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REPRIS SUR
EL DIABLO

Pays-Bas : vers une alliance UMP-PS... 

La nouvelle a été éclipsée par la richesse de l’actualité (annonce de la Cour de Karlsruhe, puis de la Fed), mais aux Pays-bas, les élections législatives ont donné des résultats très différents de ce qui était anticipé il y a seulement quinze jours avecune victoire du centre-gauche et du centre-droit.
Une vraie surprise électorale
Je vous invite, si vous avez le temps, à lire ce très bon papier des Echos d’il y a 15 jours, qui offre une présentation assez détaillée du paysage politique néerlandaise. Il explique bien à quel point la vie du pays n’est pas un long fleuve tranquille. Les précédentes élections législatives de juin 2010, avaient abouti à une coalition hétéroclite et instable, qui comptait sur le soutien du PPV, parti populiste de Geert Wilders, en échange, entre autre, d’une interdiction de la burqa.
Mais cette coalition a explosé en avril dernier du fait d’un double désaccord, à la fois sur les politiques d’austérité, dont l’objectif est de parvenir à un déficit de 3% du PIB en 2013, mais aussi des différents plans d’aide européens. Geert Wilders s’est opposé au premier ministre Mark Rutte, du PVV (centre-droit) et s’oppose fortement à l’Europe. Parallèlement, la gauche radicale (le SP) s’est envolée dans les sondages, avec un même discours critique à l’égard de l’Europe.
Il y a 15 jours seulement, le SP était au coude à coude avec le PVV, mais les résultats finaux ne sont pas du tout conformes à ces pronostics puisque le PVV arrive en tête avec 41 sièges, devant le PdVA (centre-gauche), 39, le PPV (15 sièges au lieu de 24 en 2010) et le SP (15 sièges, comme en 2010). Comme le parlement compte 150 membres, le plus probable est une Grande Coalition, similaire à celle qu’a connu l’Allemagne, entre le centre-gauche et le centre-droit.
Leçons électorales bataves

Ces résultats amènent plusieurs réflexions. Elles illustrent les difficultés des partis situés dans les marges de l’échiquier politique traditionnel à parvenir au pouvoir dans nos sociétés européennes développées et modérées, où les extrêmes sont suspects. Malgré la crise, malgré les craintes suscitées par les plans d’aide européens, les électeurs ont lourdement sanctionné le PPV de son soutien temporaire au gouvernement sortant et de ses excès (souvent islamophobes).

Et la gauche radicale, qui semblait pourtant partie pour faire un bon score, échoue, bien loin des scores qui lui étaient promis.
Bref, en ces temps de crise, les discours trop radicaux semblent effrayer les électeurs. Il n’y a qu’en Grèce, où les populations souffrent durement depuis deux ans, que les partis plus marginaux sur l’échiquier politique parviennent à émerger (et principalement un, celui de la gauche radicale). Bref, quand l’alternance est trop radicale, elle peine à faire entendre sa voix.
C’est exactement ce que j’essayais d’expliquer dans un papier de juin « Pour gagner, l’alternative devra être centrale ». Le terme « central », faisant écho à « centriste», avait été parfois mal compris. Il ne s’agit en aucun cas de prendre la place du centre, mais simplement de comprendre que quand l’alternative est portée par des partis qui sont classés dans les marges du système politique, alors, ils risquent de rester marginaux. C’est pour cette raison que le Modem a connu une embellie en 2007, même si son manque de différence idéologique avec le PS et l’UMP a fini par lui être fatal.

 

Les peuples européens ont eu leur dose d’extrémisme au siècle dernier. S’ils aspirent à une alternative, ils la veulent modérée, responsable, républicaine, loin des outrances de ceux qui la portent traditionnellement. C’est aussi pour cela que nous n’arrivons pas à sortir de l’alternance entre PS et UMP 

Tag(s) : #Europe
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