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Jean LEVY

écrivait, dès novembre 2007,

dès novembre 2007,

dans "canempechepasnicolas"

cet article...

http://canempechepasnicolas.over-blog.com/article-13679996.html

N'est-il pas toujours d'actualité ?

Que faire ? Que penser ? Telles sont les interrogation inquiètes qu’expriment nombre de femmes et d’hommes face à la situation actuelle en France, six mois après l’installation de Nicolas Sarkozy à l’Elysée.

Qu’une majorité de Français, et parmi eux, une proportion importante émanant des couches populaires, ait accordé sa confiance à un homme qui n’a jamais caché sa volonté d’imposer une politique de contre-révolution sociale et culturelle à notre pays, pose de nombreux problèmes.

 

Pourquoi, selon les sondages, l’activité du Président de la République, malgré l’annonce et le vote par l’Assemblée de nombreuses mesures, a priori impopulaires, semble obtenir, aujourd’hui encore, une adhésion majoritaire dans l’opinion ?

 

Comment est-ce possible ?

 

Faut-il y voir simplement l’effet du style direct et de l’attitude publique de Nicolas Sarkozy, son omni présence quotidienne sur tous les terrains, attitude amplifiée sciemment par tous les médias ?

La soumission à la loi du marché des gouvernements successifs, dans le cadre de l’alternance régulière ‘gauche-droite’ au cours des dernières décennies, a-t-elle suscité dans l’opinion un rejet global de la ‘politique’ telle qu’elle était appliquée depuis 1982 (le tournant de la rigueur), se jetant dans les bras d’un ‘sauveur’, censé incarner la ‘rupture’ avec une machine politicienne à bout de souffle?

Certes, l’étude objective des résultats électoraux montre la captation massive des suffrages du Front National par le Président et sa majorité, grâce à la récupération ouverte des thèmes lepénistes. Les voix de l’extrême-droite additionnées à celles de l’UMP ont permis de dégager une majorité. Celle-ci existait virtuellement dans les précédents scrutins. Elle était dissimulée par la mise hors jeu des voix de Le Pen. 

Mais cette constatation ne doit pas faire l’impasse sur l’adhésion d’une majorité de Français à un programme imprégné des idées frontistes. Il est vrai que les électeurs ont été conditionnés par une habile et prégnante campagne médiatique, alimentée par des sondages quotidiens. D’après ceux-ci, seuls parmi les candidats, Nicolas Sarkozy ou Ségolène Royal avaient une chance d’être élus. La candidate censée représenter la ‘gauche’ n’exprimait pas une réelle alternative politique et sociale, l’espoir d’un changement véritable par une réelle ‘rupture’ avec le ‘libéralisme’ dévastateur.

Son credo, ‘réconcilier les Français avec l’entreprise’, ‘l’ordre juste’ et son air de ‘Jeanne d’Arc inspirée, matinée de sœur Thérésa’, ne pouvaient mobiliser victorieusement l’électorat populaire.

« Il n’y avait pas le choix », déclarent aujourd’hui, en forme d’excuse, des salariés qui ont mis dans l’urne un bulletin Sarkozy sans en approuver le programme. Cette attitude reflète une confusion totale des valeurs d’une opinion désorientée.

Pourquoi en sommes-nous arrivés-là ?

Avant de tenter de répondre à cette question, il est juste d’insister sur l’opposition de millions de Français qui considèrent Nicolas Sarkozy comme un nouveau Bonaparte, en référence au Premier consul ou au Prince président. Son appétit de pouvoir, sa volonté de tout régenter, conduisent ses adversaires à focaliser sur lui les menaces qui pèsent sur la démocratie. Sa personnalité suscite un rejet viscéral, bien au-delà de celui mesuré pour chacun de ses prédécesseurs de droite. Rappelons que 53% des électeurs lui ont refusé leur confiance, soit en votant pour son adversaire, soit en votant ‘blanc’ le 6 mai. 

