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REVOLTES AU BURKINA FASO

 

Selon radios et télés,

inquiètes de la situation dans un pays, plaque tournante

de la Françafrique...

 

Des centaines de manidestants en colère ont saccagé et incendié samedi le siège du parti au pouvoir (CDPP) au Burkina Faso en représailles aux dégâts causés la veille par le soulèvement de militaires.  

Selon un journaliste de Reuters, d'autres édifices publics, dont le bâtiment de l'Assemblée nationale, la mairie de Ouagadougou et le ministère du Commerce, ont été mis à sac.

Des bus et des véhicules garés dans les parkings attenants à ces bâtiments ont été incendiés par les commerçants.

 

"Nous sommes en colère contre les soldats qui ont pillé nos boutiques ainsi que contre le gouvernement qui ne fait rien pour faire cesser ces pillages", a déclaré Abdoulaye, qui a refusé de donner son identité complète.

"Il y a parmi nous des gens qui ont tout perdu (...) et qui ne savent même pas s'ils seront indemnisés. Nous sommes fatigués", a ajouté ce distributeur de téléphones portables en utilisant une expression ouest-africaine signifiant une grande lassitude.

 

Vendredi, le président Blaise Compaoré a dissous le gouvernement et limogé le chef d'état-major de l'armée et le commandant de la garde présidentielle à la suite d'une mutinerie touchant le régiment de sécurité présidentielle.

 

Ces décisions font suite à la plus sérieuse manifestation de la colère qui secoue l'armée burkinabée depuis un mois.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des soldats du régiment de sécurité présidentielle ont fait usage de leurs armes aux abords du palais présidentiel.

Selon un responsable militaire, ces jeunes soldats protestaient contre le non-versement de leur solde.

La même source a rapporté que des soldats venus de trois autres casernes avaient rejoint les protestataires et attaqué les lieux de résidence de chefs militaires responsables de la sécurité du président.

 

Avant le retour au calme, vendredi en début d'après-midi, les tirs ont continué dans certains quartiers de Ouagadougou, tandis que des soldats pillaient des magasins et réquisitionnaient des voitures.

Blaise Compaoré, un ancien capitaine de para-commandos porté au pouvoir par un coup d'Etat en 1987, responsable du meurtre du président progressiste, Thomas Sankara, fait face depuis le mois de mars à des soulèvements de membres de l'armée, qui protestent, entre autres, contre la condamnation à des peines de prison de cinq des leurs, jugés coupables d'agression sur un civil.

 

Plusieurs casernes du Burkina Faso ont été secouées par des mutineries depuis le mois dernier, occasionnant des morts. Selon plusieurs sources au sein de l'armée, le président Compaoré a entrepris ces derniers jours une série de concertations pour tenter de faire baisser la tension.

 

Pour Lydie Boka, analyste chez Strategico, "une mutinerie est à craindre. Ces dernières semaines, les étudiants, la population d'une manière générale et l'opposition sont descendus dans les rues pour manifester contre le régime", rappelle-t-elle.

 

Pays de 15 millions d'habitants enclavé dans l'Afrique de l'Ouest, au Burkina Faso les autorités ont fait fermer les universités en mars à la suite de violentes manifestations étudiantes.

 

Commentaire de "canempechepasnicolas" :

 

Alors que nos médias frétillent d'aise à l'occasion des manifestations en Syrie, prenant fait et cause pour les opposants au régime du président Assad, ces mêmes médias considèrent que "les nouvelles sont mauvaises au Burkina Faso" du fait des explosions de la colère populaire des burkinabés, car ceux-ci menacent un président putchiste, l'homme des colonialistes français, Blaise Compaoré.

 

Aussi nous vous proposons

l'analyse suivante de Solidarité et Progrès

sur la situation au Burkina Faso :

 

Burkina Faso :
le spectre de Thomas Sankara
revient hanter la présidence
 
16 avril 2011 (Nouvelle Solidarité) – La grève de masse s’étend à l’Afrique subsaharienne avec le soulèvement du peuple burkinabé contre son président Blaise Compaoré. Depuis plusieurs jours, le mouvement s’est étendu à l’armée puisque dans de nombreuses villes, des soldats se sont joints aux cortèges contre la hausse des prix alimentaires, alors que la jeunesse est en révolte depuis la mort d’un étudiant lors d’une arrestation en février. Compaoré était arrivé au pouvoir en octobre 1987 avec le soutien de la France de Mitterrand et Chirac, après avoir fait assassiner son ami et camarade révolutionnaire Thomas Sankara, alors que celui-ci tentait d’organiser un Front uni des pays africains contre la dette étrangère.

 

C’est l’accumulation de 25 années d’injustice qui est la cause de la révolte, comme l’a confié à RFI Ali Sanou, Secrétaire général du Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples : « Il y a beaucoup de crimes de sang et de crimes économiques qui sont restés impunis. Nous sommes dans un contexte de vie chère marqué par la paupérisation de plus en plus accrue d’une bonne partie de la population de notre pays ». Il ne manquait plus qu’un déclencheur.

A Koudougou, foyer de la résistance, les manifestants défilent avec des pancartes « La Tunisie est à Ouagadougou » et « Le Burkina va avoir son Egypte ».

 

Face à la colère qui gronde et la défection de ses troupes, jusqu’au sein même de sa garde présidentielle, Compaoré a été contraint de dissoudre son gouvernement. Aujourd’hui, l’avenir du Burkina Faso est incertain, mais pas plus qu’hier. Dès son arrivée au pouvoir, toutes les politiques lancées par Sankara – moratoire sur la dette, protectionnisme, émancipation des femmes, transfert technologique, lutte contre la corruption, etc. – ont été stoppées et le pays est rentré dans le rang néo-colonial.

 

Mais comme l’a dit Thomas Sankara dans son discours d’Addis Abeba contre la dette du 29 juillet 1987, s’en prenant aux prédateurs financiers : « Ceux qui veulent exploiter l’Afrique sont les mêmes qui exploitent l’Europe ».

A l’heure où le FMI saigne les peuples grecs, irlandais et portugais, et où les spéculateurs ont été renfloués des deux côtés de l’Atlantique par les banques centrales et les gouvernements, son appel à libérer les pays africains du joug monétaire international est de portée universelle : « la dette ne peut pas être remboursée. La dette ne peut pas être remboursée parce que d’abord si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourront pas. Soyons-en surs. Par contre si nous payons, c’est nous qui allons mourir. Soyons-en surs également. Ceux qui nous ont conduits à l’endettement ont joué comme au casino. Tant qu’ils gagnaient, il n’y avait point de débat. Maintenant qu’ils perdent au jeu, ils nous exigent le remboursement. Et on parle de crise. Non, Monsieur le président, ils ont joué, ils ont perdu, c’est la règle du jeu. Et la vie continue. »

Aujourd’hui, la « bombe de la dette » est mondiale et bien plus explosive qu’alors. Le soulèvement des peuples à travers le monde doit mener à la mise en liquidation de toutes les dettes illégitimes – publiques comme privées – issues des paris financiers ; c’est le prix à payer pour que la vie continue


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