| Notre époque est-elle formidable ?* Le printemps est arrivé, mais les perspectives sociales et économiques restent désespérément embrumées. Le pouvoir se réjouit des « réformes » et des « modernisations » entreprises, sans qu’aucune ne soit conclue de façon satisfaisante, renonçant même à appliquer des lois votées ; c’est ainsi que la taxe carbone, déjà critiquable dans ses modalités, est passée à la trappe ! Le pouvoir s’égare et se noie dans la précipitation. Deux objectifs échappent à sa fébrilité : la privatisation rampante des services publics et le démontage pièce par pièce de l’édifice républicain. La volonté est de mettre nos institutions en adéquation avec les dogmes européens du Traité de Lisbonne, double du projet constitutionnel, démocratiquement repoussé par la souveraineté nationale lors du référendum du 29 mai 2005 ! Le résultat de cette politique, imposée aux citoyens de ce pays, se traduit chaque jour par des fermetures d’entreprises, une augmentation continue du chômage, des réductions d’effectifs dans l’Education nationale et dans la Police, alors que l’insécurité, thème de choix du pouvoir, est dans l’école et dans la rue … Le pouvoir tente chaque jour de justifier cette politique en s’abritant derrière les effets de la Crise, qu’il n’avait pas vu arriver à une époque où les cabrioles bancaires lui semblaient des signes de vitalité à imiter !... Il s’approprie aussi certaines préoccupations légitimes de la société ; ainsi l’écologie, dont rien ne témoigne qu’elle soit au centre de ses réflexions, lui apparaît soudain comme essentielle, au point de rêver s’attirer les votes écologistes au second tour des régionales de mars (lire l’article de Jean-Pierre Alliot). C’est dans un tel environnement politique et au moment où une rumeur a été amplement diffusée qu’il est utile de s’interroger sur le rôle des médias et sur la responsabilité qui leur incombe (lire l’article d’Anne-Cécile Robert). C’est le même souci de bonne information qui devrait s’appliquer aux projets de modifications institutionnelles… Par crainte du pire ! (lire l’article d’Etienne Tarride) * - "Formidable" vient du latin formidare : "qui fait peur" |