Cependant Nicolas Sarkozy règne sur l’Elysée. Il ne cache pas ses ambitions : établir un « pouvoir fort » dont il revendique pour lui seul toute la responsabilité. Il place à la direction des secteurs clefs ses proches et ses amis personnels, dans les services de sécurité comme aux fonctions directoriales dans les médias. De ce fait, il veut contrôler personnellement la ‘police politique’ et la ‘police de la pensée’. Il affiche une voracité revendiquée d’être « le chef de tout ». Nicolas Sarkozy justifie cette attitude par son ‘sacre électoral’, ‘le mandat accordé par le pays’. Il se pose benoîtement en ‘fédérateur de tous les Français’, de ‘gauche comme de droite’, des citoyens qui ont aussi bien répondu oui que non au projet de constitution. C’est le sens qu’il donne à la ‘politique d’ouverture’ qu’il a entrepris vis-à-vis de personnalités issues généralement du PS ou proches de lui. Le Président déclare vouloir même poursuivre sa manœuvre de débauchages dans les prochains mois. Cette attitude fait illusion : elle conforte l’idée que Sarkozy n’est pas ‘l’homme d’un clan ou d’un parti’, comme il aime à le répéter.

La réalité de l’individu ne doit pas cacher l’essentiel : le contenu concret de la politique qu’il entend imposer, ses bénéficiaires et les motivations idéologiques de ses objectifs. Il faut reconnaître que le programme annoncé par Nicolas Sarkozy durant la campagne électorale (traduit en projets de lois qu’il a fait entériner d’urgence cet été par sa majorité, ou annoncés au plus tard avant la fin de l’année), exprime clairement sa volonté d’entreprendre une véritable ‘contre-révolution conservatrice’ aux couleurs d’un ultra libéralisme idéologique militant.

De moins en moins d’Etat, la liquidation de toutes les protections consacrées par la Loi sur le plan social, la substitution de l’action publique par celle du privé dans tous les domaines (de l’économie à la culture, de la santé à l’enseignement), la place de l’individu opposé au collectif, la solidarité faisant place nette à la charité, nommée ‘compassion’. 

Les lois,déjà votées par le Parlement, ou qui devraient l’être dans les prochains mois, visent à :

établir une nouvelle fiscalité modelée sur l’intérêt exclusif des plus riches en réduisant d’une manière drastique leur contribution à l’impôt,

rendre inopérant le droit de grève, d’abord dans les transports, et plus généralement envers l’ensemble des salariés, en assortissant la cessation du travail à des conditions qui mettent en cause sa finalité : peser dans le rapport de force social,

vider de son contenu le Code du travail, livrant les travailleurs à la discrétion de leurs patrons en substituant le contrat individuel aux conventions collectives,

aligner les régimes spéciaux de retraites (SNCF, RATP, EDF-GDF, personnel de l’Opéra et de la Comédie française…) sur le régime général, soit un recul de l’âge de la retraite de cinq années, en attendant de porter l’âge de départ à 61 ans pour tous les salariés

démanteler de la Sécurité sociale en réduisant de nouveau les remboursements des assurés par l’introduction d’une franchise dans tous les domaines de la santé, ouvrant largement celle-ci à l’assurance privée

introduire une TVA « sociale » supportée par tous les consommateurs pour compenser la suppression decharges socialespatronales,

livrer au secteur privé la gestion des Universités pour dégager une ‘élite’ modelée sur le credo libéral, et former des cadres adaptés aux canons du profit.

« J’appliquerai l’intégralité de mon programme », répète jour après jour Nicolas Sarkozy.

Chacun est prévenu. Le Medef applaudit. On le comprend.

Face au démantèlement programmé de l’Etat républicain, quelle est l’attitude de ceux qui se réclament de ‘l’opposition ?

Les dirigeants syndicaux élèvent des objections, font part de leur désaccord. Ils lancent des grèves de 24 heures, voire ‘reconductibles’ mais sujet par sujet.

Pourtant, tous les salariés, du public comme du privé, subissent une réduction drastique de leur pouvoir d’achat, l’ensemble des retraités va être confronté, dès 2008,  au recul de l’âge de la retraite, une mise en cause du droit à la santé affecte tous les Français, le démantèlement du Code du Travail vise à casser les conventions collectives dans tous les secteurs, le droit de grève est menacé.

