UN LECTEUR
du MONDE
S'ADRESSE A LA DIRECTION DU QUOTIDIEN
Journalisme de guerre
En page 4 du Monde du 31 juillet, Benjamin Barthe écrit (sans rire) qu'il est impossible de vérifier de source indépendante qui, de l'"armée syrienne libre" (ASL) ou de l'armée régulière, contrôle actuellement la secteur de Salaheddine à Alep en raison « des entraves posées par Damas au travail des journalistes ».
Etrangement, Benjamin Barthe semble ignorer la présence sur place de l' "envoyée spéciale" du Monde à Alep, Florence Aubenas. N'aurait-elle donc pas pu enfiler un gilet pare-balle, se couvrir d'un casque pour se rendre dans la quartier de Salaheddine afin de vérifier si l'ASL contrôlait toujours le secteur ?
Mais ce travail -ô combien dangereux- de vérification des informations en temps de guerre ne semble pas du ressort de Florence Aubenas qui paraît avoir été envoyée à Alep dans le seul but de remplir les colonnes du Monde de portraits de jeunes rebelles "romantiques" et raconter d'horribles histoires sur les exactions des sinistres "chabbiha".
A vrai dire, le travail de Florence Aubenas ressemble plus à du roman-photo qu'à du journalisme de guerre "classique". Cela correspond sans doute aux consignes données par sa direction pour attirer les annonceurs mais, personnellement, ce n'est pas ce que j'attends d'un journal comme Le Monde (dont l'abonnement me coûte quand même 1% de mon salaire mensuel).
Marc-Antoine Coppo,
universitaire,
Nice