Le Sénat français a adopté dans la nuit de jeudi à vendredi le volet français du plan d'aide à la Grèce, qui prévoit de prêter 16,8 milliards d'euros sur trois ans, dont 3,9 milliards en 2010, sur un total de 110 milliards fournis par les pays de la zone euro et le Fonds monétaire international.
"M. Fillon et M. Sarkozy ont dit à Papandréou: 'Nous allons lever des sommes pour vous aider, mais vous devez continuer à payer les contrats d'armement (...) signés par le gouvernement Karamanlis'", a raconté Daniel Cohn-Bendit lors d'une conférence de presse à Paris consacrée au Grenelle II et à l'avenir d'Europe Ecologie.
Il a expliqué qu'il tenait ce récit de la bouche du Premier ministre grec, qu'il a récemment rencontré à Athènes.
"Depuis donc ces trois derniers mois, il y a eu plusieurs milliards de contrats d'armement confirmés, on a obligé la Grèce à confirmer des frégates françaises (2,5 milliards) que doivent acheter les Grecs, il y a des hélicoptères, des avions, des sous-marins allemands", a-t-il ajouté.
"Je dis que c'est de l'hypocrisie, on veut faire de l'argent, voilà la réalité", a-t-il conclu.
Interrogé à ce sujet, le ministère français de la Défense s'est refusé à tout commentaire.
Le gouvernement grec a dû consentir, en contrepartie de l'aide internationale, un plan d'austérité qui prévoit de fortes augmentations d'impôts et une baisse de salaires pour les fonctionnaires.
Thierry Lévêque, édité par Sophie Louet