Malgré cela, les directions syndicales refusent de globaliser le mécontentement qui grandit. Par cette attitude, elles ouvrent la porte aux manœuvres de division et aux négociations séparées.

Elles se prêtent à la comédie du ‘dialogue’. Cela qui contribue à faire croire que la démocratie sociale est sauve.

Rien de plus démobilisateur pour les salariés que cette attitude.

Les socialistes contestent la méthode, le pouvoir absolu du nouveau Président. Cependant, ils s’empressent de clamer haut et fort leur volonté de ‘jouer le jeu’ parlementaire.

Ils ne cachent pas leurs convergences :

sur l’Europe d’abord, donc sur l’essentiel. La majorité du PS, en 2005, s’était prononcée (comme Sarkozy), pour la constitution alors proposée). Aujourd’hui, le Bureau national se prononce majoritairement pour un vote positif de la nouvelle mouture (dite de ‘traité simplifié’), élaborée à Lisbonne, alors que Giscard d’Estaing ne cache pas  que ce texte reprend l’essentiel des dispositions de la constitution rejetée par les Français !

sur l’autonomiedes Universités. Dominique Strauss Kahn comme Jacques Lang ou Ségolène Royal n’ont jamais caché leur adhésion au principe du nouveau statut universitaire (qui conduit à la privatisation de l’enseignement supérieur), rejeté par un nombre croissant d’étudiants qui manifestent.

Les dirigeants socialistes, comme bien sûr la droite, se prononcent contre un Smic à 1500 euros, alors que les prix ne cessent de grimper et que le pouvoir d’achat est en chute libre.

Les uns et les autres, lorsqu’ils étaient au gouvernement, ont participé activement au démantèlement du service public. Ils font leur, au PS comme à l’UMP, la loi du marché et de la concurrence libre. 

Pas question d’en appeler ‘à la rue’. Le Parti socialiste attend les prochaines échéances électorales de 2012, tout en privilégiant leurs querelles internes, leurs impatiences claniques.

A la gauche de la gauche, chaque composante dénonce le nouveau pouvoir et appelle à l’unité pour le combattre, mais pose ses conditions à l’action commune.

Aucune formation ne propose d’action concrète, ni n’oppose d’alternative sociale et politique globale, claire et frontale, par défaut d’analyse de classe.

De ce fait, ce qu’on appelle par habitude l’extrême-gauche (du PCF à la LCR), apparaît en léthargie, sans poids réel sur les évènements. 

Pourquoi tous ces ‘retards’ dans la préparation d’une nécessaire et urgente mobilisation populaire ?

En ciblant seulement le danger à travers la personnalité de Nicolas Sarkozy, on néglige l’essentiel. Ce n’est pas la volonté personnelle du Rastignac qui règne à l’Elysée d’imposer à la France une régression politique et sociale d’envergure qui constitue le véritable problème.

La menace dépasse la propre personne du Président de la République. S’il est aujourd’hui aux commandes, c’est qu’il y fut amené d’une manière délibérée par la minorité de privilégiés, les ci-devants de la finance, qui tient les mannettes de l’économie, ceux du CAC 40 (‘la bande des quarante valeurs), qui ont cherché et trouvé leur homme providentiel.

La concurrence effrénée à laquelle les multinationales se livrent à l’échelle mondiale, une soif de profits jamais étanchée, imposent au capital financier la recherche d’un ‘pouvoir fort’. Seul, celui-ci peut briser les résistances sociales et nationales qui surgiront face aux  objectifs du grand patronat. C’est donc ces forces économiques-là qu’il faut combattre en priorité. Elles sont autrement dangereuses que l’ambition dévorante d’un Nicolas Sarkozy, qui n’en est que le mandataire.

