TEXTE REPRIS
sur
CANAILLE le ROUGE
Lundi 9 août 2010
"Que le flot monte, que le flot monte!!
Et pourquoi pas une grève générale?"
(H Krasucki, hivers 86-87)
Avec une marée de 116, le 10 septembre, la façade atlantique va se découvrir largement. Une belle grève en perspective. Belle mais secondaire par rapport à celle du 7 septembre.
Le 7, même si la bande côtière sera moins impactée (encore que, il y aura certainement plus de monde dans les rue de Brest que sur la plage du Moulin Blanc), est autrement plus importante. Une grève espérée et attendue pour beaucoup voire crainte par nombre d'autres: les gesticulations estivales du pouvoir en témoignent.
Droites et patronat redoutent comme un retour de manivelle l'effet de ciseau que la colère contre les "affaires" et la charge lourde qu'il mène contre les retraites se retourne contre lui.
C'est à l'aune de cette crainte qu'il mesurer la fuite vers les solutions racistes et fascisantes qu'il agite autour de la reprise à son compte des pratiques de Pétain. Racisme, flicage, répression, internement et déportations forcées hors des frontières à partir de critères contraire aux conventions internationales.
Cela conduit à la convocation des républicains pour une manifestation de protestation le 4 septembre.
On pourra regretter la tranquillité accordée aux parlementaires et ministres de l'UMP durant la période estivale, à croire que même pour les initiateurs de la décentralisation il n'y a que Paris qui compterait pour donner le "la" de la conscience républicaine. Les lieux de culture, de détentes ou d'activités physiques réparatrices seraient-elle hors du débat de civilisations? Pourquoi pas une manif à Avignon Palavas ou la Baule ou Chamonix ou Vitré ?
On laisse les Woerth tranquille?
Les ministres indélicats seraient durant l'été devenus estimables?
Les parlementaires qui votent toutes les lois et les mesures racistes qui surenchérissent contre la démocratie n'ont aucun compte à rendre? L'accumulation de profits sur le dos des salariés entre juin et début septembre ne serait que l'ordre naturel des choses ?
Indicateur des indicateurs économique, alors que son supplément hebdomadaire peut montrer des photos d'art réalisées dans la destruction massive de ces fruits et légumes que la majorité des gosses de cités populaires ne verront pas sur les tables, le Monde daté du 06 aout nous apprend (en fait confirme) deux choses : Les banques vont bien, (merci pour elles) les résultats montrent que pour BNP Paribas SG HSBC et autres "la page de la crise du crédit est tournée". Autre info, ce sont les géants du luxe qui sont les locomotives des taux de profits majeurs: LVMH, Gucci, Hermès, Richemont, et le quotidien de préciser "Champagnes, vins et spiritueux, horlogerie retrouvent des couleurs". Et point d'orgue de ce concert, Christie's annonce +46% de chiffre de ventes au premier semestre de cette année.
Ne pas lâcher sur ce front, ne pas baisser la garde sur tous les autres et singulièrement autour du 07 prochain et des jours qui vont le suivre, augmenter la pression. Pour faire reculer le pouvoir et mettre le Medef et la CGPME en transe.
07 Septembre, bien sûr mais sans attendre que la CFDT et d'autres prêts à lui filer le train nous fassent le coup de "Général Motors" à Strasbourg. Dès maintenant dans les orgas avec les syndiqués (démocratie syndicale) préparer la consultation des salariés en lutte (démocratie ouvrière) et se tourner vers les salariés pour qu'ils décident, eux, des suites à donner formes et contenus. Une mobilisation dont le poids et la puissance pousse le curseur pour faire reculer la part du capital ET n'oublie pas de poser la question de la recherche d'une réponse durable pour éliminer le capital en bloquant définitivement le curseur au fond à droite et le verrouille. Une perspective alternative construite par les acteurs du mouvement et non pas choisie parmi des éventualités élaborées hors des principaux intéressés.
Dans le même temps ne pas s'abandonner aux sirènes politiciennes qui conduisent vers les récifs des orientations de l'UE: quand M. Aubry félicite les syndicats d'avoir compris qu'il fallait une réforme des retraites et travailler plus tard, elle est, comme elle le revendique à chaque fois que la question lui est posée, sur la même longueur d'onde que DSK qui lui même dit la même chose que les droites européennes et les organisations patronales qui rédigent les textes réglementaires de l'UE. Il faudra bien que les autres forces politiques qui ont accepté leur satellisation autour du PS en acceptant la logique de l'élection présidentielle se positionnent aussi sur cette question.
Il faut le dire et le répéter rien en terme de richesses produites ne justifie de faire travailler plus et gagner moins sauf l'exigence du capital d'augmenter ses profits. Rien sauf de permettre à la coterie du Fouquet's et du CAC 40 d'insolemment dilapider les richesses produites par le travail. Tous ceux qui tentent de justifier le contraire sont des menteurs. Ceux qui ne combattent pas frontalement ces mensonges ne sont pas dignes de la confiance du monde du travail puisqu'ils inscrivent leur action sur le terrain choisi par celui qui se révèle au grand jour comme étant un ennemi de classe.
Dans le numéro de l'Humanité dimanche de fin juillet qui titre justement "l'austérité va nuire gravement à votre santé" dossier qui montre la dimension criminogène de la délinquance capitaliste, un très beau dossier sur Elsa Triolet. C'est je crois dans "l'inspecteur des ruines" qu'elle usa de cette phrase aussi courte que juste et définitive: "les barricades n'ont que deux cotés".
Pour que le 7 septembre soit le départ d'une expression forte et durable, contraignante pour qui la subie de la colère populaire et non un chant du cygne, que chacun sise comment il se positionne devant la barricade.
En pièce jointe l'appel à l'action pour le 07. Merci à ceux qui me l'ont fait parvenir jusqu'aux fins fonds des monts d'Arrées. Notons au passage que l'actualité confirme que moins les anciens peuvent prendre leur retraite plus le chômage augmente, et que pour valoriser ses profits le capital est prêt à tout de "Général Motors" à Strasbourg à la casse organisée de l'emploi industriel. Raison de plus pour ne pas en rester à la pression sur le curseur mais de poser la question de la fin de ce bras de fer imposé par ceux qui s'accaparent les richesses à tout ceux qui le produisent, une organisation de la société non régulé par ce fameux curseur.