Bureau National de l’AFPS, mardi 13 août 2013
La libération de 104 prisonniers « d’avant Oslo » est présentée commeLE geste de bonne volonté d’Israël pour aborder positivement les négociations.
Ironie cruelle : le principe de la libération de ces prisonniers était acté… dès la rencontre de Charm el Cheikh en septembre 1999.
Pour ceux qui n’auraient pas bien compris dans quel esprit les dirigeants israéliens abordent la négociation, les décisions de ces derniers jours lèvent les ambiguïtés : classement comme « priorité nationale » de 80colonies (dont 4 étaient encore récemment considérées comme illégales par le gouvernement Netanyahou) et annonce de nouvelles séries de logements dans les colonies avec la dernière en date : 1187 en Cisjordanie, dont 793 à Jérusalem Est.
La libération d’un premier groupe de 26 prisonniers (dont un nombre appréciable était en fin de peine) est annoncée comme imminente, avant la reprise des négociations le 14 août. Les autres seront échelonnées sur8 mois, « en fonction de l’avancée des négociations » disent les autorités israéliennes. Autrement dit, elles seront soumises à leur appréciation. Cela s’appelle du chantage et montre que les prisonniers palestiniens sont tout simplement des otages.
Il est clair qu’engagées sur cette base et en l’absence de pressions énergiques de la communauté internationale, les négociations sont condamnées aux mêmes résultats catastrophiques que le « processus » de ces 20 dernières années.
La France qui appelait depuis des mois à la reprise des négociations peut-elle continuer à fermer les yeux ? La preuve est faite depuis longtemps que le face à face totalement déséquilibré occupant/occupé ne mène à rien sinon à permettre le développement de la colonisation avec son lot d’humiliations : peut-on accepter de rejouer indéfiniment la même comédie ?
La France et l’Union européenne ont les moyens de s’impliquer pour que les négociations portent sur les modalités d’application du droit et non sur les oukases israéliens. Elles ont fait d’Israël un partenaire privilégié, elles doivent aujourd’hui oser lui dire non : appliquer scrupuleusement les nouvelles directives de la Commission européenne, mettre en œuvre les sanctions appropriées et suspendre l’accord d’association UE-Israël.