Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

TEXTE REPRIS SUR
LE BLOG DE DIABLO
Commun Commune

(
de Dominique DIONISI

Ce message s'adresse à celles et ceux qui, parmi vous et en raison de leurs engagements politiques ou, plus simplement, humanistes, sont amené(e)s à organiser ou à participer à des rassemblements sur ce que la Ville de Paris a pompeusement baptisée "Place des Libertés et des Droits de l'Homme", bien plus connue sous le nom de "Esplanade du Trocadéro", dans le 16ème arrondissement de Paris.

La réflexion que je veux vous soumettre m'est venue à l'esprit tout récemment, pendant le rassemblement en solidarité avec le peuple bolivien et son président, Evo Morales, qui fut l'objet d'une insulte majeure faite tout récemment, à lui, à son peuple, à son pays comme à tous les pays d'Amérique latine et caribéenne, par le président de la République française.

Ma réflexion porte sur la nature et la configuration du lieu (*) où, depuis un certain temps, il est devenu traditionnel et convenu avec la préfecture de Police de Paris, d'appeler à se rassembler pour exprimer notre solidarité avec les peuples et les victimes des politiques européennes et étasuniennes, à savoir cette "fameuse" Place des Libertés etc...".

Cela fait, maintenant, plusieurs fois que je réponds à ce type d'appel et, à chaque fois, qu'ai-je constaté ? Ce lieu est, par décision de la préfecture de Police et la Ville de Paris, sa complice en matière de répression, celui où l'on aurait le "droit" de se rendre pour manifester. 

Autrement dit, c'est devenu le GHETTO DES PROTESTATAIRES. C'est ainsi que celles et ceux qui étaient venu(e)s exprimer leur soutien à Evo Morales et aux Boliviens, se sont retrouvés à 200 mètres d'un groupe de manifestants égyptiens "pro Morci", en clair des "frères mulsumans".

Quelques semaines plus tôt, on pouvait y trouver un rassemblement de "pro Bashar El Assad" manifestant à 50 mètres de Chiliens qui, eux, revendiquaient le droit de vote dans leur pays aux Chiliens résidant hors du pays. Un peu plus loin, c'étaient des Tibétains qui revendiquaient leur indépendance.

Surtout ne vous méprenez pas sur le sens de ma réflexion. Il n'est nullement question pour moi de dire si tel ou tel autre mouvement de protestation est juste ou non.

Ce sur quoi je souhaite avoir votre avis c'est sur l'aspect "ghettoïsation" du principe même de la manifestation de la protestation populaire car, à mon humble avis, cette "ghettoïsation" ressemble - comme deux gouttes d'eau se ressemblent - à une mise à l'écart, pure et simple, du droit fondamental à la libre expression et où que ce soit sur le territoire national.

Le pays des "Droits de l'Homme" n'est-il pas devenu le pays du "Doigt de l'Homme" ??!!  

Une fois de plus, de manière très perverse (logique socialo-libérale oblige !), il s'agit d'un détournement du concept de démocratie. Dans le plus pur style anglo-saxon et étasunien des manifestations qui tournent en rond, au sens propre, devant les grilles de la Maison Blanche.

En conclusion, provisoire, après l'insulte faite au peuple bolivien et à l'ensemble du continent latino-américain par l'actuel "locataire" de l'Elysée, n'aurait-il pas été plus solidaire, plus fort, plus courageux, plus politique d'appeler à un rassemblement devant l'Ambassade de Bolivie.

Être devant une ambassade pour manifester son soutien aux dirigeants du pays concernés, n'est-ce pas la meilleure façon de dire à ceux-ci que "Nous sommes à vos côtés" ?


(*) : Les "habitué(e)s" de ce lieu auront, peut-être remarqué que les issues latérales, au fond de l'esplanade et à hauteur de la balustrade qui surplombe les jardins, sont systématiquement barrées par des grilles de 2m de haut mises en place par les forces de police. Ce qui veut dire qu'en cas de "problème" il ne reste qu'une seule issue, celle qui est contrôlée par les "robocops" de service.
 

Je profite de ce message pour vous dire TOUT mon écoeurement devant les, maintenant classiques, tentatives de récupération par les porte-paroles du PG et des EELV lors de ce rassemblement. L'objet de cette manifestation était le soutien à Evo Morales et la condamnation de la honteuse interdiction faite par l'Elysée de survoler la France qui était faite au Président de la Bolivie ET NON PAS UN MEETING DE SOUTIEN A EDWARD SNOWDEN ! 
Attention, il ne suffit pas de planter un clou dans un mur pour, ensuite, se croire autorisé à revendiquer le mur. OK ?
Les concernés se reconnaîtront car ils sont parmi les destinataires du message.

Dominique DIONISI

Source : Collectif Communiste Polex

Tag(s) : #Philosophie
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :