Pays-Bas : vers une alliance UMP-PS...
Une vraie surprise électorale
Je vous invite, si vous avez le temps, à lire ce très bon papier des Echos d’il y a 15 jours, qui offre une présentation assez détaillée du paysage politique néerlandaise. Il explique bien à quel point la vie du pays n’est pas un long fleuve tranquille. Les précédentes élections législatives de juin 2010, avaient abouti à une coalition hétéroclite et instable, qui comptait sur le soutien du PPV, parti populiste de Geert Wilders, en échange, entre autre, d’une interdiction de la burqa. Mais cette coalition a explosé en avril dernier du fait d’un double désaccord, à la fois sur les politiques d’austérité, dont l’objectif est de parvenir à un déficit de 3% du PIB en 2013, mais aussi des différents plans d’aide européens. Geert Wilders s’est opposé au premier ministre Mark Rutte, du PVV (centre-droit) et s’oppose fortement à l’Europe. Parallèlement, la gauche radicale (le SP) s’est envolée dans les sondages, avec un même discours critique à l’égard de l’Europe.
Leçons électorales bataves
Ces résultats amènent plusieurs réflexions. Elles illustrent les difficultés des partis situés dans les marges de l’échiquier politique traditionnel à parvenir au pouvoir dans nos sociétés européennes développées et modérées, où les extrêmes sont suspects. Malgré la crise, malgré les craintes suscitées par les plans d’aide européens, les électeurs ont lourdement sanctionné le PPV de son soutien temporaire au gouvernement sortant et de ses excès (souvent islamophobes).
Et la gauche radicale, qui semblait pourtant partie pour faire un bon score, échoue, bien loin des scores qui lui étaient promis.
C’est exactement ce que j’essayais d’expliquer dans un papier de juin « Pour gagner, l’alternative devra être centrale ». Le terme « central », faisant écho à « centriste», avait été parfois mal compris. Il ne s’agit en aucun cas de prendre la place du centre, mais simplement de comprendre que quand l’alternative est portée par des partis qui sont classés dans les marges du système politique, alors, ils risquent de rester marginaux. C’est pour cette raison que le Modem a connu une embellie en 2007, même si son manque de différence idéologique avec le PS et l’UMP a fini par lui être fatal.