Article repris sur
Indépendance des Chercheurs
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/02/24/loi-fioraso-la-semaine-de-mobilisations-incontournable.html
Loi Fioraso : la semaine de mobilisations, incontournable
La semaine d'actions dans l'enseignement supérieur et la recherche (ESR) contre le projet de loi de Geneviève Fioraso s'avère plus que jamais indispensable pour la survie de l'université et la recherche publiques, au vu de l'état actuel de ce projet de loi en cours d'examen par le Conseil National de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche (CNESER) et de la situation globale du pays.
Le 24 février 2013, Radio Chine Internationale répercute notamment « Les efforts seront poursuivis pour atteindre l'équilibre des comptes en 2017 (Hollande) », alors que L'Hebdo (Suisse) avance « L’Europe a besoin d’un "New Deal" ».
Le risque de voir l'enseignement supérieur et la recherche payer très lourdement la facture de trente ans de prétendue « austérité », de privatisations et de délocalisations devient de plus en plus évident. D'autant plus que cette semaine, avec le titre « Ces ministères qui vont se serrer la ceinture », Les Echos fait état d'un gel de plusieurs centaines de millions d'euros pour le budget global de l'enseignement supérieur et de la recherche dans une opération portant sur un total de deux milliards d'euros pour l'ensemble des « dépenses » publiques.
Et si La Dépêche rapporte le 24 février « Londres perd son triple A », se référant à la notation infligée par Moody's au Royaume-Uni, en France la vente des meubles semble avoir commencé avec, notamment, les transferts de technologie et la délocalisation de la recherche. La stratégie de marchandisation et de privatisation des universités françaises fait partie de la même braderie, au point que même l'emploi de la langue française se trouve visé comme souligné dans nos articles récents « Loi Fioraso et usage de la langue française dans les universités » et « Loi Fioraso et usage du français : de pire en pire ».
L'évolution des dispositions concernant le numérique universitaire (pages 15 à 17 de la dernière version du projet de loi) paraît également très inquiétante par rapport aux problèmes déjà soulignés dans nos articles sur ce sujet « Enseignement supérieur et numérique : les dangers » (I), (II) et (III). Ce ne sont que des exemples de l'esprit d'un projet de loi fort controversé qui maintient et amplifie, entre autres, toutes les mesures de régionalisation et de « territorialisation » des universités et de la recherche contenues dans la Loi n°2007-1199 relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) de Valérie Pécresse, « gestion des personnels » comprise.
Les établissements publics nationaux à caractère scientifique et technologique (EPST) comme le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) sont clairement marginalisés. Quant à la « masse salariale » universitaire, elle paraît destinée à subir des pressions croissantes que le numérique et le recours à l'anglais aggraveront encore.
Autant de raisons pour que, ce 24 février, nous confirmions l'appel à une semaine de manifestations et de mobilisations du 25 février au 2 mars lancé par l'Assemblée Générale de l'enseignement supérieur et de la recherche tenue lundi dernier à Paris et déjà évoquée le même jour dans notre article « Imposante AG à Paris contre la loi Fioraso ».
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