COMMUNIQUE DE LA POLEX
Non à l’intervention étrangère en Libye !
Nous n’avons jamais eu beaucoup d’affinités avec Mouammar Khadafi, devenu « guide» du peuple libyen lors du renversement de la royauté corrompue et sénile en 1969 ; si ce nationaliste tribal a pu être considéré comme anti-impérialiste il y a 40 ans, il n’a cessé de vouloir imposer, grâce à sa richesse pétrolière, ses volontés aux peuples sahéliens ; et depuis 10 ans, il est devenu un des alliés privilégiés des impérialistes occidentaux, de Washington et de Paris, qui ont si longtemps approuvé ses méthodes autoritaires de gouvernement.
Sarkozy, Berlusconi et les autres dirigeants de l’Europe supranationale se félicitaient il y a encore quelques mois de leur collaboration avec Khadafi contre l’immigration vers l’Europe, et lui vendaient des armes en sachant que ses revenus provenaient notamment de l’exploitation des immigrés des pays voisins (plus d’un million de travailleurs égyptiens, tunisiens, sahéliens, pour moins de 6 millions de citoyens libyens).
Nous sommes donc solidaires du peuple de Libye : il a le droit de choisir ses dirigeants, son régime politique, et de s’exprimer librement. La répression brutale ne peut être une réponse aux revendications, a fortiori les fusillades.
On doit s’interroger sur les organisateurs du soulèvement armé des régions Sud et Est du pays (zones pétrolières), sur l’origine de l’armement sophistiqué qui leur a permis de faire sécession.
On ne peut que condamner les massacres et la terreur en guise de réponse du pouvoir de Khadafi, d’autant que les premiers à en faire les frais ont été les travailleurs étrangers qui doivent fuir pour sauver leur vie.
En tout état de cause, le matraquage des médias occidentaux subitement convertis aux « révolutions », ne doit pas nous leurrer.
C’est au seul peuple libyen de décider de son avenir, non aux puissances occidentales et aux sociétés pétrolières.
Toute intervention armée, notamment le contrôle (envisagé par l’OTAN et les dirigeants européens) de l’espace aérien libyen, serait un acte de guerre et d’occupation inacceptable.
Il est lamentable que, par opportunisme, la secrétaire du PS français, Martine Aubry, ait approuvé cette tactique guerrière, déjà utilisée contre la Serbie yougoslave, l’Irak et d’autres, par l’OTAN et les USA, avec les mêmes prétextes faussement « humanitaires ».
02 mars 2011
Francis Arzalier
Jean-Louis Glory
Jean Lévy