Le 20 octobre, Le Télégramme intitule : « Retraites. Hortefeux ne laissera "pas les voyous impunis" » un article qui, outre des déblocages de dépôts de carburants, fait état de l'annonce par le ministère de l'Intérieur de l'arrestation de « 1.423 casseurs » en une semaine. La veille, devant la poursuite des mobilisations et des grèves, Le Figaro écrivait : « Retraites : Sarkozy et Fillon sonnent la charge », à propos des « mesures contre les blocages » annoncées par Nicolas Sarkozy. Sur ces prétendues « arrestations de casseurs » claironnées par Brice Hortefeux, Chrétienté Info soulevait à juste titre la question : « Mais un casseur, c'est quoi ? ». Quant aux dépôts de carburants, Euronews écrit le 20 octobre : « En France, la police débloque des dépôts de carburant pendant que les manifestants en occupent d’autres ». Le Conseil des Ministres confirme à son tour le refus de compromis de la part du gouvernement, et souligne entre autres les « instructions très fermes [du ministre de l'intérieur] à la police et à la gendarmerie pour exploiter toutes les informations disponibles, notamment en matière de vidéoprotection, afin de procéder à de nouvelles interpellations ». Sur le site de l'Elysée, une déclaration de Nicolas Sarkozy s'en prend aux « désordres qui cherchent à créer la paralysie du pays ». L'Express du 20 octobre évoque aussi les blocages d'aéroports. Une situation à bien d'égards sans précédent depuis longtemps en France. Mais si la puissance du mouvement est évidente, les prises de position des partis dits « de l'opposition » restent d'une grande ambiguïté sur le fond, alors que le rapport Attali, élaboré par une commission à composition « transversale », préconise la poursuite et l'amplification de la casse sociale et institutionnelle. Un lieu commun particulièrement suspect dans les déclarations des partis de « gauche » et des directions syndicales est celui consistant à opposer de manière récurrente l'activité professionnelle des « vieux » à l'emploi des « jeunes ». On fabrique ainsi des oppositions catégorielles dont les conséquences dépassent de loin la question des retraites, tout en passant sous silence le rôle du système en place (exportations de capitaux, délocalisations industrielles, dumping social européen et planétaire...). Dans un établissement comme le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), le silence persistant des syndicats de la recherche devant les « suivis post-évaluation » des chercheurs par des services « des ressources humaines » témoigne d'une complicité évidente avec les pratiques susceptibles de « faire dégager » les chercheurs ayant dépassé un certain âge. A présent, des mesures analogues semblent viser d'autres personnels du CNRS. Une politique que l'ancien ministre de « gauche » Christian Sautter, bras droit de Bertrand Delanoë, a explicitement défendue s'en prenant à des « chercheurs (fonctionnaires) ayant passé leur zénith ». Pas seulement pour le CNRS... Mais à quel moment les politiques et leurs « experts » et conseillers passent-ils leur « zénith » ? la suite, sur le lien : http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2010/10/20/retraites-vieux-et-emploi-des-jeunes.html ] Cordialement Le Collectif Indépendance des Chercheurs http://science21.blogs.courrierinternational.com/ http://www.mediapart.fr/club/blog/Scientia |