INFO REPRISE SUR
LE BLOG DE JACQUES TOURTAUX
L’Irak va porter plainte contre la Turquie
devant le Conseil de sécurité
L’Irak, la Syrie et la Turquie
De la violence passons à la diplomatie : après la mort, dans la banlieue de Damas, de deux ressortissants irakiens, semble-t-il journalistes, le gouvernement irakien a appelé ses ressortissants à quitter la Syrie, invoquant "les violences croissantes dont les Irakiens vivant en Syrie sont la cible" .
Dans son communiqué, le gouvernement de Bagdad, plutôt favorable à Damas et allié de l’Iran, appelle toutes les parties syriennes en conflit à ne pas s’en prendre aux Irakiens. Sauf qu’on peut être à peu près certains que la tiédeur anti-Bachar du gouvernement de Nouri al-Maliki et ses attaches iraniennes déplaisent fortement aux extrémiste islamistes syriens, ou agissant en Syrie.
Par ailleurs, le même gouvernement irakien a eu, ce mardi 17 juillet, un ton nettement plus offensif à l’égard de la Turquie et d’Erdogan, mettant son voisin en garde contre toute nouvelle violation de son territoire et annonçant dans l’immédiat que l’Irak allait porter plainte devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Une réaction, évidemment, aux nombreux et récents raids de l’aviation turque sur le nord de l’Irak, contre des bases des indépendantistes kurdes du PKK .
Ce alors que le gouvernement central (à dominante chiite) de Bagdad est en conflit avec sa région autonome du Kurdistan, au nord du pays. Le gouvernement irakien, qui voudrait bien récupérer sur cette région une souveraineté perdue après la première guerre du Golfe en 1991 n’a pas apprécié d’ailleurs que la Turquie importe du pétrole extrait dans cette région, qualifiant d’"illégales" ces transactions sur lesquelles le gouvernement irakien ne touche rien.
On rappellera qu’en avril dernier, Nouri al-Maliki avait carrément exprimé l’idée que la Turquie était en train de devenir un danger régional en cherchant à la dominer et à interférer dans les affaires internes de ses voisins. Pour le Premier ministre irakien, la Turquie était donc une sorte de Qatar septentrional…
Bref les relations Irak-Turquie ne cessent de se dégrader. Dèjà dans les excellentes relations qu’on connait avec la Syrie, en délicatesse de ce fait avec l’Iran et la Russie, en différend historique avec le voisin arménien protégé de Moscou, la Turquie d’Erdogan apparait de fait comme un autre facteur de déstabilisation de la région. On ne peut que souhaiter qu’à force, Erdogan et son gouvernement en viennent à se déstabiliser eux-mêmes.
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