Les sociétés militaires privées américaines continuent d'aider le régime de Kiev, écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Le journal berlinois Bild a remis ce thème à l'ordre du jour hier, après avoir été le premier à dévoiler la participation de 400 mercenaires de la société américaine Academi aux opérations en Ukraine. De nouvelles révélations évoquent la nature et l'ampleur des activités de ces sociétés, à qui font appel le département d'Etat, le Pentagone et d'autres départements américains dans leurs opérations étrangères.
Actuellement la société privée - ou plutôt le service de sécurité Academi, est dirigée par le général à la retraite Craig Nixon. Ce dernier est un expert en opérations spéciales: il a servi au Panama, au Somalie, en Bosnie-Herzégovine, en Afghanistan et en Irak.
Il siège au conseil de surveillance de cette société avec l'ex-secrétaire à la Justice de l'administration George W. Bush John Ashcroft, l'ex-amiral Bobby Inman et l'ex-consultant juridique à la Maison blanche Jack Queen. Un milieu proche du Pentagone et des républicains.
Academi, dont le siège se situe à McLean (Virginie), est un véritable consortium. Son chiffre d'affaires annuel dépasse 1 milliard de dollars. Il dispose de trois camps d'entraînement en Caroline du Nord, dans le Connecticut et en Californie pour former des combattants. Selon Academi, ses clients sont des gouvernements et des établissements privés, et la société envoie en mission jusqu'à 20 000 personnes par an.
L'information sur la présence de mercenaires en Ukraine a été révélée grâce à une fuite. Initialement, Bild se référait aux renseignements reçus par le BND – les services de renseignement allemands - de la CIA et transmis lors d'une réunion à huis clos dans le bureau de la chancelière Angela Merkel. Il est évident que l'ingérence armée de telles forces diverge avec la ligne berlinoise prônant les négociations dans la crise ukrainienne. Il aurait été trop risqué pour le quotidien d'inventer ce scoop sur les mercenaires, d'autant qu'il a été repris sans hésitation par d'autres médias.
Cette révélation a certainement alarmé Academi. Quelques heures après la publication de l'article dans le Bild la vice-présidente d'Academi Susan Kelly, responsable des "initiatives stratégiques", a envoyé un démenti au site Zeit Online. Selon elle, les hommes de sa compagnie ne sont pas présents en Ukraine et leur envoi sur place n'est pas prévu. Mais hormis les sources des renseignements mentionnées dans la presse il existe aussi des preuves vidéo.
Le britannique Daily Mail a interrogé l'expert Nafiz Amad de l'Institut londonien d'études politiques, sur la possibilité de déduire à partir de ces vidéos si les soldats y figurant étaient des mercenaires américains. « C'est difficile à dire mais c'est certainement faisable », a répondu l'expert. Au cas où l'on puisse douter qu'il s'agisse d'une propagande russe il a ajouté: "L'uniforme correspond à celui des mercenaires américains. Et les hommes sur les vidéos n'ont pas l'air russes ".