et les autres politiciens de son espèce contribuent à alimenter!