Front Syndical de Classe
L'unité d'action
par
Gouvernance commune MEDEF-CFDT
Ce 28 mai vient d’être rendu public un texte commun entre les patronat (MEDEF/CGPME) et les organisations syndicales se réclamant ouvertement d’une démarche réformiste et donc de collaboration avec le patronat.
On notera qu’après avoir écarté toute préparation syndicale commune et autonome de la conférence sociale prévue fin juin, ils prennent appui sur le texte ci-après pour « nourrir » ladite conférence sociale.
Autrement et plus directement dit priorité à la « concertation » avec les patrons !
Par où on voit que le "syndicalisme rassemblé" était bien un leurre!
Trop beau pour être honnête!
On peut par ailleurs légitiment s’interroger sur la fiabilité et la sincérité des résultats électoraux relatifs à la représentativité des organisations syndicales qui donnent (oh heureux hasard !) une courte majorité aux organisations signataires des accords de liquidation des droits des travailleurs comme on a pu le voir le 11 janvier dernier avec l’accord sur la flexibilité du travail !
Et on peut y voir à la fois la patte du pouvoir extrêmement soucieux de la mise en place des moyens de sa politique d’accompagnement syndical de la crise du capitalisme (dialogue social, partenaires sociaux) et du patronat dans les entreprises où il dispose effectivement d’un fort pouvoir d’influence et d’intervention.
Reste à contrer cette entreprise par une large information des travailleurs des enjeux et des attaques qui se profilent et à préparer les puissantes, nécessaires et indispensables luttes comme celle qui devra s’opposer frontalement à la poursuite des attaques contre les retraites que le pouvoir allié des mêmes syndicats prépare.
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La déclaration commune
rendue publique ce 28 mai
Le patronat et trois syndicats, « partenaires économiques », appellent à l'émergence d'une « nouvelle gouvernance »
« Les organisations signataires souhaitent que les partenaires sociaux deviennent aussi de véritables 'partenaires économiques' afin que leur avis soit systématiquement pris en compte en amont de toute décision de politique économique », indique « Réinventer la croissance : Agir ensemble pour une dynamique économique », rapport adopté par la CGPME, le Medef, l'UPA, la CFDT, la CFE-CGC, et la CFTC, et rendu public mardi 28 mai 2013. Outre des pistes pour assurer le développement de certaines filières d'activité, les trois organisations patronales et les trois organisations syndicales appellent à l'émergence d'une « nouvelle gouvernance économique ».
« À tous les niveaux de décision de politique économique (Europe, État, collectivités territoriales), la méthode de gouvernance doit être profondément renouvelée, avec une triple ambition : améliorer les outils d'anticipation, rénover les modes de concertation, développer une culture de l'évaluation systématique », soulignent la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, la CGPME, le Medef et l'UPA, dans « Réinventer la croissance : Agir ensemble pour une dynamique économique », rapport adopté par les trois organisations syndicales et les trois organisations patronales et rendu public mardi 28 mai 2013. Ce rapport est le fruit des travaux de la « délibération économique sur les nouvelles sources de croissance » lancée en janvier 2012, à la suite de l'adoption du rapport de juin 2011 sur l' « approche commune de la compétitivité française » (AEF n°151169).
« LOGIQUES D'ANTICIPATION »
Les signataires souhaitent « inscrire le dialogue économique au coeur de la gouvernance » et considèrent qu'il est « urgent de mettre un terme définitif à [une] logique de réaction (à chaud, trop tard) pour leur substituer des logiques d'anticipation et d'accompagnement ». « Ce dialogue économique doit notamment permettre aux interlocuteurs concernés d'établir des constats partagés, des analyses prospectives sur l'évolution de l'activité et des métiers, d'anticiper et d'accompagner les transitions, qu'elles soient technologiques ou professionnelles », avancent les « partenaires économiques ».
Au-delà de l'émergence d'un « nouveau positionnement pour l'État » pour en faire « un État stratège », les six organisations veulent un nouveau « rôle économique pour les partenaires sociaux ». « Les organisations signataires souhaitent que les partenaires sociaux deviennent aussi de véritables 'partenaires économiques' afin que leur avis soit systématiquement pris en compte en amont de toute décision de politique économique ».
Pour ce faire, elles souhaitent « créer un dispositif souple, mais permanent, ouvert à tous les partenaires sociaux pour élaborer en commun des diagnostics et des préconisations partagées dans le champ économique ». Elles proposent notamment de « réaliser chaque année un état des lieux partagé de la situation de l'économie, qui constitue un référentiel dans le débat économique et un outil de travail commun » et d' « établir un agenda économique portant sur des questions d'actualité ou structurelles en parallèle à l'agenda social ».
D'une manière générale, les « partenaires économiques » soutiennent les « démarches de concertation » avec les pouvoirs publics comme c'est le cas dans le cadre du CNI (Conseil national de l'industrie). Pour systématiser ces démarches, il faut « les programmer à fréquence régulière, mais suffisamment à l'avance pour garantir la qualité de leur préparation » et « les consacrer à des questions économiques qui suscitent des débats scientifiques ou éthiques forts et posent un problème d'acceptabilité au sein de la société française, comme par exemple les nouvelles technologies (nanotechnologies, biotechnologies), la politique énergétique… »
CONCERTATIONS TERRITORIALES
Les signataires appellent à l'émergence de telles concertations au niveau territorial et proposent de poursuivre leurs travaux pour « recenser » les initiatives et les bonnes pratiques de politique économique dans les territoires. Dans ce cadre, ils annoncent vouloir « étudier le fonctionnement des instances territoriales paritaires ou dans lesquelles les partenaires sociaux sont représentés afin de déterminer dans quel cadre et à quelles conditions le dialogue économique peut être mené efficacement dans les territoires ».
De plus, les six organisations signataires préconisent une révision des politiques européennes. « L'Union européenne a d'abord privilégié la construction d'un marché intégré. La priorité a été ainsi donnée à la création de nouvelles normes et réglementations et au développement de la concurrence au sein de l'Union européenne au détriment du renforcement des positions économiques européennes dans la mondialisation », analysent-ils. Ils appellent à « une Europe politique plus forte » faisant en sorte que « la notion de concurrence s'entende dorénavant entre l'Europe et le reste du monde et non entre États européens eux-mêmes ». En matière de gouvernance, « les organisations signataires estiment que le dialogue économique entre partenaires sociaux qui s'est développé en France depuis plusieurs années est à promouvoir au niveau européen ».
SECTEURS D'AVENIR
Les partenaires sociaux font le point sur sept secteurs d'activité à même de créer de l'emploi et de la croissance : les nouvelles technologiques, l'économie verte, la politique énergétique, l'économie de la mobilité, les « activités liées au patrimoine et aux savoir-faire français », les activités liées au vieillissement de la population et la santé. Ces réflexions devraient nourrir les travaux de la « grande conférence sociale pour l'emploi » des 20 et 21 juin prochains, qui prévoit une table ronde sur les filières d'avenir.