Quand l’enseignement catholique
se lance dans l’accueil
de la petite enfance
TEXTE REPRIS
de
La Croix
Alors que le ministère de l’éducation freine la scolarisation des moins de 3 ans, l’école privée se dote peu à peu de crèches et jardins d’éveil
Ouverte en octobre 2008 pour répondre à la fois à des besoins de formation et aux attentes des familles du quartier, cette crèche illustre la volonté de l’enseignement catholique de se doter de structures d’accueil de la petite enfance.
Il s’agit avant tout de réagir à la volonté qu’a l’État de limiter la scolarisation des moins de 3 ans (de 2000 à 2008, la part d’enfants entrant en maternelle, public et privé confondus, à l’âge de 2 ans a chuté de 35,3 % à 18,1 %).

"Les collectivités locales guère disposées à soutenir ces projets"

Reste néanmoins à boucler le budget. « La CAF finance un tiers du projet, les familles un autre tiers, mais il nous faut trouver la somme restante, vraisemblablement auprès d’entreprises qui souhaiteraient réserver des places pour les enfants de leurs salariés, indique Anne-Marie Raynal. Car les collectivités locales dénoncent un désengagement de l’État et ne sont guère disposées à soutenir ce type de projets. »
À ce jour, l’enseignement catholique ne compte qu’« une vingtaine » de structures d’accueil de la petite enfance, note Claude Berruer, son secrétaire général adjoint. À terme, cependant, le but est « d’offrir une alternative à toutes les familles qui, du fait des restrictions de moyens de la part du ministère, ne pourraient plus faire scolariser leur enfant avant l’âge de 3 ans ». L’une des solutions consiste à mettre des locaux scolaires à la disposition d’assistantes maternelles employées par les parents et à offrir ainsi aux enfants un lieu de socialisation.

"Aider les parents à assumer leur rôle éducatif "

Financièrement, les familles pourraient y perdre, à l’exception des plus modestes. Car comme dans les crèches municipales, leur participation, fixée en fonction du quotient familial, sera généralement supérieure au forfait dont elles s’acquittent en maternelle.
« En contrepartie, l’encadrement sera mieux adapté à cette tranche d’âge », salue, côté parents d’élèves, Béatrice Barraud, la présidente de l’Apel. Au grand dam d’une partie des personnels, les moins de 3 ans seront pris en charge, dans ces structures, par des puéricultrices et des éducateurs pour jeunes enfants, et non par des enseignants.
Denis PEIRON