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CANEMPECHEPASNICOLAS

a publié, le 7 août,  un article de Michel Peyret,

relatif aux «EVENEMENTS DE LA VILLENEUVE, A GRENOBLE ».

 

http://canempechepasnicolas.over-blog.com/article-michel-peyret-les-evenements-de-la-villeneuve-de-grenoble-juillet-2010-55009630.html

 

En réponse au commentaire ajouté sur le blog, notre camarade Jacques Tourtaux a exprimé son inquiétude, face au problème posé.

 

Nous avons pensé qu’il était utile de publier ce texte, compte tenu de l’expérience vécue, quotidiennement,  par notre ami.

Mieux que de longs discours, ces quelques lignes plantent le décor.

 

Extrait du commentaire:

 

Tu vois Jean, je suis un militant révolutionnaire et j'habite dans un quartier ouvrier, dans un bloc

Ces blocs, dans lesquels nous sommes plusieurs milliers à nous loger, étaient plutôt tranquilles, mais cela se dégrade vitesse grand V

Complètement déphasée, la jeunesse de nos cités erre d'un bloc à l'autre. Nous avons un magnifique parc avec plan d'eau à proximité et bien, les gens ne se sentent plus en sécurité : il s'y passe des choses invraisemblables, canards tués, moto jetée dans le plan d'eau, voiture incendiée au bord de ce  plan d'eau, etc.

Nos garages et caves personnelles sont régulièrement "visitées" et maintenant, des feux commencent à être allumés ici et là dans les caves voir le garage souterrain

Tout vient d'être refait à neuf, les loyers ont et bien, on fout le feu aux poubelles intérieures des entrées.

 L'ascenseur vient d'avoir sa fête, ses fils ont été arrachés. Très souvent, des personnes actionnent la sonnette parce qu'elles sont bloquées à l'intérieur.
Aucun respect vis çà vis des aînés qui, s'ils rouspètent, risquent d'être tabassés.

 Les jeunes ont perdus leurs repères.

 Leur révolte les conduit à des actes insensés qui mettent la vie d'autrui en danger alors, même le militant révolutionnaire que je suis se pose la question : que faire? 

 

 

LA VIOLENCE, C’EST LA FAUTE A QUI ?

 

 par Jean LEVY

 

Que faire ?

Telle est la bonne question de Jacques Tourtaux.

Mais qu’y répondre ?

 

Le chômage, la pauvreté endémique, la relégation sociale, le racisme au quotidien, l’état de « guerre intérieure » menée contre une population issue de l’immigration, contre les jeunes de ces « quartiers » dits « sensibles », est une douloureuse réalité,

 

Tous ces facteurs sont à l’origine d’une hostilité agressive de la part de cette partie de la population – les jeunes, en particulier -  traitée en paria.

 

Mais cette réaction, souvent violente, ne vise pas directement les tenants du capital.

Elle s’exerce d’abord et surtout sur la population ouvrière, qui vit mal le sous emploi et les fins de mois difficiles, la « ghettoïsation des cités », les transports inadaptés.

En plus, cette population reçoit de plein fouet les effets du mal vivre de jeunes quand ceux-ci brûlent leurs voitures, « squattent » leurs caves, détériorent leurs immeubles, sèment l’insécurité, ajoutent à leur désespérance.

 

Cette réalité-là, il ne faut pas l’occulter.

Mais elle est le fruit pervers de la violence que le capitalisme porte en lui, comme la nuée porte l’orage. Et cette violence contamine toute la société.

Comment pourrait-il en être autrement ?

 

Ah ! Si les ces jeunes en perdition s’en prenaient aux bourgeois, qui par nature, détestent les pauvres, il n’ y aurait pas de soucis à se faire.

Mais les riches, qui nous gouvernent, se servent des problèmes des cités, dont ils sont totalement responsables, pour justifier et « vendre » auprès de l’opinion publique leur politique permanente de répression. 

Les fondés de  pouvoir du CAC 40  utilisent, à leur profit, l’insécurité pour intensifier le bouclage policier des banlieues ouvrières.

 

Nicolas Sarkozy et ses sbires politiques essaient ainsi de faire oublier la grande délinquance ouverte et arrogante de l’ouest parisien, celle des milliardaires du 9/2 et du 7/8, de Neuilly et de Saint-Germain.  

Ces messieurs osent dénoncer une « économie souterraine » qui sévirait en banlieue ouvrière, de « trafics illégaux », de « violences sur les personnes », eux qui spéculent en permanence  sur tous les marchés, placent leur fortune à l’abri dans les paradis fiscaux, sans que ces pratiques illégales émeuvent le moins du monde un pouvoir à leurs bottes. Chacun peut vérifier la sollicitude de la police et de la justice envers ces délinquants de luxe, à l’occasion des affaires L’Oréal-Bettencourt-Woerth.

Le Président, grand chef de la police depuis huit années, tente même, au plus profond du rejet populaire, de rebondir, surfant sur le sentiment d’insécurité, alors que: les délits et les crimes de droit commun, les braquages, n’ont  fait qu’augmenter, y compris dans les beaux quartiers.

 

La délinquance, la petite comme la grande, doit être pourchassée.

 

Mais comment ne pas s’insurger contre la stratégie de guerre faite aux pauvres, menée par les autorités : tenue de combat, « opérations coup de poing », hélicoptères, harcèlement permanent des jeunes au teint d’ébène ou bronzé.  Ce n’est pas de la sorte qu’on traite les fraudeurs de haute volée, les banquiers et les PDG, ou même les ministres qui en prennent à leur aise avec l’argent public.

 

Deux poids, deux mesures, naturellement, puisque la classe dominante opprime les autres couches de la société, décide de ce qui est « légal » et « illégal ».

Comment rendre une justice sereine, dans un monde d’injustice.

 

Comment pourrait-il en être autrement ?

Il n’y a donc pas de « solution » au problème de la violence, dans le cadre de la société dans laquelle nous vivons.  Pas plus sur ce problème que sur celui des retraites, des salaires, de l’Ecole ou de la santé.

Tout part en lambeaux.

Serait-il sage de tenter de raccommoder un tissu usé jusqu’à la corde ?

 

Faut-il encore que les victimes, la population des « quartiers », en soient conscientes.

Cela suppose la présence active et permanente de militants révolutionnaires, qui informent, expliquent, proposent, et d’abord défendent les plus démunis.

 

 

En publiant ces textes, « canempechepasnicolas » souhaite déclancher un vaste débat, entre le maximum de camarades, sur le problème de la violence, sur celle du pouvoir comme sur celle des banlieues.

Tag(s) : #Lutte de Classe
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