En clair, la mondialisation accélérée du capital conduit celui-ci à rechercher un nouveau cadre institutionnel qui corresponde à ses enjeux. Un facteur de même type avait, en 1958, imposé alors la ‘ruptureavec la IVème République, et amené de Gaulle au pouvoir. Il s’agissait, avec la Vème République, d’instaurer un ‘pouvoir personnel’ pour remodeler le système politique aux nécessités du ‘capitalisme monopoliste d’Etat’. Aujourd’hui, le ‘chiraquisme’, dérive contestée du gaullisme, a fait son temps. La frange étroite du capital financier doit, pour imposer sa politique, installer un Etat autoritaire, voire totalitaire. Nicolas Sarkozy, ses idées et sa manière de faire de la politique, correspondent à cette nouvelle époque du capitalisme.

Cette volonté politique ne date pas de ces derniers mois. Une longue et lente maturation a été nécessaire. Il fallait d’abord gagner et séduire les esprits du plus grand nombre par une intense bataille des idées. En premier lieu, imposer à l’élite politico-économique et médiatique l’idée d’une ‘rupture’ avec ce que les ‘ultra libéraux’ appellent le ‘social-libéralisme’, c’est-à-dire le maintien formel d’un minimum de lois protectrices du monde du travail.

L’opération sera conduite à partir des concepts hérités des penseurs contre-révolutionnaires du XIXème siècle, recyclés au XXème siècle, par la « révolution conservatrice » anglo-saxonne.

Ainsi, sont mis en avant des concepts tels le sacro-saint droit de propriété (privée naturellement,, associé à la primauté de l’individu, dont l’avenir ne dépendrait que de lui-même. La ‘mondialisation’ (les Anglo-saxons la nomment globalisation, ce qui est plus conforme au processus de centralisation financière qu’elle implique), est qualifiée de phénomène naturel auquel il est nécessaire de s’adapter, au prix de ‘réformes’.

Celles-ci sont opposées à l’archaïsme’ des acquis sociaux, considérés comme des contraintes, insupportables à l’économie. ‘L’Etat jacobin’ est dénoncé comme oppresseur car ‘centralisateur’, et garant de droits pour la collectivité, donc lésant les intérêts privés. L’Etat tout court doit être démantelé, ses structures réduites au minimum, ses attributions limitées aux fonctions régaliennes (police, armée, justice).

A ‘la République, une et indivisible’, doit être substitué un ensemble de ‘communautés’ (les minorités visibles), vivant parallèlement, mettant fin ainsi à l’idée même de Nation, au sens révolutionnaire du terme. L’intégration européenne répond à cet objectif. 

Pour mener à bien la bataille idéologique, des ‘boîte à idées’, les fameuses Think Tanks, se sont multipliées. Elles ont fait florès d’abord aux Etats-Unis. Des organisations internationales comme, la Société du Mont Pèlerin, la Trilatérale, le groupe Bilderberg, ont vu le jour. S’y retrouvent des leaders politiques de droite et de ‘gauche’ du monde entier, PDG et cadres dirigeants des multinationales, détenteurs et journalistes des médias, faiseurs d’opinion.

Dans les années 80, en France, de très nombreuses structures de ce type ont mis la pression pour diffuser les « valeurs » de la pensée ultralibérale. On peut citer parmi celles-ci le Club de l’Horloge (qui unit dans une même stratégie dirigeants du RPR, – l’UMP de l’époque -,responsables du Front national, économistes ultralibéraux). Certains responsables de ce Club sont parvenus aux leviers de commande au sein du pouvoir actuel. L’exemple de Christian Estrozy, activiste ‘horloger’,‘un ami de vingt ans’ de Nicolas Sarkozy, est devenu l’un de ses ministres.

On peut citer également l’ALEPS (Association pour la Liberté Economique et le Progrès Social). Créé en 1967 (en lien avec  Georges Albertini, l’un des dirigeants de la Collaboration avec les nazis), l’ALEPS regroupe des économistes de renom tels Jacques Garello et Pascal Salin, de universités d’Aix-Marseille 3 et de Paris Dauphine.

Notons aussi l’Institut Montaigne, fondé par le PDG d’Axa, Claude Bébéar, et de nombreuses associations, chacune branchée sur un thème particulier, telle la fiscalité, les PME, qui répandent la ‘pensée libérale’.

