| Quand la soci�t� se d�compose R�cemment, des familles marseillaises ont expuls� manu militari des Rom �tablis pr�s de chez elles dans un camp sauvage, se substituant � la justice et � la force publique. R�cemment, une bagarre a d�g�n�r� en meurtre et fait deux morts � �chirolles dans l�Is�re, indiquant que la violence la plus sauvage n��tait pas l�apanage de Marseille. R�cemment, des �meutes violentes ont succ�d� � la diffusion d�un film caricaturant Mahomet. L�id�e de r�primer les blasph�mes a refait jour autour du principe � Vous avez la libert� de critiquer, mais il vaudrait mieux ne pas �. Tous ces �v�nements peuvent �tre consid�r�s comme sans rapport. Ils peuvent aussi �tre limit�s � leur brutalit�, consid�rant qu�il s�agit l� d�un d�rapage de la soci�t� vers la violence. Ils am�neraient naturellement � demander une politique de plus en plus s�curitaire. Si, de fait, ces actes sont bien li�s, ce n�est pas par l�expression d�une soudaine transformation violente de la soci�t�. C�est simplement qu�au fil des ans, c�est la soci�t� m�me qui se dilue, que l�id�ologie qui s�est r�pandue sur le monde depuis plus de trois d�cennies a bris� toutes les solidarit�s et toutes les responsabilit�s sociales au nom du sacro saint lib�ralisme. � ceux qui verraient dans ces phrases une nouvelle obsession du complot, rappelons la phrase fameuse de Margaret Thatcher : � la soci�t�, �a n�existe pas � ! Si les banlieues deviennent un champ d�affrontement, c�est que l��tat ne joue plus son r�le, voire m�me le soustraite � des int�r�ts particuliers (Voir article de Anne-C�cile Robert). Si les religions s�attaquent � la libert� de pens�e, c�est que les garants de la la�cit� en parlent toujours sans en assumer toujours les conditions d�existence (Voir article de Gilbert Legay). Si la coh�sion sociale s�efface au profit des conflits �go�stes, c�est que les gouvernements successifs ont syst�matiquement c�d� aux int�r�ts parcellaires, d�truisant le tissu �conomique et social n�cessaire au pays (Voir article de Christian Berthier). O� est la R�publique dans tout �a ? La violence que chacun regrette, de fa�on d�ailleurs plus ou moins hypocrite, est largement la cons�quence d�une autre violence, celle des institutions politiques qui ne privil�gient que le court terme, qui c�de syst�matiquement aux pressions des lobbies financiers les plus primitifs, qui th�orise la fin de l�int�r�t g�n�ral, des valeurs r�publicaines et m�me de la d�mocratie. Le d�bat sur le Trait� TSCG, dit pacte budg�taire, a permis de faire appara�tre la vraie pens�e de ceux qui nous gouvernent, en particulier, en les obligeant � r�pondre � ceux qui s�inqui�tent de la disparition du r�le de parlement. Ainsi, alors m�me que la Cour de Karlsruhe (le Conseil constitutionnel allemand) a r�affirm� le r�le �minent du Bundestag, �lisabeth Guigou, ancien garde des sceaux socialiste, a cru bon de d�clarer : � Il ne s�agit pas d�aller vers un syst�me de mandat imp�ratif � l�allemande, qui provoquerait, soit dit en passant, un blocage g�n�ral de l�Union europ�enne �. Au nom de l�Europe, d�truisons la d�mocratie ! Vive la R�publique quand m�me ! |