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Le Petit Blanquiste :

Bretagne-Morlaix

Les Etats-Unis repère de terroristes

On sait que pour justifier leur invasion de l'Afghanistan, les Etats-Unis ont prétexté que ce pays servait de refuge aux terroristes de Al Qaïda [1]. Quelle crédibilité leur accorder quand, dans le même temps, les auteurs d’attentats criminels perpétrés contre Cuba coulent des jours paisibles en Floride ou ailleurs sur le territoire américain ?

 

Un autre aspect de cette duplicité américaine est l’affaire des cinq agents cubains que le journal Bakchich [2] a récemment présentée comme « un des pires scandales judiciaires des années 2000 ».

Les cinq.JPG

Ces cinq Cubains - Gerardo Hernández, Fernando González, René González, Antonio Guerrero, Ramon Labañino - « croupissent depuis plus de dix ans dans des geôles américaines, après ce qu’il faut bien appeler une parodie de procès ».

Leur seul crime est d'avoir « informé leur gouvernement – qui a ensuite transmis ces renseignements aux plus hautes autorités des États-Unis – sur les auteurs des attentats qui, depuis un demi-siècle, ensanglantent Cuba ».

« Mais qui a entendu parler de cette campagne de terreur ? », interroge Bakchich.

 

 

Le journal rappelle donc comment, le 6 octobre 1976, un avion de ligne de la compagnie Cubana a explosé en plein vol au dessus de la Barbade faisant 73 morts ; il rappelle également que l’un des instigateurs de cet attentat - Luis Posada Carriles – est un acolyte de l’extrême-droite cubaine exilée aux Etats-Unis.

Luis Posada Carriles.JPG« L’attentat de la Barbade s’inscrit dans une suite ininterrompue d’exactions qui ont fait à Cuba, depuis un demi-siècle, 3.400 morts - autant que les attentats du 11 septembre 2001 – sans que cela émeuve outre mesure les opinions occidentales ».

 

En 1997, ce sont des bombes qui explosent dans plusieurs hôtels de l’île, tuant un touriste italien [3]. L’objectif des terroristes est clair : frapper l'industrie du tourisme, l’une des principales ressources de l'île, alors que celle-ci subit déjà l'embargo imposé par les Etats-Unis.

Pour mettre fin à ces agissements, au début des années 90, le gouvernement cubain décide d’envoyer cinq agents en Floride avec pour mission d’infiltrer les réseaux paramilitaires responsables des attentats.

 

Dès juin 1998, les autorités cubaines sont en mesure de remettre à deux hauts responsables de la police fédérale américaine, venus à La Havane, un volumineux dossier contenant les informations recueillies et transmises par les infiltrés ; elles dévoilent l’organisation et les activités des terroristes qui opèrent à partir du territoire américain.

 

Mais, coup de théâtre, peu de temps après, le gouvernement américain, plutôt que de frapper les auteurs des attentats, fait arrêter les cinq agents cubains.

 

Ceux-ci sont immédiatement mis au secret et emprisonnés durant un an et demi sans pouvoir préparer leur défense. Et, en décembre 2001, au terme d'un procès où le tribunal échoue à fonder l'accusation d’espionnage, les cinq agents cubains sont condamnés pour « conspiration » à des peines maximales.

Epouses cinq cubains.jpg

 

Si ces peines seront réduites en 2008, par la cour d’appel d’Atlanta, qui les jugera « excessives et contraires aux normes juridiques », il reste qu’à ce jour les cinq cubains sont toujours en prison ; et que les nombreuses démarches demandant leur libération sont demeurées infructueuses. [4]

 

 

 

Adriana Pérez et Olga Salanueva, épouses de Gerardo Hernández et de René González, étaient à Paris, en octobre dernier, pour plaider la cause de leurs maris emprisonnés .

JPD

 

NOTES

 

[1] L'objectif des Etats-Unis est « d'utiliser désormais le terrorisme comme un argument moralement et politiquement imparable pour organiser le monde de la manière qui leur convient » (Jean Ziegler, « Les nouveaux maîtres du monde », Ed. Fayard, 2002.

 

[2] Sébastien Fontenelle, « Coup bas contre Cuba », Bakchich n°61, 17 au 23 décembre 2010.

 

[3] En 1998, dans un entretien publié par le New York Times, Luis Posada Carriles s’est vanté d’être à l’origine de la vague d’attentats qui a frappé des hôtels cubains en 1997, qualifiant la mort du touriste italien d’« incident insolite ».

[4] Pas moins de dix Prix Nobel ont présenté une pétition amicus curiae [se référe à quelqu'un qui, n'étant pas partie à une cause, se porte volontaire pour aider la cour à trancher une matière] auprès de la Cour suprême américaine exigeant un procès équitable et la libération des cinq Cubains.

Ont à leur tour demandé la libération des cinq Cubains : Mary Robinson, ancienne présidente de l’Irlande et Haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies entre 1997 et 2002, le Sénat mexicain à l’unanimité, toutes tendances politiques confondues, la National Association of Criminal Defense Lawyers, les Cuban-American Scholars, l’Ibero-American Federation of Ombudsmen, le National Jury Project, le William C Velazques Institute and the Mexican American Political Association, le National Lawyers Guild et la National Conference of Black Lawyers, le Civil Right Clinic de l’Howard University School of Law, l’International Association of Democratic Lawyers, la Florida Association of Criminal Defense Lawyers-Miami Chapter, le Center for International Policy et le Council on Hemispheric Affairs. Au mois de septembre 2010, l’acteur Sean Penn a également signé une pétition demandant à Barack Obama de libérer les Cinq.

Tag(s) : #Contre l'impérialisme
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