La transformation du CNPF en Medef, pour doter le patronat d’un instrument pesant sur le monde politique, est typique de l’effort idéologique du grand patronat.

Toutes ces structures ont ainsi développé, à partir des années 80, leurs ‘solutions’ sur la Sécurité Sociale, les régimes de Retraites, l’Ecole et l’Université, le droit de grève, le code du Travail, sur les bases qui constituent, aujourd’hui, le fondement des « réformes » engagées par Nicolas Sarkozy.

Le support zélé de l’ensemble des médias a ainsi popularisé des thèmes qui, à l’origine, étaient circonscrits à une petite minorité de penseurs ultralibéraux. Le recours quotidien dans les journaux, et surtout à la radio comme à la télé, de ‘spécialistes’ qui assènent, sujet par sujet, les vérités’ révélées au grand public, la multiplication de ‘débats’ tronqués visant à démontrer l’accord de la population manipulée par les sondages avec les solutions préconisées, peintes aux couleurs du faux bon sens, ont fait basculer l’opinion, et au minimum, jette le trouble dans celle-ci.

Nicolas Sarkozy a fait sienne cette stratégie. Il a su utiliser cette évolution des esprits, reprenant à son compte, avec cynisme et démagogie, les thèmes ainsi popularisés, se présentant comme ‘un homme neuf’ capable, grâce à son énergie, de réaliser le changement.

Ignorer cette réalité, lui substituer une critique limitée à la personnalité de Nicolas Sarkozy, à sa manière de gouverner, à son ego, conduirait à un combat perdu d’avance. Il ne faut pas s’y tromper, le style et l’attitude volontariste du Président plaisent à nombre de Français. Celui-ci semble s’intéresser aux problèmes du quotidien et vouloir les traiter rapidement. Ses efforts, le plus souvent couronnés de succès, pour attirer à lui des politiciens de l’opposition socialiste donnent à ses propos (« Je n’appartiens à aucun clan »), un semblant de vérité.

Certes, sa politique, les mesures qu’il compte appliquer, seront rapidement ressenties négativement par tous ceux qui vont en être victimes. Faut-il encore ne pas concevoir une réaction sectorielle, au coup par coup, à la manière des Curiaces contre les Horaces. 

Les restrictions au droit de grève dans les transports peuvent rencontrer dans la population, mise en condition, une sympathie dangereuse L’alignement des retraites du personnel de la SNCF sur celles du privé risque d’être reçue comme ‘une mesure de justice’.

Pourquoi, répète-t-on à longueur d’antenne, certaines catégories de salariés resteraient-elles privilégiées ?’ Aussi, mener la bataille dans le cadre étroit des professions intéressées, serait perçu comme un combat corporatif et catégoriel, pour préserver des avantages anachroniques.

De même, ‘l’autonomie’ des Universités pourrait apparaître comme une « modernité », gage « d’excellence » et débouchant sur des emplois valorisés. Réduire les réactions aux seuls étudiants et aux universitaires conduirait, sans un large soutien populaire, à l’échec.

Toutes les lois que Sarkozy s’apprête à faire voter, même si chacune peut frapper un public particulier, vont dans le même sens, celui de la régression sociale au service du capital financier. 

Il faut donc leur apporter une réponse globale. 

En France et dans le monde, dans tous les Etats où domine le capitalisme, la concurrence sauvage à laquelle se livre celui-ci, affranchi de ses propres règles, le conduit à sa propremafiosisation’.

La corruption généralisée (l’exemple du sport en est le symptôme le plus visible), atteint, par osmose, l’ensemble de la société. 

Avec le capitalisme pourrissant, nous sommes menacés d’un recul de civilisation Le capital financier, toujours plus avide de profits exorbitants, impose inexorablement une exploitation sans limite des peuples, et conduit ceux-ci à l’asservissement.

Nous assistons à la mise en place d’une société de plus en plus policière, où chaque citoyen va devenir un suspect en puissance, surveillé, contrôlé, fiché, sans droit ni garantie, réduit à l’impuissance sociale et collective. C’est l’avenir à court terme qui nous est réservé.

