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Le point de vue de Canaille le Rouge

 

Nation Bastille.

Et après ?

Concorde ou République ?

S'il fallait s'en tenir qu'au nombre de manifestants et à la dynamique, l'initiative du Front de Gauche est un succès.

Et à voir qui y étaient, la Canaille y voit beaucoup plus d'intérêt que le rassemblement du Bourget et bien sur celui de Villepinte ou les messes Ku Klux Klanesques du "FN". C'est clair.

Mais alors, pourquoi n'y étais-tu pas ? Vont me dire certains de ceux qui pour partager nombre des arguments déployés régulièrement sur ces pages n'en ont pas moins fait le déplacement.

Pour les mêmes raisons avant qu'après : L'élection présidentielle est une mascarade et la légitimité de celui qui sortira vainqueur du second tour, s'il a obtenu l'élimination du titulaire actuel, ne reposera pas sur les propositions de l'aiguillon mais sur le pas de la paire de bœufs qui tirera l'attelage à son rythme et là où le vainqueur qui tient le joug veut l'emmener.

Et comme ce chemin annoncé est planté de déconvenues annoncées…ce n'est pas là dans l'instant que se joue la transformation radicale de la société.

Ensuite au-delà du lyrisme des propos qui cascadent dans les sonos place de la Bastille, après avoir lu et relu les contenus, désolés mais là encore la déception est inscrite si …

Si quoi ? Si le mouvement populaire ne prend pas en charge les contenus transformateurs et imposent ainsi des choix qui ne sont bien évidement pas dans la plate-forme du PS, pas dans le projet du FDG et n'existe plus dans celui du PCF.

Or aujourd'hui, au-delà des effets de meeting, l'appel n'est qu'à soutenir. Les forces appelantes ne se mettent pas à disposition mais sollicitent soutiens et moyens.

Par contre cela ne doit pas conduire à mésestimer ce qui vient de se passer ce dimanche, bien au contraire. Si une authentique organisation révolutionnaire au service de cet espoir se structure si une force révolutionnaire tente de se reconstruire par une dynamique calée sur colère et espoir, il peut s'ouvrir la perspective d'une alternative. La marge est étroite mais ne pas la pointer serait injuste voir criminel.

Acquis à mettre au crédit des organisateurs : la dynamique qui se cherche en progressant fait monter la rage des possédants, au rythme de ses peurs génétiquement assistées. Au débit ce décalage entre le niveau de attentes exprimées y compris ce dimanche après-midi et le peu d'ambition des propositions qui pourtant ont permis l'expression des exigences qui vont bien au-delà de ce que les organisateurs ont mis en débats.

Le point positif donc, cette dynamique qui peut dégager des pistes si elle se dépouille des oripeaux de l'Europe sociale, des pôles public opposés à la propriété collective publique, si l'appropriation des richesses fait litière de la taxation des profits et toutes solutions à l'eau tiède qui actuellement sont encore le cap avancé par le FDG.

D'ailleurs pour qui a regardé les pancartes et écouté les slogans, ce décalage est patent.

Il ne s'agit pas de surenchère mais bien du socle des ruptures indispensable pour sortir de l'ornière libérale qui trace le cap du capital.

Si la dynamique de ce jour permet d'en sortir, si le mouvement populaire dépassant les programmes mettait cela en construction, quel basculement du paysage politique.

Pour autant la stratégie des alliances et les désistements annoncés sans discussion sur les contenus qui pourtant semblent devenir un des points du débat (d'où l'appel de Tagada au vote utile) n'inclinent pas à avoir des espoirs de ce côté.

Si la dynamique dont cette manifestation se veut les prémices arrivait à subvertir ce qui vient d'être dénoncé, La Canaille devant ce constat serait le premier à dire qu'il  s'est trompé.

Et ne cachons pas que se tromper dans ce cas serait une bonne nouvelle.

 

Le dimanche 18 mars 2012

Canaille le Rouge

canaille-le-rouge


Un lecteur de cet article a adressé le commentaire suivant :

 

C'est un grand mouvement qui se dessine au-delà de la personnalité même du candidat et surtout des positions encore bien timorées des composantes politiques du « Front de Gauche », en particulier du PCF mutant, complètement dépassé sur sa gauche.

 

Ce qui me paraît le plus important c'est le mouvement populaire, la mise en résonance des revendications ouvrières et de la campagne électorale, la présence effective d'une fraction de plus en plus consciente du peuple (cf. les pancartes...) et l'acceptation de cette dynamique par un candidat qui, nolens volens, se fait avec le temps l'expression de ce mouvement qui le porte.

Dans son discours de la Bastille, presque un discours de constitutionnaliste, il ouvre une perspective qui ressemble à celle ouverte par Chavez ou Correa. Là-bas, sans illusion mais sans état d'âme, le PCV, authentiquement révolutionnaire, a apporté son soutien critique, tout en refusant de se fondre dans le mouvement politique chaviste.

 

Le mouvement qui se met en place dans le contexte actuel d'aiguisement des contradictions capitalistes est un authentique mouvement populaire dans une situation objectivement prérévolutionnaire.

 

Il faut certes une "authentique organisation révolutionnaire" pour donner au mouvement une direction qui lui permette de sortir de la simple exaspération pour aller vers des changements révolutionnaires réels. Et cette organisation ne peut être qu'un Parti Communiste car nulle part la classe ouvrière n'a franchi les portes du pouvoir sans un parti communiste.

 

En attendant, il ne sert de rien de ronchonner. Au contraire, chacun qui est conscient des enjeux et des exigences doit accompagner le mouvement pour le pousser en avant, faire prendre conscience de plus en plus nettement de la nécessité des changements révolutionnaires, y compris en particulier sur l'Europe et l'euro dont il faut sortir pour s'en sortir.

 

Mais les références à la Commune, à la Constitution de 1793 portée par Robespierre sont tout sauf anodines. A ceux qui sont conscients de ce qu'elles emportent au-delà du romantisme révolutionnaire revient la responsabilité de mettre en mots cette conscience afin de la faire partager par le plus grand nombre. Ainsi le porte-parole actuel de ce mouvement ira de l'avant avec la prise de conscience. Et il relativisera la prise bourgeoise de la Bastille royale pour avancer dans la voie de la révolution prolétarienne.

 

Quant à la mascarade électorale, elle est objectivement un moment de mobilisation. La dialectique est une fille exigeante pour ceux qui acceptent de la courtiser à fond. Alors...

 

 

Tag(s) : #Politique française
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