Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par

Sauvons l'Ecole

 

Kaa et Potemkine 

 

Stagiaire impossible

Ils manifestaient hier mercredi dans le froid non loin du ministère de l’Éducation Nationale. Près de 150 personnes à l’appel du collectif “Stagiaire impossible” et de l’intersyndicale. On parle bien sur des professeurs stagiaires du premier et du second degré. Plusieurs articles leurs sont consacrés dans Libération , dans le Café Pédagogique d’hier ou encore dans Le Figaro, . Tous ces témoignages disent la fatigue et le stress de ces nouveaux enseignants qui se sentent aussi isolés et démunis. Plusieurs enquêtes syndicales le confirment (le SNES – qui découvre un peu tard les vertus de la formation - et le SNUipp) . Ils disent aussi leur besoin de se retrouver dans de vrais temps de formation collective où ils pourraient partager leurs expériences. Mais, pour se former et prendre du recul sur ce que l’on vit, encore faut-il ne pas avoir “la tête dans le guidon”. Les stagiaires réclament donc surtout une véritable alternance

 


Dans une conférence de presse, qui s’est tenue hier , Luc Chatel s’est livré à une séance d’hypnose collective (vous vous rappelez Kaa le serpent du livre de la jungle et son “aie confiance… ) sur de nombreux sujets et notamment celui de la formation. «Les indicateurs ne sont pas particulièrement alarmants», a-t-il assuré.

«Moins de 1% » des 15 763 enseignants débutants ont été «repérés en difficulté», entre 3 et 4% ont été en congés maladie contre 5% en 2009 et 78 avaient démissionné mi-octobre, soit moins que l'an dernier, a-t-il affirmé. Sssssss….

  


Question simple : comment peut-on évaluer le nombre d’enseignants “en difficulté” alors que dans la plupart des académies, ce dispositif de repérage ne se mettra en place qu’en janvier ? Autre question (moins simple) comment un stagiaire peut-il dire librement ses difficultés alors que cela peut nuire à sa validation dans la mesure où (aberration pédagogique…) son tuteur est aussi celui qui pèse le plus dans la validation ? Comment peut-on être à la fois entraineur et arbitre ?

Point d’étape “Potemkine
 

Durant cette conférence de presse baptisée “Bilan d’étape” (voir la vidéo et le dossier de presse sur le site du ministère), Luc Chatel n’a évidemment pas abordé que la question des stagiaires.

Le Café Pédagogique donne sur son site un compte-rendu exhaustif de ce discours du ministre et des principales informations qui ont été données.

 


D’abord sur la réforme du lycée. Selon le ministre, elle est bien partie, les enseignements d’exploration fonctionnent, la généralisation de l’ “économie” est un “succès”, l’accompagnement personnalisé donne des “résultats encourageants” tout va bien… La réforme de la formation des maîtres aboutit à des enseignants "mieux formés et mieux accompagnés".Les remplacements sont mieux assurés. La scolarisation des élèves handicapés progresse. Le programme CLAIR permet un pilotage renforcé et conduit à envisager “ la suite de la remise à plat de l’éducation prioritaire ”.

Tout va bien.


L’excès de satisfaction décrédibilise l’objectivité du bilan. Cela transforme la nécessaire évaluation permettant de pointer les points forts et les points faibles en une opération de communication.

Alors, pour changer de la métaphore sur le serpent hypnotiseur (Kaa…) , on peut trouver aussi une référence historique en se rappelant de ces villages “Potemkine qui, selon la légende, n’étaient que des façades destinées à masquer la pauvreté des villages lors de la visite de l'impératrice Catherine II en Crimée.

Cette conférence de presse avait un petit côté “Potemkine”…

Tag(s) : #Education nationale
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :