| Vive la libert� ! Il faut reconna�tre � l��poque que nous traversons une constante : la volont� de se pr�senter comme un gardien farouche de la libert�. Que celle-ci s�apparente plus � celle du renard libre dans le poulailler libre est aujourd�hui une �vidence. Mais la chose devient plus grave encore lorsque le mot n�a plus aucun sens, lorsqu�il sert � justifier des �volutions particuli�rement liberticides. Ainsi, la Cour europ�enne des droits de l�Homme vient-elle au secours du Madarom, secte absurde dirig�e, on s�en souvient, par le messie cosmoplan�taire, en condamnant l��tat fran�ais qui veut lui faire payer des imp�ts ; mais la m�me Cour condamne ceux qui critiquent les convictions religieuses (voir article de Anne-C�cile Robert). Ainsi la libert� n�est-elle plus celle des Droits de l�Homme et du Citoyen, ch�re � la R�volution fran�aise, mais celle des communaut�s. Dans le m�me temps, les lois territoriales successives restreignent peu � peu les libert�s communales, suppriment les moyens financiers de ces collectivit�s et construisent, en particulier gr�ce au r�f�rendum pr�vu en Alsace, une vision du territoire fond�e sur les communaut�s r�gionales et non plus sur les espaces de citoyens (voir article de Christian Berthier). Toutes ces �volutions sont faites, bien entendu, au nom des grands principes de paix et de fraternit� et l�Histoire est appel�e � la rescousse pour les justifier. L�interpr�tation de l�Histoire devient ainsi un enjeu majeur. On a vu ainsi, ces derniers temps un d�ferlement d�enthousiasme vis-�-vis du trait� de l��lys�e, cens� �tre une des fondations principales de l�Union europ�enne. Contre v�rit� �vidente (voir article de Gilbert Legay). Chacune de ces questions appara�t comme un d�bat classique. Mais, si on les met bout � bout, il y a dans ces �volutions, dans la perte des sens des mots, dans l�interpr�tation apolog�tique de l�Histoire, dans le retour � la domination des groupes sur la libert� du citoyen, comme un parfum du livre � 1984 � d�Orwell. La libert� n�est pas un vain mot qu�on peut adapter � toutes les sauces. Elle est un objectif de lib�ration du citoyen, un instrument de sa capacit� � agir dans la cit�, bref le fondement de la R�publique. |