TEXTE REPRIS SUR
LE BLOG DE DIABLO
Que s'est-il passé?
Le document ci-joint " Que s'est-il passé dans la CGT il y a 20 ans?" fait le point sur des décisions qui ont modifié en profondeur les orientations de la CGT à partir du début des années 90.
Cela de manière détaillée. Preuves à l'appui.
Mutation, au point que la journaliste des Échos, Leïla de Comarmond a publié en 2013 un ouvrage qui affiche à la une : " Les vingt ans qui ont changé la CGT".
Les dirigeants de la CGT qui se sont succédé depuis cette époque de Louis Viannet à Thierry Lepaon en passant par Bernard Thibault ont cependant toujours nié que les choix opérés à cette époque aient constitué une réorientation de type réformiste rompant avec les objectifs de transformation sociale de l'organisation.
Et pourtant les réalités et les faits sont têtus!
Les débats des organismes de direction (Comité Confédéral National et Commission exécutive) des années 91-95) témoignent de cette évolution.
De la même manière qu'en particulier les 44e et 45e congrès sont marqués par d'importantes décisions : le départ de la FSM et les modifications statutaires caractérisées entre autre par l'abandon de la référence à la " socialisation des moyens de production et d'échange".
Pour le mouvement syndical et les militants cette période est une période très difficile impactée par des événements internationaux à portée considérable (chute du mur de Berlin et effondrement de l'URSS) et une situation intérieure considérablement détériorée (chute des effectifs syndicaux, lourde déception des politiques menées par la gauche au pouvoir...).
C'est donc à partir de ce contexte que va être entreprise une réflexion autocritique portant sur des aspects essentiels de l'orientation et de l'activité syndicale : signature des accords, indépendance syndicale, unité syndicale / "syndicalisme rassemblé", adhésion à la CES et départ de la FSM.
Cette dernière question revêtant une importance stratégique particulière : pour que l'adhésion de la CGT à la CES soit acceptée par les dirigeants de la CES et les dirigeants des autres syndicats français lui appartenant (la CFDT en particulier) il fallait que la CGT quitte la FSM.
Bien que cela n'ai pas été avoué à l'époque c'était une condition sine qua non.
C'est donc aux conditions imposées par la CES et par conséquent l'Union Européenne que les dirigeants de la CGT ont acquiescé, perdant de ce fait toute véritable autonomie de décision et se soumettant aux orientations d'organisations marquées par leur engagement partisan dans la guerre froide et leur attachement à un syndicalisme d'accompagnement.
Depuis cette période le bilan de ces choix peut être fait : malgré certaines victoires dues à d'importantes mobilisations populaires (CPE et grèves de 1995) la volonté réactionnaire et de la droite et du parti socialiste arque-boutées sur leurs contre-réformes n'a pu être enrayée.
Pas plus que l'objectif de la reconquête du million d'adhérents atteinte!
Et ils veulent poursuivre et aggraver ces politiques qui sont à l'origine de la grave crise que nous connaissons.
Des choix ont donc été faits. D'autres choix étaient possibles plus conformes aux traditions historiques de la " grande Dame".
A présent le doute n'est plus permis : les choix effectués tournaient le dos à une défense conséquente du monde du travail et à l'heure de la plus grave crise du capitalisme depuis 1929, où le "dialogue social" n'est que le masque des sacrifices imposés aux travailleurs, ils correspondent moins que jamais aux nécessités de l'heure.
Pourtant l'espoir réapparaît : la contestation à l'intérieur de la CGT de ces choix et des déclarations qui les traduisent s'est faite beaucoup plus forte ces derniers temps.
Cela d'une manière publique
N'est-il pas donc encore temps, plus que temps que d'autres choix conformes aux traditions historiques de la CGT l'emportent à nouveau dans toutes ses instances?
Cette nouvelle page de l'histoire de notre organisation,
seuls les militants sont en mesure de l'écrire!
C'est-à-dire à vous!
Gilbert Rodriguez