Déjà, dans notre pays, en Europe, à l’unisson des Etats-Unis, au nom de la « sécurité », des mesures sont prises ou sont à l’étude pour gommer les libertés qui nous restent, dans le domaine de la justice et de l’ordre public. 

Il faut réagir, et vite. 

D’abord, par une campagne dénonçant ce processus et désignant clairement l’ennemi à combattre : le capitalisme et son visage d’aujourd’hui, le capital financier. La société qu’il domine n’est pas amendable. Il faut édifier un autre système, qui ne serait plus au service de l’argent et du profit. A la dictature d’une caste de privilégiés, il est nécessaire de substituer un Etat populaire issu du monde du travail et au service de celui-ci. 

Sur ce thème, il faut développer une vaste offensive idéologique pour reprendre l’initiative à l’adversaire. Il faut aussi créer des lieux de débats, ouverts à tous ceux qui refusent la ‘sarkozysation’ de la France, en affichant clairement notre refus du système social et économique actuel ; c’est l’une des priorités du mouvement populaire.

Regagner à l’idée de changement de société, à la nécessité (comme en 1789), d’une nouvelle Révolution française, les citoyens, aujourd’hui découragés, souvent désespérés, telle est la condition de la réussite d’une mobilisation populaire.

Cela ne peut se concevoir sans remettre en cause la construction européenne qui, privant  chaque peuple du droit de choisir souverainement les voies de son avenir, l’enferme dans la logique de l’économie libérale.

Mais, sans attendre, il est nécessaire d’organiser la lutte contre chacun des objectifs que s’est donné le pouvoir par des actions collectives de masse, sans jamais perdre de vue la lutte idéologique contre l’ensemble de sa politique.

L’accession à ce pouvoir nouveau, substitué à la domination de la classe privilégiée de la finance, constituera la véritable rupture.

Les forces qui se réclament de la gauche, lors des dernières élections présidentielles, ne présentaient aucune proposition alternative de libération sociale au programme ultralibéral cohérent développé par Nicolas Sarkozy. Ce fut une des raisons majeures de leur échec. 

Il est temps de travailler à l’élaboration d’un projet novateur qui réponde à l’urgence :

construire une société nouvelle, dans laquelle

le bien commun du plus grand nombre soit substitué au profit de quelques uns, la satisfaction des besoins de tous (logements, écoles, hôpitaux, culture, transports, services publics), remplacera la notion de rentabilité,

 

le plein emploi découlera de la ré-industrialisation nationale et de l’extension des services publics, découlant de l’obligation de répondre aux besoins collectifs,

 

la paix deviendra l’objectif de sa politique internationale, refusant toute ingérence dans les affaires des autres nations, avec une armée populaire limitée aux seules nécessités de la défense de son territoire

 

la coopération internationale stratégique avec toutes les nations qui défendent leur indépendance face à l’impérialisme.

  

Cela nécessite le contrôle total  par l’Etat populaire des secteurs stratégiques de l’économie :

-    les banques et les assurances, le commerce extérieur,

-    les communications (transports, téléphonie, postes),

-    les industries, dont celles de la machine outil et de l’armement,

-    l’énergie (gaz, électricité, pétrole, matières premières, énergie solaire),

-     l’eau,

-     la construction navale,

Cela implique la mise en place d’un secteur médiatique ( presse, télé, radio, téléphonie), libéré de l’emprise des capitaux financiers privés.  

Cela suppose la volonté d’associer concrètement la population, les salariés à l’élaboration et à la mise en œuvre des décisions prises au niveau territorial, à celui des entreprises comme au plan national.

Cette perspective en France, en Europe et dans le monde entier peut sembler relever de l’utopie.

Pourtant, nous n’avons pas le choix.

Si nous voulons échapper à l’univers concentrationnaire qui se met en place, c’est la seule voie à suivre. 

Il s’agit, certes, d’un très long et difficile chemin, escarpé, plein de risques et d’embûches. 

C’est le lot de toute résistance à ses débuts.

Tag(s) : #Politique française
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