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http://www.convergencedesluttes.fr/index.php?post/2010/03/29/LOI-ANTI-CASSEURS

Cent dix personnes
interpellés pour un tir de fusée
dans une manifestation


LEMONDE.FR | le 29.03.10


Cent dix personnes ont été interpellées lors d'un rassemblement anticarcéral relativement confidentiel aux abords de la prison de la Santé, dimanche 28 mars à Paris, après que l'un des participants a procédé à un tir de fusée de détresse. Le rassemblement, qui avait été autorisé par la préfecture, devait partir vers 15 heures de la place Denfert-Rochereau et arriver aux abords de la prison, pour un mini-concert du rappeur La K-Bine, selon le tract des organisateurs.

Organisée par des collectifs anticarcéraux, cette "marche contre l'enfermement et en solidarité avec les personnes incarcérées à la prison de la Santé" aurait réuni environ deux cents personnes. C'est donc plus de la moitié du cortège qui a été arrêtée “ avec cinquante-sept gardes à vue , dans le cadre de la loi du 2 mars 2010, dite loi sur les bandes. Selon l'article 222-14 du code pénal modifié, "le fait pour une personne de participer sciemment à un groupement, même formé de façon temporaire, en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, de violences volontaires contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 d'euros d'amende."

"RATISSER LARGE"

C'est la première fois que la loi sur les bandes est appliquée dans le cadre d'une manifestation. A l'origine, ce texte avait été présenté comme un outil pour "l'éradication des bandes de racailles, qui prennent toujours pour cible les plus fragiles de nos concitoyens dans les quartiers les plus populaires", selon les mots du porte-parole du gouvernement, Frédéric Lefebvre. Mais de nombreux juristes y voyaient un retour de la loi "anti-casseurs"
, abrogée en 1981 par le PS.

Pour Christophe Régnard, président de l'Union syndicale des magistrats (USM), les arrestations de dimanche illustrent le fait que "cette loi permet de ratisser large dans les manifestants en leur imputant un phénomène de bande". Il estime qu'il est encore trop tôt pour évaluer l'effectivité du texte et ses dangers :
"Il va falloir attendre quel sort les magistrats donneront à toutes ces gardes à vue. Mais même s'il s'avère que la majorité des manifestants ne sont pas poursuivis, ça fera beaucoup de gardes à vue. On pourra alors se poser la question de la pertinence de cette loi et de ses conséquences sur les libertés individuelles".
Ironie de l'histoire, les manifestants défilaient, entre autres choses, contre les gardes à vue abusives.

Interrogée par Le Monde.fr, la préfecture détaille les faits qui sont reprochés aux manifestants :
"Une fusée de détresse marine a été tirée par un manifestant vers la vitre d'un appartement, et d'autres avaient enfilé des cagoules".
Les cinquante-sept manifestants placés en garde à vue et ont passé la nuit dans trois commissariats de la capitale. Selon le parquet, dix d'entre eux étaient toujours retenus au poste mardi.

"AUCUNE VIOLENCE SIGNIFICATIVE"


Sur le site alternatif Indymédia, un participant raconte le déroulement de la manifestation, convaincu que les arrestations étaient "planifiées" au vu de l'importance du dispositif policier déployé. "La musique est à fond, quelques slogans sont lancés, mais finalement, vu de l'extérieur, ça semble franchement dérisoire, même pas sûr que les prisonniers entendent. Deux fusées de détresse sont tirées en direction de la prison, dont une qui finit sa course dans un immeuble, peut-être l'un des délits qui servira de prétexte [...]. Les cordons de CRS s'installent tranquillement, d'abord derrière, empêchant toute retraite, puis sur les côtés. Incrédules, la plupart des gens ne réagissent pas, la manif est déclarée, rien ne laisse présager une interpellation [...] ; rapidement, le malaise s'installe [...]. Les CRS finissent le boulot, resserrant de plus en plus l'étreinte, ils embarquent les militants un par un dans les cars stationnés non loin."

Ce récit est confirmé par SUD-Etudiant, dont deux militantes ont également été arrêtées. Le syndicat, qui dénonce une "opération policière proprement scandaleuse"
, affirme qu'il n'y a eu "aucune violence significative" de la part des manifestants et précise que le chanteur La K-Bine fait partie des personnes emmenées au poste. "Encore une fois, la réaction des autorités quant aux revendications exprimées longuement par une grande partie du mouvement social contre la politique carcérale française est la répression", déplore le syndicat.

Hier au journal de 13h sur la 2 ,présentation d'un nouvel hélicopter pour surveiller y compris de nuit et dans les forêts la population française
Ils ont montré la surveillance des banlieues la nuit(en prenant en compte la température du corps ou du véhicule)

27 hélicos sont prévus pour nous surveiller, (voire  abattre de là-haut  les "dangereux" manifestants qui "menaceraient l'ordre social "?)
Le journal du soir n'a pas repassé l'information, un ordre?.


DERNIER MINUTE : 

Dimanche 28 mars 2010, 20h06


Un jeune de 16 ans au CRA de Bobigny (!!)

En toute illégalité, le préfet de Seine Saint-Denis a décidé de notifier un APRF et de placer en rétention Sofiane L. un mineur de 16 ans, né le 16/09/1993 à Oran, de nationalité Algérienne, sous prétexte qu'il n'a pas de documents prouvant son identité et sa date de naissance.

C'est l'ASFAM qui a alerté RESF et qui a fait le recours TA. RESF 93 a demandé à Me Catherine Herrero de prendre en charge sa défense devant le JLD et le TA.

Mais nous vous invitons à protester dès maintenant auprès du préfet de Seine Saint-Denis, en gardant la réserve et la politesse dont dépend l'efficacité de la démarche.
Merci

Monsieur le Préfet,

Nous apprenons avec stupéfaction et indignation le placement en rétention d'un jeune algérien, Sofiane L., mineur de 16 ans, au prétexte qu'il n' a pu présenter les documents attestant de son âge.
Prendre un arrêté de reconduite à la frontière contre un mineur présumé est une violation flagrante du CESEDA (article L511-4-1) comme de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant et notamment de son article 3.
La place d'un mineur isolé, n'est pas en rétention, ni dans un avion, mais dans une structure d'accueil permettant de le protéger et d'assurer sa scolarisation. Au pire, c'est dans ce cadre protecteur, et non dans un lieu d'enfermement, qu'il peut attendre que la lumière soiit faite sur sa situation.
Nous vous demandons de mettre fin dans les meilleures délais à cette mesure scandaleuse, de libérer cet adolescent et d'abroger l'APRF qui le frappe. Nous vous demandons par ailleurs de saisir en ce qui le concerne les services de protection de l'enfance de Seine Saint-Denis, que nous rendons destinataires de ce courrier.
Nous saisissons par ailleurs la Défenseure des enfants.

Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l'assurance de notre attachement au respect des droits de l'homme.

Nom / prénom

A adresser à Préfecture de Seine Saint-Denis
M. Nacer MEDDAH
fax : 01.48.30.22. 88


 
Le journal du soir n'a pas repassé l'information, un ordre?.
Tag(s) : #Politique
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