Quatre candidats sont en course pour reprendre le groupe de presse: l'Espagnol Prisa, le groupe Nouvel Observateur-SFA de Claude Perdriel, propriétaire de Challenges, le tandem Matthieu Pigasse-Pierre Bergé et l'Italien Carlo De Benedetti.
C'EST un bal des prétendants serré qui se déroule en coulisses auprès de la direction du Monde représentée par le président du conseil de surveillance Louis Schweitzer, le président du directoire Eric Fottorino et le directeur général David Guiraud et auprès de la Société des rédacteurs du Monde (SRM), présidée par Gilles Van Kote.
Actionnaire de référence du groupe de presse, la SRM a joué un rôle important pour "faire émerger des solutions multiples" à la lourde problématique du Monde, empêtré dans des contraintes financières qui pourraient l'amener, s'il ne parvenait à se recapitaliser dans les délais, à une procédure de redressement au tribunal de commerce.
Actionnaire de référence du groupe de presse, la SRM a joué un rôle important pour "faire émerger des solutions multiples" à la lourde problématique du Monde, empêtré dans des contraintes financières qui pourraient l'amener, s'il ne parvenait à se recapitaliser dans les délais, à une procédure de redressement au tribunal de commerce.
En clair, Gilles Van Kote comme le trio de tête du Monde ont pris leur bâton de pèlerin pour susciter les candidatures au rachat du groupe. Avec succès.
Après la rédaction d'une lettre intention, lue le 9 avril devant le conseil de surveillance du Monde, Juan-Luis Cebrian, le patron de l'Espagnol Prisa (El Pais) accompagné de l'homme de El Pais Jesus Ceberio, a détaillé son plan auprès des représentants des rédacteurs.
Après la rédaction d'une lettre intention, lue le 9 avril devant le conseil de surveillance du Monde, Juan-Luis Cebrian, le patron de l'Espagnol Prisa (El Pais) accompagné de l'homme de El Pais Jesus Ceberio, a détaillé son plan auprès des représentants des rédacteurs.
Cebrian est arrivé par l'intermédiaire d'Alain Minc dont il est proche.
Mais le groupe Prisa, en attente de recapitalisation auprès d'un fonds américain, reste handicapé par sa situation instable. D'autant que le groupe, seul candidat au départ, a maintenant plusieurs challengers.
Le tandem constitué de Matthieu Pigasse et de Pierre Bergé, appuyé sur les compétences de Louis Dreyfus, ancien directeur général de Libération et du groupe Nouvel Observateur, aujourd'hui aux commandes du magazine tendance Les Inrockuptibles (acquis par Matthieu Pigasse), est, lui, en contact suivi avec Louis Schweitzer. Ces candidats déclarés ont vu plusieurs fois la SRM et la direction du Monde, à qui ils ont expliqué leur démarche et le montage financier envisagé.
Le tandem constitué de Matthieu Pigasse et de Pierre Bergé, appuyé sur les compétences de Louis Dreyfus, ancien directeur général de Libération et du groupe Nouvel Observateur, aujourd'hui aux commandes du magazine tendance Les Inrockuptibles (acquis par Matthieu Pigasse), est, lui, en contact suivi avec Louis Schweitzer. Ces candidats déclarés ont vu plusieurs fois la SRM et la direction du Monde, à qui ils ont expliqué leur démarche et le montage financier envisagé.
Discrets, ils approfondissent actuellement le dossier. Mais ils supportent un handicap dans l'accès aux informations: ils sont les seuls parmi les candidats à n'être pas déjà actionnaires du Monde.
Et ils devront rassurer sur les éventuels conflits d'intérêts entre le métier de banquier d'affaire de Matthieu Pigasse et l'activité du Monde liée en partie à ses annonceurs.
Parti pour faire cavalier seul et non officiellement déclaré à ce jour, l'homme d'affaires italien Carlo de Benedetti est actuellement en conversation avec la direction du Monde, mais il n'a pas encore formulé d'offres et n'a pas rencontré la SRM. Enfin, Claude Perdriel, qui a donné plusieurs éléments de son offre, s'exprimera ce jeudi 20 mai devant les douze membres du conseil de gérance de la SRM. Mathieu Pigasse planchera, lui, la semaine prochaine.
Assurée de perdre sa participation au capital, la SRM tente dans les négociations d'imposer trois exigences: l'étanchéité entre l'actionnariat et le contenu éditorial, un droit d'agrément sur les changements d'actionnaires ultérieurs et un droit de veto sur la nomination du directeur de la publication.
Le timing est extraordinairement serré pour une opération de cette ampleur. Les différents candidats s'exprimeront devant l'assemblée générale de la SRM d'ici au 9 juin.
Parti pour faire cavalier seul et non officiellement déclaré à ce jour, l'homme d'affaires italien Carlo de Benedetti est actuellement en conversation avec la direction du Monde, mais il n'a pas encore formulé d'offres et n'a pas rencontré la SRM. Enfin, Claude Perdriel, qui a donné plusieurs éléments de son offre, s'exprimera ce jeudi 20 mai devant les douze membres du conseil de gérance de la SRM. Mathieu Pigasse planchera, lui, la semaine prochaine.
Assurée de perdre sa participation au capital, la SRM tente dans les négociations d'imposer trois exigences: l'étanchéité entre l'actionnariat et le contenu éditorial, un droit d'agrément sur les changements d'actionnaires ultérieurs et un droit de veto sur la nomination du directeur de la publication.
Le timing est extraordinairement serré pour une opération de cette ampleur. Les différents candidats s'exprimeront devant l'assemblée générale de la SRM d'ici au 9 juin.
Le 10, une assemblée générale de la Société des rédacteurs du Monde évaluera en connaissance de cause les différentes offres.
Le 14 juin, ce sera au tour du conseil de surveillance du groupe de se pencher sur les candidats et leurs offres, avant l'ultime assemblée générale prévue le 30 juin.
Le futur propriétaire du Monde n'a plus que six semaines pour séduire.
par Marc Baudriller,
journaliste à Challenges,
mercredi 19 mai 2010.