Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

LE SIGNE AVANT-COUREUR D’UNE LONGUE ET FATALE MALADIE (2/2)

 

 par Jean LEVY

 

(2) LA MALADIE

 

L’affaire en question est emblématique de la dégénérescence d’un système, celui du capitalisme, arrivé en bout de course. La concentration des capitaux et la globalisation des échanges, liée à son accélération dans le temps et dans l’espace, facilitée par les nouvelles techniques de communication, conduisent à une concentration inouïe du capital.

Les entreprises, en proie à une concurrence sauvage, se font une guerre sans merci à l’échelle mondiale, situation aggravée par l’entrée en lice des économies des pays émergents, qui veulent leur part du gâteau.

L’exploitation éhontée des salariés et de la population des pays du tiers monde, les délocalisations massives de la production dans les Etats à bas coût de main d’œuvre, ces moyens utilisés massivement, ne suffisent plus au grand patronat pour atteindre ses objectifs.

Pour obtenir une rotation toujours plus rapide du capital et la réalisation de profits toujours plus élevés et à court terme, pour pratiquer la spéculation à grande échelle, le concours du pouvoir politique est, plus que jamais,  impératif. Celui-ci ferme les yeux sur les opérations illégales des banques et des grandes entreprises, sur leurs paradis fiscaux qui leur servent de paravent.

Il faut, en plus, que les budgets nationaux soient mis à contribution

Des coupes sombres réduisent les dépenses à caractère social de l’Etat, la santé, l’éducation, les retraites, la fonction publique, pour mettre au service des possédants les milliards ainsi « économisés ».

Toutes les conquêtes sociales – et politiques – la protection et les droits syndicaux des salariés, le Code du travail, sont considérés comme autant « d’entraves » à l’envol des profits privés.

Le gouvernement n’est plus que le « chargé d’affaires » du grand patronat.

Et nos dirigeants ne l’avouent-t-ils pas quand ils motivent leurs réformes par la nécessité première de « rassurer les marchés » ?

Les pouvoirs en place en France comme dans toute l’Union européenne, ne font que traduire juridiquement, par la loi, les désirs du capital.

Et rien d’autre.

 

Une bonne raison pour les détenteurs de capitaux d’en être reconnaissants aux gouvernants. Le Premier cercle des bienfaiteurs de l’UMP, et plus massivement les grandes entreprises, leurs actionnaires, ne sont pas des ingrats. Ils payent bien les services rendus.

Parfois, leurs largesses bénéficient, au-delà du parti, à certains de leurs membres, pris individuellement, pour services rendus. Florence Woerth entre au Conseil d’Administration d’Hermès. Des voyages de luxe sont offerts à celui-ci, à celui-là. On fait partie du même monde. On se retrouve entre amis au Fouquet’s, sur un yacht de Vincent Bolloré…

Mais ce ne sont que scories d’un système, dont l’essentiel, est la confusion totale de la puissance publique et des intérêts privés, la première au service des seconds.

 

« L’affaire Woerth-Liliane Bettencourt-L’Oréal » n’est que le dernier avatar d’une société sur le déclin, d’un monde qui n’en finit pas de mourir. Cette affaire est un signe, parmi beaucoup d’autres, de la dégénérescence d’un système totalement pourri.

Le problème ce n’est pas Eric Woerth, c’est le capitalisme.

Tag(s) : #Politique française
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :