L'affrontement Fillon-Dati se transforme en bataille rangée à l'UMP. Plusieurs voix s'élèvent dans la majorité pour condamner ou au contraire soutenir l'offensive de Rachida Dati contre la candidature du premier ministre aux élections législatives de l'année prochain, dans la circonscription qu'elle convoite à Paris.
La maire UMP du 7e arrondissement de Paris a notamment accusé le premier ministre d'avoir fait embaucher le fils de Jean Tiberi à Bercy pour obtenir le soutien du député sortant.
La ministre de l'apprentissage, Nadine Morano, a vivement critiqué l'attitude de l'eurodéputée, mercredi 26 octobre, lors du bureau politique du parti présidentiel, selon des propos rapportés au journaliste du Monde présent sur place. "En tant que responsable des élections, j'ai un mot à dire. C'est honteux, scandaleux, lamentable, indécent. Quand on est servie sur un plateau en or massif, on se tait et on n'enquiquine pas tout le reste de la France (...) Quand on n'a pas transpiré pour aller chercher ses mandats, on se tait", a-t-elle lancé.
Elle a ensuite interpellé directement le patron de l'UMP, Jean-François Copé, qui joue un rôle ambigu et a entamé une médiation difficile au sein de la fédération parisienne de son mouvement, en pleine crise :
"C'est ton rôle, Jean-François. La médiation, c'est très bien mais il faut savoir taper du poing et dire stop. Au moment où les socialistes ont faim de pouvoir, les petites chamailleries de cour de récréation n'ont pas leur place."
"Rachida a peut-être été un un excessive, mais, pour l'instant, ma priorité c'est de ramener le calme dans cette fédération. Il n'est pas question de laisser les choses se dégrader", a déclaré M. Copé de son côté.
"Il faut arrêter de s'envoyer des noms d'oiseaux", a également estimé Alain
Juppé, mercredi, sur France Inter.
Le ministre des affaires étrangères juge "détestables" les "disputes" au sein de la majorité dans la perspective des législatives à Paris, pronostiquant une "défaite assurée" si elles perdurent.
COMMENTAIRE DE
"canempechepasnicolas" :
Il peut sembler inutile de faire écho à ce genre d'information, pourraient penser nombre de nos amis.
Alors pourquoi la publier ?
Pour la raison suivante :
une dirigeante de l'UMP met publiquement en cause le Premier ministre,
en l'accusant d'avoir embauché ( pour un emploi fictif) dans son cabinet un responsable "chargé de sa future campagne électorale à Paris" dans la circonscription que Rachida Dati vise, le VIIème arrondissement (où elle est maire). Et si des responsables de l'UMP haussent le ton et demandent des sanctions contre l'intéressée, curieusement, elle n'est l'objet d'aucune réprimande, le secrétaire-général du parti déclarant seulement :
"Rachida a peut-être été un un excessive" et Juppé juge "détestables" les "disputes" au sein de la majorité...
La mise en cause publique du Premier ministre ne semble pas les choquer outre mesure. "On" (des cercles inquiets de la cote de popularité de Nicolas Sarkozy), voudrait peut-être mettre ce dernier sur la touche, au moment où sa candidature en 2012 pourrait poser problème.
François Fillon, dans ce cas, ferait un bon candidat...
Hypothèse qui ne réjouit pas, c'est sûr, Nicolas Sarkozy, qui laisse sans réagir dénigrer son Premier ministre...